Yeux, oreilles, nez… De l’art de bien nettoyer ces orifices mal aimés

Ce trio de petits "trous" cache des substances qui nous dégoûtent, mais que l’on prend aussi secrètement plaisir à décrotter. Parfois un peu trop fort et pas vraiment de la meilleure façon. Petite mise au point des gestes à bannir (et à privilégier) pour des oreilles, un nez et des yeux rutilants.

Les « petites crottes » dans les yeux, le cérumen dans les oreilles, la morve et les crottes de nez… Ces sécrétions peu ragoûtantes nous répugnent tellement qu’elles nous poussent à astiquer de la cave au grenier, et souvent avec les mauvais outils, les cavités dans lesquelles elles sont logées bien chaudement. De mauvaises pratiques d’hygiène à bannir illico pour repartir sur des bases qui devraient pourtant être élémentaires. 

  • Les yeux

Ce qu’on arrête de faire  : enlever le « caca d’oeil » avec des mains sales (surtout si on astique la barre de métro autant qu’une danseuse de pole dance). On risque alors de choper une belle conjonctivite et d’afficher une tête de lapin atteint de myxomatose pendant quelques jours. Ne pas se démaquiller le soir. C’est la meilleure façon d’assécher ses yeux. De même, les porteurs de lentilles de contact qui continuent à les utiliser après la date de péremption, dorment ou se douchent avec, les humidifient avec leur salive, ou ne nettoient pas leur étui s’exposent à de graves risques. Le pire qui puisse leur arriver ? Devenir aveugle. Bref, on ne plaisante pas avec nos mirettes.

Les nouveaux gestes à adopter : on se lave les mains dès que l’on doit se toucher les yeux, que ce soit simplement pour les nettoyer, les maquiller, les frotter, ou mettre des lentilles. Le matin, on retire les saletés simplement en se passant de l’eau sur le visage. Le soir, surtout si l’on habite dans une ville pollué ou que l’on est sujet aux allergies saisonnières, on les nettoie délicatement avec des compresses stériles et une unidose de sérum physiologique à 0,9 %. En un seul passage, on part de l’intérieur (angle interne de l’oeil) vers l’extérieur (vers l’oreille) pour éviter de ramener des germes et risquer de boucher le sac lacrymal (lieu de rencontre des larmes sécrétées au niveau de l’oeil). À chaque nouveau passage, on change de compresse, et on jette le sérum physiologique même si l’on a pas tout utilisé car ce dernier n’est plus stérile. 

Pour se démaquiller, rien ne vaut un produit biphase (une aqueuse et une grasse) pour enlever toute trace de mascara, crayon et autre liner sans agresser ses glandes lacrymales. 

En ce qui concerne les lentilles, on respecte leurs précautions d’usage et celles de leur produit d’entretien. Certaines ne s’utilisent qu’une journée, d’autres quelques mois, voire un an, mais sont toutes jetables au final. Au fil du temps, la lentille s’encrasse, ce qui qui altère le confort du port et finit par aboutir après plusieurs années à une non tolérance des lentilles. Ce n’est donc pas pour rien que leur durée de vie est éphémère (et non, ce n’est pas pour vous faire cracher plus d’argent chez l’ophtalmologiste et l’opticien). On nettoie leur étui avec le produit d’entretien, non à l’eau du robinet.

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  • Les oreilles

Oui, le cérumen, c’est pas glam’. Pourtant, cette matière grasse et cireuse de couleur jaunâtre qui tapisse vos oreilles comme un bouclier de protection. Bactéricide, il contribue à l’équilibre de la flore locale en inhibant la croissance des souches de Staphylocoque doré et de Candida albicans. Il sert également à protéger le conduit auditif de l’eau, et à piéger les corps étrangers (poussières, insectes…) qui pourraient vouloir en faire leur résidence principale.

Ce qu’on arrête de faire : certaines personnes ont tendance à les astiquer un peu trop et « en profondeur » avec un coton-tige, ennemi juré de l’oto-rhino-laryngologiste. Le risque est alors de créer un bouchon de cérumen. Pire : de se perforer un tympan avec.

Les nouveaux gestes à adopter : on nettoie ses oreilles au maximum une fois par semaine avec un peu d’eau chaude et en passant son auriculaire dedans au moment de la douche. Si vraiment on ne peut pas se passer de coton-tige, on l’enfonce en douceur et pas à plus d’un centimètre. Sinon, il reste l’option de la petite curette auriculaire, mais là encore le geste doit être maîtrisé.

J’ai le conduit auditif bouché, je fais quoi ? La nature étant parfois mal faite, chez certains le conduit auditif ne possède pas l’option « auto-nettoyage ». Tout comme ceux qui seraient victimes d’un bouchon occasionnel, il faut dans ce cas consulter un médecin pour se faire aider à retirer les amas de cérumen (bon app’). Pour les cas les plus coriaces, le médecin ORL sortira l’artillerie lourde (pinces, crochets, curettes, aspirations fines et vision sous microscope). En prévention, on évite que l’eau ne rentre dans l’oreille ou que le cérumen soit tassé par des accessoires comme les écouteurs ou les bouchons anti-bruits. Des céruminolytiques et des lavages-irrigations des conduits peuvent être également proposés pour faire « couler » tout ça.

  • Le nez

Il filtre, chauffe et humidifie l’air. Non, on ne vous parle pas du dernier humidificateur d’une célèbre marque anglaise qui fait aussi des aspirateurs sans sac, mais de ce fabuleux organe qu’est le nez. Celui-là même qui abrite les moins fabuleuses morve et ses comparses les crottes de nez. 

Ce qu’on arrête de faire : se moucher avec des mouchoirs en tissu, sur lesquels les bactéries vont se développer et en faire des nids à virus (grippe notamment) bien douillets. De même, opérer un récurage complet de sa cavité nasale (oui, vous là avec vos doigts !) n’est pas nécessaire et en plus c’est, il faut le dire, une pratique assez immonde.

Les nouveaux gestes à adopter : on opte pour des mouchoirs à usage unique en papier, non parfumés, non colorés et non blanchis au chlore pour se débarrasser des sécrétions. Utiliser une solution en spray pour les fluidifier et favoriser le mouchage, n’est pas une mauvaise idée, surtout pour débarrasser les fosses nasales des poussières, irritants et pollens. On la choisit isotonique pour simplement nettoyer, ou hypertonique en cas de nez bouché.

J’ai le nez sec, je fais quoi ? Il faut chercher à humidifier l’air de notre intérieur (là on pourrait aurait pu vous parler de l’humidificateur de cette marque anglaise connue, mais non). On peut également appliquer une pommade grasse type vaseline en couche très fine à l’entrée du nez pendant quelques jours pour traiter d’éventuelles croûtes.

Merci au Dr Xavier Subirana, Vice-président du Syndicat National des Ophtalmologistes de France (SNOF) ; et au Pr Laurent Kodjikian, Président de la Société Française d’Ophtalmologie (SFO) et au Dr Nils Morel (médecin ORL et Président du Syndicat National des Médecins spécialisés en ORL et chirurgie Cervico-Faciale – SNORL).

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