De star hollywoodienne à princesse, le destin de Grace Kelly avait tout d’un conte de fée. Mais le 13 septembre 1982, la princesse de Monaco et sa fille, Stéphanie, sont victimes d’un grave accident de voiture, sur la route de la Turbie. Retour sur ce jour qui a coûté la vie à l’étoile du Rocher.
Oscarisée à l’âge de 26 ans pour son rôle dans Une fille de la province de George Seaton, Grace Kelly est l’étoile montante d’Hollywood. Le 19 avril 1956, la star épouse le prince Rainier III de Monaco. Un mariage d’amour qui a passionné les foules, tant le glamour du couple fait rêver. Ensemble, ils ont trois enfants : la princesse Caroline de Monaco, le prince Albert de Monaco et la princesse Stéphanie de Monaco.
Icône de style et de cinéma, Grace tourne aux côtés de plus grands. Égérie du réalisateur Alfred Hitchcock, elle joue dans La main au collet en 1955, aux côtés de Cary Grant. Dans ce film, elle conduit une décapotable sur les hauteurs de Monaco. C’est sur cette même route, du Cap d’Ail à la Turbie, qu’elle perdra la vie 27 ans plus tard.
Depuis plusieurs mois, la princesse de Monaco souffre de migraines, mais le 13 septembre 1982 est un jour important pour elle. Elle doit accompagner sa fille Stéphanie, 17 ans, à Paris, afin qu’elle y effectue un stage de stylisme pour la maison Dior.
L’arrière de la Rover 3500 étant remplie de vêtements, la voiture ne peut contenir que deux passagers. Grace Kelly décide donc de prendre le volant, Stéphanie en passagère. Sortant de la propriété des Grimaldi de Rocagel, elles s’engagent sur la route sinueuse de la Turbie.
De nombreux zig-zags
Sur la route, un camion les suit. Dans le rapport officiel, le conducteur dit avoir vu la voiture « faire de nombreux zig-zags, heurtant des rochers, avant de reprendre de la vitesse et de plonger dans le vide et de s’écraser après des tonneaux en contrebas ». À 9h54, ce matin là, la Rover fait une sortie de route 50 mètres plus loin et, après une chute de 40 mètres, s’écrase dans le parking d’une villa.
Jacques Provence, le directeur des Folies russes à Monaco, et Sesto Lequio, un horticulteur local, interviennent les premiers. Ils éteignent le moteur en feu.
Je savais que je devais sortir et faire sortir ma mère.
L’adolescente est blessée, ses cervicales sont touchées. « J’avais perdu connaissance pendant la chute. Je me souviens qu’on a heurté un arbre et que, lorsque je me suis réveillée, il y avait de la fumée. J’ai eu peur que la voiture explose. Je savais que je devais sortir et faire sortir ma mère, alors j’ai ouvert la porte en la poussant du pied. Ce n’était pas difficile, car elle était déjà à moitié défoncée », confiera-t-elle au journaliste Bertrand Tessier.
Il faudra attendre l’arrivée des pompiers, quelques minutes plus tard, pour que Grace de Monaco, projetée sur la banquette arrière de la voiture, soit désincarcérée. Elle est encore consciente.Transportée en urgence à l’hôpital, elle perd connaissance à deux reprises au cours de la nuit.
Le 14 septembre 1982, au matin, la princesse de Monaco tombe dans le coma. En fin d’après-midi, les médecins procèdent à une opération du crâne. Grace est en état de mort cérébrale, des machines la maintiennent artificiellement en vie. Elle est débranchée avec l’accord de sa famille. À 22h30, la princesse Grace de Monaco est déclarée morte, à l’âge de 52 ans.
Le 21 septembre 1982, les obsèques se déroulent à la cathédrale de Monaco. Des personnalités de renom sont présentes, comme les Premières dames Danielle Mitterand et Nancy Reagan, Lady Diana ou encore le chanteur Frank Sinatra et l’acteur Cary Grant. Les visages froissés du douleurs de Caroline de Monaco et de son père, le prince Rainier III, dans le cortège, font le tour du monde.
Notre papa…c‘était lui dont la douleur était la plus grande, lui qui se sentait le plus vide… Le plus abandonné.
Soignée pour des troubles cervicaux à l’hôpital, la princesse Stéphanie n’y assiste pas. Plus tard, dans le livre Albert II de Monaco, l’homme et le prince, elle confiera à Isabelle Rivère et Peter Mikelbank : « Chacun de nous a essayé de se reconstruire, et tous les trois nous nous sommes serrés les coudes pour notre papa, dont la souffrance était indescriptible. C’était lui dont la douleur était la plus grande, lui qui se sentait le plus vide… Le plus abandonné. »
Rapidement, les premières rumeurs voient le jour. La plus persistante, largement alimentée par Sesto Lequio, voudrait que ce soit la princesse Stéphanie qui était au volant de la Rover. En effet, celle-ci a été sortie de la voiture du côté conducteur tandis que la princesse Grace se trouvait à l’arrière. Cette rumeur affectera particulièrement Stéphanie : « On disait que j’avais tué ma mère » confie-t-elle au biographe de Rainier et Grace, Jeffrey Robinson.
Il est clair que la conductrice du véhicule (…) a été la princesse Grace de bout en bout.
30 ans plus tard, dans Grace, une princesse déracinée, le journaliste Bertrand Tessier enterre définitivement cette théorie. Il a retrouvé Roger Bencze, le capitaine de la gendarmerie ayant mené l’enquête à l’époque : « Il est clair que la conductrice du véhicule (…) a été la princesse Grace de bout en bout » écrit Tessier. Selon les témoignages recueillis par celui-ci, un autre gendarme aurait vu Grace au volant de sa voiture dix minutes avant l’accident.
Il rappelle notamment le rapport des experts médicaux : la comédienne souffrait de deux lésions cérébrales. La première était le signe d’une attaque. Grace aurait brièvement perdu connaissance au volant. Ses migraines étaient certainement des « signes annonciateurs du mal qui avait terrassé sa mère sept ans auparavant, la laissant diminuée ».
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