Ce jeudi 30 janvier, les députés ont voté contre une proposition de loi proposée par UDI-Agir pour rallonger le congé de deuil d’un enfant de cinq à douze jours. Après de nombreuses critiques et un rappel du Président de la République, le gouvernement a reconnu « une erreur ». Muriel Pénicaud, la ministre du travail, est revenue sur cette décision dans une interview accordée au Parisien ce dimanche 2 février.
La perte d’un enfant est la pire épreuve que puisse traverser un parent, un deuil dont un parent ne se remet jamais vraiment. En France, après la perte d’un enfant, le parent en deuil n’a droit qu’à cinq jours de congés payés, passé cette date, il doit revenir à son poste. Un délai surréaliste qui n’a pourtant pas l’air d’inquiéter le gouvernement. Ce jeudi 30 janvier, l’assemblée est revenue sur une proposition de loi proposée par Guy Bricout, un député UDI-Agir, visant à rallonger le congé de deuil en cas de perte d’un enfant de cinq à douze jours. Une demande rejetée par le gouvernement dans la même journée, pour un seul argument : « ne pas faire encore peser cette charge sur l’entreprise. »
Suite à ce rejet teinté de nombreuses réactions négatives, l’Élysée a dénoncé le choix de la majorité (40 voix contre 38), appelant le gouvernement à « faire preuve d’humanité ». En effet, le deuil d’un enfant concerne près de 4500 enfants par an. Dans une interview accordée au Parisien ce dimanche 2 janvier, Muriel Pénicaud, l’actuelle ministre du travail, a souhaité revenir sur cette décision en proposant « un texte plus ambitieux » dans les jours à venir.
« La décision prise collectivement n’était pas la bonne »
L’ancienne directrice des ressources humaines du groupe Danone est revenue sur le débat houleux du jeudi 31 janvier, « la décision prise collectivement n’était pas la bonne. Sur les bancs de l’hémicycle jeudi, tout le monde était concerné par ce sujet extrêmement grave et la nécessité d’améliorer les choses. » Muriel Pénicaud affirme que cette demande serait acceptée sous forme d’« amendement gouvernemental ». La ministre du travail a ensuite affirmé que cette mesure pourrait être financée par la solidarité nationale, c’est-à-dire la Sécurité sociale. « Nous allons travailler à un accompagnement psychologique sur la durée« , confiait-elle.
« Ce n’est pas une question d’argent mais de solidarité et de compassion de la Nation»
La demande d’allongement du congé de deuil de cinq à douze jours a été refusée pour un souci de financement de l’entreprise, mais selon la ministre « ce n’est pas une question d’argent mais de solidarité et de compassion de la Nation. » Pour l’instant, la seule issue possible pour un parent endeuillé est de demander un arrêt maladie à son médecin et de faire appel à la générosité des collègues, en effet, entre salariés, il est possible de renoncer à un ou plusieurs jours de repos au profit d’un collègue endeuillé. « Un salarié peut, sous conditions, renoncer à tout ou partie de ses jours de repos non pris au profit d’un collègue dont un enfant est gravement malade. Ce don de jours peut également être réalisé au profit d’un collègue proche aidant », peut-on lire sur le site du service-public.
Ce nouveau congé de deuil serait également ouvert pour les fonctionnaires ainsi qu’aux parents endeuillés d’un enfant majeur.
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