Asia Argento pousse un coup de gueule contre Harvey Weinstein et #MeToo

Trois ans après avoir témoigné contre le producteur, Asia Argento est toujours terrorisée par Harvey Weinstein. La comédienne s’est par ailleurs confiée sur sa vision du mouvement #MeToo, devenu selon elle « quelque chose d’abêtissant, d’un peu feint et bigot ».

Asia Argento a largement contribué à la chute du mogul Harvey Weinstein, accusé d’agressions sexuelles et de viols par une centaine de femmes. Le samedi 19 mai 2018, lors de la remise des prix du Festival de Cannes, la comédienne de 44 ans tenait un discours glaçant face à l’assemblée du Palais des Festivals. « J’ai quelques mots à vous dire. En 1997, j’ai été violée par Harvey Weinstein ici-même à Cannes. J’avais 21 ans. Ce festival était son terrain de chasse. Je souhaite prédire quelque chose : Harvey Weinstein ne sera plus jamais le bienvenu ici. C’est une disgrâce et toute une communauté lui a tourné le dos », déclarait-elle avec émotion.

Si Harvey Weinstein n’est effectivement plus réapparu au Festival de Cannes et fait désormais face à la justice, que reste-t-il du mouvement #MeToo deux ans plus tard ? Lors d’un entretien réalisé pour Le Mondece mercredi 29 janvier 2020, Asia Argento a donné son point de vue sur la question. Au sujet du producteur de Pulp Fiction et Gangs of New York, la fille de l’illustre Dario Argento estime que « tant qu’il ne sera pas en prison », elle aura « peur de cet homme ». L’ex du regretté Anthony Bourdain est par ailleurs partagée entre le sentiment « d’avoir bien fait de parler » et le fait de s’être « laissée embarquer dans cette galère ».

« Un badge, une tenue de soirée, et basta »

La comédienne et réalisatrice est loin d’être convaincue par l’évolution de #MeToo ces dernières années. Asia Argento dénonce l’hypocrisie croissante autour du mouvement. « Au départ, il s’agissait de dénoncer de graves abus de pouvoir, a-t-elle affirmé au quotidien. Avec le temps, cet ancrage militant s’est dilapidé. #MeToo est devenu un produit hollywoodien, quelque chose d’abêtissant, d’un peu feint et bigot : un badge, une tenue de soirée, et basta. La démocratie-chrétienne dans toute sa splendeur. » Un triste aveu vis-à-vis d’un mouvement initialement censé transformer l’industrie du cinéma, ce qui n’est pas le cas pour l’actrice.

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