Gabriel Matzneff, l’écrivain polémique accusé de pratiques pédophiles par Vanessa Springora, s’est epxrimé pour la première fois sur les accusations au micro de BFM TV.
Son nom est sur toutes les lèvres depuis plus d’un mois. En décembre dernier, la directrice des éditions JulliardVanessa Springora publiait un livre choc, racontant sa relation avec l’écrivain Gabriel Matzneff dans les années 80 alors qu’il avait 50 ans et elle seulement 13 ans. Le livre remue un scandale bien plus profond, alors que les pratiques pédophiles de l’écrivain, assumées dans ses œuvres, étaient dénoncées depuis plus de 20 ans par différentes personnes, d’autres écrivains comme des psychiatres. Depuis, Gabriel Matzneff fait profil bas, caché en Italie, loin de l’agitation médiatique française. Mais une journaliste de BFM TV est parvenue à le retrouver dans un hôtel italien et il a accepté de se confier, mais en tournant le dos à la caméra.
« Naturellement je regrette »
Gabriel Matzneff pose un regard très neutre sur ses pratiques : « Je dois dire qu’à l’époque, personne ne pensait à la loi. On faisait des choses interdites. Simplement quand vous êtes dans un pays, dont vous ne parlez pas un mot, et que vous avez envie d’une aventure… Vous étiez là comme voyageur et vous aviez des garçons et des filles jeunes qui vous draguaient et vous sautaient dessus« , déclare l’écrivain. Il émet tout de même des regrets sur ce qu’il a pu faire : « C’était tout à fait regrettable, un touriste, un étranger ne doit pas se comporter comme ça. On doit, adulte, détourner la tête, résister à la tentation. […] Naturellement je regrette, de même que si je fais quelque chose qui n’est pas bien, je le regrette« , déclare Gabriel Matzneff. Mais ces regrets sont nuancés par une incompréhension du procès qui lui est intenté (aussi bien public que judiciaire, puisqu’une enquête pour « viols commis sur mineur de 15 ans » a été ouverte par le parquet de Paris) : « A l’époque, on parlait de détournement de mineur, d’incitation du mineur à la débauche, d’atteinte à la pudeur… Mais jamais personne ne parlait de crime ! » déclare l’auteur.
Il s’insurge également contre les sanctions entreprises par le ministre de la Culture Frank Riester, qui a décidé d’interrompre l’allocation publique qui lui est versée depuis 2002 : « En quelques semaines, je me sens détruit socialement. […] L’État enfonce le clou pour m’enfoncer la tête dans l’eau. Que je me tue, que je me tue, c’est ça le piège ! C’est vraiment l’Union Soviétique ! Allez, Matzneff, au goulag. Je ne sais pas comment je tiens le coup », conclut Gabriel Matzneff. Et ses victimes ?
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