- « Jojo Rabbit » a été lancé au Festival de Toronto où il a reçu le Prix du public.
- Cette fantaisie tendre sur un gamin inscrit aux Jeunesses Hitlérienes dont l’ami imaginaire est Hitler a divisé la presse.
- Cela n’a pas empêché le film d’être cité six fois aux Oscars ;
Qui l’eut cru ? Jojo Rabbit de
Taika Waititi est cité six fois aux Oscars. Il est pressenti dans les catégories Meilleur film, adaptation, montage, décors, costumes et actrice dans un second rôle pour
Scarlett Johansson. L’histoire d’un gamin inscrit aux Jeunesses Hitlériennes et dont l’ami imaginaire est Hitler a fait vibrer l’Académie.
Le garçonnet découvre qu’il a été endoctriné quand il rencontre une jeune juive que sa mère cache dans son grenier. « Nous avons su que ça fonctionnait en septembre au festival de Toronto, confie le réalisateur à 20 Minutes. Le public a réagi positivement et nous savions que c’était là que se jouait le destin du film. » La critique était plus nuancée, voire divisée face à cette comédie que le réalisateur a conçue comme une ode à la tolérance.
Choqués par l’humour
Comme La Vie est belle de Roberto Benigni, récompensé à Cannes en 1998 et oscarisé l’année suivante, Jojo Rabbit n’a pas fait rire tout le monde, certains lui reprochant de dédramatiser les actes des nazis. « Les montrer ainsi est aussi honteux que malhonnête, s’indigne le site IndieWire. Les nazis n’étaient pas que des personnages grotesques. » Certains y vont même carrément avec une certaine hargne. « Ce film se veut audacieux mais n’est que conventionnel », déclare le magazine
Variety, bible des professionnels américains.
Un reporter visionnaire
« Nous savions que notre film pouvait attirer ce genre de réactions, reconnaît Taika Waititi. Je tiens à insister sur ma sincérité. Etant à la fois Juif et Maori, il est évident que les nazis me font horreur. » Kyle Buchanan, du New York Times a bien compris le message. « Tout aurait pu partir en quenouille dans Jojo Rabbit, mais Taika a réussi son coup. Il pourrait être un concurrent sérieux au moment des prix » écrivait-il déjà sur Twitter après la projection de Toronto. Ce journaliste ne s’attendait sans doute pas à avoir à ce point raison.
Plébsicité par le public
« Mon but était de faire un film qui fasse réfléchir les jeunes et les moins jeunes sur l’absurdité de la haine », insiste Taika Waititi. Le public de Toronto semble avoir été plus convaincu par Jojo Rabbit que les professionnels puisqu’il lui a décerné son prix. « C’est le public qui a ouvert la voie du succès pour Jojo Rabbit », déclare le réalisateur. Le 26 janvier dernier, le film avait déjà rapporté plus de
26 millions de dollar aux Etats-Unis. On souhaite que les spectateurs français lui ouvrent aussi leur cœur.
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