Pour la première fois dans l’histoire du pays, le Parlement grec a élu présidente, ce mercredi dès le premier tour, Ekaterini Sakellaropoulou, une magistrate jusqu’alors à la tête du Conseil d’Etat.
Les Grecs ont voté. Ce mercredi 22 janvier, Ekaterini Sakellaropoulou a été élue dès le premier tour par le Parlement avec 261 voix sur 300. Son élection est une grande première dans un pays qui occupe la dernière place en matière d’égalité femmes-hommes, selon l’indice européen du genre. Reconnaissable entre mille par ses cheveux noirs coupés au carré et ses petites lunettes rondes, la magistrate de 63 ans devient ainsi la première femme de l’histoire de la Grèce à accéder à cette fonction hautement symbolique. En effet, alors qu’une loi prévoit un quota obligatoire de 40% de femmes en politique, celles-ci sont rarement élues…
Proposée par le chef du gouvernement conservateur Kyriakos Mitsotakis, Ekaterini Sakellaropoulou était présentée par ce dernier comme la candidate de « l’unité » et du « progrès ». « Le moment est venu pour la Grèce de s’ouvrir sur l’avenir. Ne nous cachons pas derrière notre petit doigt, la société grecque est encore marquée par la discrimination contre les femmes.« , avait alors déclaré le Premier ministre. Lui-même n’avait d’ailleurs nommé que deux femmes ministres sur un total de 19 ministères, tout comme son prédécesseur de gauche, Alexis Tsipras. Pour l’actuelle présidente du pays, cette proposition était donc « un honneur pour moi, pour la Justice et pour la Grèce d’aujourd’hui« .
Un vent de nouveauté souffle sur la Grèce
Diplômée de droit constitutionnel et de droit de l’environnement à Athènes et à Paris-Sorbonne, Ekaterini Sakellaropoulou a notamment défendu les droits des réfugiés, des minorités et les libertés civiles. Mais elle s’est surtout distinguée dans des dossiers de protection de l’environnement, tout en veillant à préserver l’investissement dans une Grèce frappée par une décennie de crise. Son élection est considérée comme un atout pour le gouvernement conservateur, qui compte sur l’énergie verte pour redresser le pays. Cheffe de l’État et des forces armées, la magistrate aura potentiellement le pouvoir de déclarer la guerre, mais uniquement sous la supervision du gouvernement. Le Premier ministre reste donc le seul à prendre les décisions.
De son côté, Maria Syrengela, secrétaire générale de l’organisation gouvernementale Égalité des genres, espère que l’élection d’Ekaterini Sakellaropoulou constituera un « effet déclencheur pour que les femmes retrouvent une position digne dans la société ». Et ça tombe bien car il semblerait que ce soit l’une de ses priorités ! Lors d’une conférence, la présidente avait souligné « le long combat des femmes vers l’égalité », insistant sur le fait que « malgré les pas importants réalisés, les problèmes n’ont pas disparu ». Cette féministe, divorcée et mère d’un enfant, a été nommée au Conseil d’Etat grec dans les années 80, avant d’en être nommée vice-présidente en 2015 puis présidente en octobre 2018, la première femme à occuper cette place on ne peut plus prestigieuse.
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