Allergies : gare à l’assaut des pollens d’ambroisie à la rentrée

Le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA) tire la sonnette d’alarme dans son dernier bulletin allergo-pollinique. L’ambroisie devrait affecter bon nombre d’allergiques aux pollens d’ici la fin du mois de septembre.

Vous pensiez en avoir terminé avec les éternuements à répétition, les yeux rouges et le nez qui coule ? Allergiques aux pollens, préparez-vous à une recrudescence des symptômes typiques de cette affection dès la fin de l’été. L’ambroisie, une plante originaire d’Amérique du nord aux pollens ultra allergisants, connaît en effet son pic de floraison à cette époque de l’année.

« Les pollens d’ambroisie seront, en ce temps de rentrée scolaire, au sommet de leur période de dispersion. Tant que le soleil sera présent, ces pollens envahiront les principales zones d’infestation et se répandront sur tous les territoires adjacents », explique ainsi le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA) dans son dernier bulletin allergo pollinique.

10 à 20% de la population concernée par l’allergie aux pollens

Particulièrement implantée en région Rhône-Alpes malgré des campagnes d’arrachage décidées au cas par cas par les mairies, la plante dont les fleurs mâles sont groupées en longs épis aux étamines jaunâtres visibles, peut atteindre jusqu’à 1,80 mètre. Elle pousse le plus souvent dans les champs de tournesol, aux abords des vergers et terrains en friche, le long des routes ou des voies ferrées. Ses fruits, épineux, s´accrochent aux poils des animaux mais aussi aux vêtements des marcheurs, favorisant ainsi sa dissémination dans tout l’Hexagone.

Rhinite (nez qui pique, coule, éternuements à répétition), conjonctivite mais aussi toux sèche, urticaire, eczéma et même asthme sont des symptômes courants de l’allergie aux pollens qui touche chaque année 10 à 20% de la population. Pour s’en prémunir ou, tout moins, tenter de les circonscrire, le Dr Pham-Thi, allergologue au centre médical de l’Institut Pasteur à Paris conseille, dans un premier temps et lorsque l’on se sait allergique, de se tenir informé en temps réel des pics polliniques grâce aux applications et bulletins d’informations prévus à cet effet. « En fonction de la situation, on va adapter son agenda et différer, par exemple, les activités en plein air. » 

Des gestes simples pour limiter les symptômes allergiques

D’autres mesures pratiques du quotidien permettent également de limiter les dégâts : « En cas de sortie, il est conseillé de se munir d’une paire de lunettes et d’un chapeau »–les pollens volatiles, irritent les muqueuses et se déposent sur la chevelure. De même, « des gestes simples comme se rincer les cheveux en rentrant chez soi, se déshabiller en dehors de la pièce où l’on va passer la nuit ou encore éviter de faire sécher son linge à l’extérieur vont permettre de réduire l’exposition aux allergènes », souligne le spécialiste.

En cas de crise, le recours aux antihistaminiques s’impose généralement pour traiter les symptômes. Un nettoyage du nez et des yeux à l’aide d’un « de sérum physiologique ou d’un collyre et d’un spray anti-allergies », permettent également d’atténuer rhinites et conjonctivites.

Une désensibilisation sur trois ans 

Cependant, seule la désensibilisation (gouttes sublinguales ou injections) permet d’en finir définitivement avec les allergies. Elle se pratique en dehors de la saison polinique, sur trois ans. Et l’allergologue de prévenir : « Les allergies fragilisent le corps et le rendent plus perméable aux infections. Il est donc important d’être suivi par un professionnel qui pourra établir un diagnostic précis grâce à des tests cutanés et adapter le traitement en fonction des résultats. Il est illusoire de penser que les réactions disparaitront avec l’âge, au contraire, elles seront plus importantes d’année en année. »

Afin de lutter contre l’expansion de l’ambroisie, le site Internet et l’application « Signalement ambroisie » incitent la population à signaler la présence de la plante incriminée partout sur le territoire. Ces informations sont ensuite transmises à des référents communaux lesquels peuvent alors coordonner différentes actions pour éliminer l’indésirable. En 2012, la région Rhône-Alpes seule estimait les coûts de santé liés aux allergies à l’ambroisie entre 11 et 16 millions d’euros.

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