C’est officiel ! Anne Hidalgo sera candidate à sa succession à la maire de Paris. Elle l’a annoncé ce samedi 11 janvier dans les colonnes du Parisien. Les campagnes électorales, elle connaît ça. Mais il y en a une qui l’a traumatisée, celle de la présidentielle de 2002 où Jean-Marie Le Pen s’est fait une place au second tour.
« Je suis candidate à un nouveau mandat de maire de Paris. » Anne Hidalgo a officialisé sa candidature dans une interview accordée au Parisien ce samedi 11 janvier. Sa vie, c’est Paris, pas l’Élysée. Elle en profite d’ailleurs pour affirmer qu’elle ne sera pas candidate à la présidentielle de 2022, car selon elle « maire de Paris, c’est le plus beau des mandats ». Une campagne présidentielle, elle en a déjà vécu une de près et ça s’était très mal terminé. Son candidat, c’était le socialiste Lionel Jospin qui, contre toute attente à l’époque, a échoué, laissant sa place à Jean-Marie Le Pen au second tour le 21 avril 2002, face au président en exercice Jacques Chirac. Se faire dépasser par le président du Front national, un véritable cauchemar qui a longtemps hanté les nuits de celle qui était personnellement impliquée dans cette campagne.
« Cela a été très dur, j’ai été réveillée pendant trois semaines par des cauchemars. Je me disais : ‘Non, cela n’est pas vraiment arrivé’, j’avais du mal à avancer, à parler sans m’effondrer », avait-elle expliqué dans les colonnes du magazine Elle en juin 2002. L’onde de choc est énorme et bouleverse tout le pays. Des manifestations anti-FN ont lieu dans la rue entre les deux tours. Un résultat qui a aussi perturbé les enfants d’Anne Hidalgo alors adolescents.
« Les deux grands, de 16 et 14 ans (NDLR : en 2002), étaient en état de choc après le 21 avril, ils refusaient de voir leur pays voter pour l’extrême droite. Bien sûr, ils me demandent plus de présence, mais aujourd’hui ils comprennent le sens de mon combat », avait confié celle qui était alors première adjointe de Bertrand Delanoë à la maire de Paris. Celle qui fera cette année campagne sous les couleurs de « Paris en commun » (« mouvement qui réunit à la fois des femmes et des hommes issus du PS, du Parti communiste, d’écologistes, de Génération.s, des centristes, des humanistes, mais aussi des Parisiennes et des Parisiens qui souhaitent s’engager »), tentait à l’époque d’analyser la chute du Parti socialiste dont elle était l’une des nouvelles icônes.
« Cinq ans de gouvernement, cela éloigne du terrain. Moi qui suis élue de Paris, j’ai appris qu’on ne doit pas se couper de ses électeurs. Depuis le 21 avril, j’ai arpenté le 15e, dans certaines cités difficiles, on s’est fait ‘remonter les bretelles’. Les habitants se sentaient abandonnés. Ils nous ont demandé plus de présence, plus de symboles d’autorité, un meilleur service public », constatait Anne Hidalgo en 2002. Une proximité qui va faire d’elle l’une des valeurs montantes du PS et lui permettre de décrocher véritablement les clés de la mairie de Paris qu’elle aimerait bien conserver lors des municipales de mars 2020.
Crédits photos : Panoramic / Bestimage
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