- Le prince Harry et Meghan Markle ont annoncé mercredi leur décision de ne plus faire partie des membres importants de la famille royale.
- Le couple ne sera plus payé pour leur travail de représentation pour la couronne britannique.
- Cette démission réveille des critiques républicaines à l’égard de la monarchie.
Un tremblement de terre. La fin d’une ère. Une révolution ? L’annonce de la décision du prince Harry et de Meghan Markle de devenir des
travailleurs comme les autres, et donc de ne plus être salariés de la couronne britannique a suscité de
très nombreux commentaires.
La plupart des réactions, dont celle de la reine Elizabeth II qui aurait appris la nouvelle comme n’importe lequel de ses sujets, allait, jeudi matin, de la sidération à l’incrédulité. Certains observateurs ont beau jeu d’écrire que cette décision était inéluctable, elle n’en est pas moins un grand choc pour la couronne britannique et pour le pays. A froid, plusieurs experts de la monarchie britannique s’inquiètent que cette démission ne signe le début de la fin de la couronne. L’histoire royale a été marquée par de nombreux scandales de ce type (pour plus de détails, la série The Crown est disponible sur Netflix), en clair, elle en a vu d’autres. Le symbole est cependant très fort, et remet en lumière un système de plus en plus critiqué de
financement public de la couronne.
Qui est le patron maintenant ?
Laura Clancy, chercheuse spécialiste des médias et
de la couronne britannique, a déjà écrit plusieurs articles et un livre
sur l’arrivée de Meghan Markle dans la famille royale. Elle analyse cette démission comme un signe de la déliquescence d’une institution : « Avant le mariage de Harry et Meghan, les membres de la couronne prenaient parfois, une fois par décennie environ, une décision originale qui allait à l’encontre de la tradition et ancrait la couronne dans une forme de modernité douce. Mais depuis que les fils de Charles et Diana sont adultes, ces décisions iconoclastes se multiplient, parce que l’institution ne sait plus comment jouer son rôle, et multiplie les signaux pour se montrer en phase avec le siècle. Or, ce n’est pas ce que la couronne est censée faire. Il y a une crise de sens. »
Alors forcément, les Républicains anglais, favorables à la fin de la monarchie, sautent sur l’occasion et pointent l’absurdité de voir un prince et sa femme démissioner. Ils rappellent notamment que les membres de la famille sont des salariés de la couronne et redoutent que le prince Harry et Meghan Markle continuent d’exploiter leur notoriété. « Ce ne sont pas des PDG, ce ne sont pas des managers, ce sont des employés, note un site expert en royauté. L’entreprise promeut une seule personne – le monarque. Si Harry et Meghan veulent vendre autre chose, ils doivent quitter l’entreprise. Vous ne pouvez pas utiliser la marque de l’entreprise, et vendre autre chose. »
Bye bye Archie
Avant même cette démission, Meghan Markle a essuyé de nombreuses critiques, essentiellement sexistes et parfois racistes, de la part des tabloïds britanniques. Il lui a surtout été reproché de ne pas « jouer le jeu ». De quel jeu s’agit-il ? En échange de salaires et d’un niveau de vie confortable, les membres de la famille royale acceptent de vivre publiquement, de mettre en scène leurs enfants, de donner des nouvelles de leur santé, de leur mode de vie. C’est un pacte tacite. Or, Harry, marqué par la mort de sa mère, harcelée toute sa vie de princesse par les paparazzi, avait prévenu qu’il ne supporterait pas de voir sa femme vivre le même enfer.
Derrière l’annonce de la démission, le prince Harry et Meghan Markle ont annoncé un nouveau rapport aux médias, très détaillé et très distant. Fini l’accès à leur vie privée. Leur fils notamment ne devrait pas remontrer sa bobine de sitôt.
Un impôt Gossip
Si ce pacte « des gossips contre des impôts » est rompu, la couronne britannique aura-t-elle encore une raison d’être ? Bien sûr, il reste Charles, et surtout William, Kate, George… Mais au-delà du symbole d’une famille qui vole en éclat sous les yeux du peuple, les opposants à la famille royale profitent de cet épisode pour démontrer que le système est caduc.
« Cette décision est un tsunami car la famille royale d’Angleterre a une place particulière dans le cœur des Britanniques », explique Sophie Lagesse, journaliste au Soir. La spécialiste des têtes couronnées estime pourtant que la démission fracassante de Harry et Meghan ne calmera pas l’intérêt du public pour la couronne : « Ça ne va peut-être pas entacher l’image de la famille royale mais au contraire provoquer encore plus de questionnements et de curiosité. Les gens vont avoir envie de savoir le pourquoi du comment, ça apporte de l’eau au moulin de cette famille royale pour qu’on continue continuellement à parler d’eux. Pas en positif, mais peu importe tant qu’on continue à parler d’eux… »
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