Julie de Bona : "Peur sur le lac c'est un peu mon 24 heures chrono"

Après le succès de la série « Le Bazar de la charité », Julie de Bona est de retour ce soir sur TF1 avec « Peur sur le lac ». Elle nous a parlé de cette suite angoissante du « Tueur du lac », du tournage éprouvant à Annecy, et de ses envies de comédienne.

AlloCiné : Deux ans après Le Tueur du lac, vous retrouvez le personnage de Lise Stocker dans cette nouvelle mini-série, Peur sur le lac, qui est une sorte de « suite indirecte », centrée sur une nouvelle enquête à base de virus mortel se propageant dans Annecy. Qu’est-ce qui vous a donné envie de rempiler ?

Julie de Bona : Je me suis engagée sur Peur sur le lac avant même de lire les scénarios parce que je savais que Jérôme Cornuau allait à nouveau réaliser cette mini-série et j’avais très envie de retravailler avec lui. C’est quelqu’un de très exigeant, d’hyper bienveillant, et je partais donc en confiance. Et puis je connaissais le thème et les grandes lignes de l’intrigue et je savais que ça allait être très différent du Tueur du lac. Je trouvais ça vachement original et assez dingue, et comme Jérôme était aussi à l’écriture je savais qu’il allait faire ce qu’il voulait, qu’on n’allait pas lui imposer un scénario. J’y suis vraiment allée pour l’originalité du projet et pour Jérôme car je savais que ça allait forcément être de qualité.

Si ça avait été encore une histoire de tueur en série, vous n’auriez pas dit oui ?

J’aurais vraiment hésité. Je n’avais pas envie de repartir là-dedans. On était vraiment parti du principe que ça devait être différent. C’est même différent du Mystère du lac, la première « saison » à laquelle je n’avais pas participé, deux ans avant Le Tueur du lac. Peur sur le lac est totalement innovante et c’est tant mieux. Je n’aime pas beaucoup refaire ce que j’ai déjà fait. Jouer dans une série sur des années, jouer un personnage qui n’évolue pas, ce n’est pas mon truc. Et là pour le coup, ce que j’ai à jouer dans Peur sur le lac, je ne l’avais vraiment jamais fait. C’est un peu mon 24 heures chrono à moi (rires). Et globalement, en France, un telle série c’est du jamais vu. J’avais des références américaines, comme Alerte ou Contagion, mais à la télé française, ou même au cinéma, les histoires de virus et d’épidémie ne sont vraiment pas légion.

La série est totalement accessible à ceux qui n’ont pas vu Le Tueur du lac car c’est une nouvelle enquête, et en même temps il y a quand même des clins d’oeil que seuls les fans purs et durs de la saga pourront percevoir…

Oui, il y a un petit lien mais ça ne gênera pas du tout ceux qui n’ont pas vu la série précédente. Et ceux qui se sont attachés aux personnages du Tueur seront contents de les revoir. Les personnages ont tous une belle évolution et sont bien mis en avant. Je pense notamment aux personnages de Joyce Bibring et de Pierre Perrier. Mais pas que. C’est très choral et tous les personnages secondaires ont leurs propres problématiques très fortes. Et Lise, mon personnage, est le fil rouge de la série. Elle est un peu plus droite, mais c’était important parce qu’il fallait une héroïne solide au milieu de ce chaos.

Dans l’évolution de Lise justement, et dans les émotions que vous aviez à puiser dans ces six nouveaux épisodes, qu’est-ce qui vous intéressait particulièrement ?

C’est un peu un Jack Bauer au féminin (rires). Je l’ai fait à la française évidemment et à ma manière, avec mon monde émotionnel, mais c’est quelqu’un d’extérieur à toutes ces intrigues secondaires, qui est très forte et qui en même temps sait faire preuve d’empathie. Et comme il y a une vraie urgence et que la situation est dramatique, elle arrive à mettre de côté ses propres émotions et ses propres craintes pour mener l’enquête. Parce qu’il faut que quelqu’un soit là et trouve l’origine de ce virus et les raisons qui se cachent derrière cette épidémie meurtrière. C’était différent pour moi car Lise n’est pas affectée directement, contrairement à ce que j’ai pu faire dans d’autres séries où je jouais des personnages qui s’effondraient, qui devaient renaître de leurs cendres, comme dans Le Bazar de la charité. Là je suis dans un registre beaucoup plus solide et ça n’a pas forcément été facile à jouer. Lise doit faire face à des disparitions d’enfants, au cancer de sa meilleure amie, à des morts de plus en plus nombreuses, et elle ne doit pas s’effondrer. Tout ça était très nouveau pour moi. J’ai beaucoup travaillé avec le réalisateur pour donner cette distance et créer ce personnage plus froid, qui doit penser qu’il y a plus grand, plus important, et plus dangereux encore que ce que traversent ses proches.

L’intrigue, très rythmée, sans temps mort, réserve beaucoup de surprises aux téléspectateurs. En quelques mots, comment est-ce que vous teaseriez ce qui les attend au fil des six épisodes de Peur sur le lac ?

Ce qui est assez étonnant c’est qu’on se rend rapidement compte qu’aucun des personnages n’est à l’abri. N’importe qui peut être touché par le virus et n’importe qui peut mourir. Alors est-ce que des proches de Lise vont être contaminés ? Je vous laisse le découvrir.

Comment s’est déroulé le tournage à Annecy et dans ses environs ?

On était un peu en pleine canicule, c’était compliqué (rires). On a eu deux vagues de canicule et sous la tente militaire il faisait 55 degrés. On a failli crever (rires). Mais ça nous a mis dans l’ambiance. La sueur que l’on voit sur les malades à l’écran, ce n’était pas du cinéma, il faisait juste très chaud ! Mais en dehors de la chaleur le tournage a été un plaisir. Les habitants d’Annecy avaient beaucoup aimé Le Tueur du lac, ils avaient aimé voir leur ville à l’écran, et ils nous ont à nouveau super bien accueillis. Ils étaient contents qu’on passe dans leur rue, devant leurs magasins, et ils nous ont permis de faire plein de choses. Et puis les camions militaires qui débarquaient tout à coup dans la ville, c’était assez marrant pour eux.

On vous retrouvera bientôt sur M6 dans l’unitaire Comme un père, avec Ary Abittan. Qu’est-ce que vous pouvez nous en dire ?

C’est un magnifique téléfilm sur la trisomie. De la naissance d’un enfant trisomique jusqu’à ses 1 an et demi. Et c’est le couple que je forme avec Ary Abittan qui est mis à mal parce que le père peine à accepter la différence de sa fille. C’est un film sur lequel j’ai vécu des émotions extraordinaires. J’adore ce genre de films qui bouleversent et qui ouvrent le coeur. D’autant plus quand ils parlent d’un sujet aussi fort et important que la trisomie.

Est-ce que vous avez davantage envie d’aller vers des rôles sociétaux et forts comme celui-ci ?

Oui, vraiment. C’est pour ça que j’ai fait ce téléfilm. Je trouve que ce genre de rôles c’est utile et important. Mais pas que car j’ai envie de voir mon métier de comédienne dans sa globalité. J’ai envie de revenir au théâtre, j’aime trop ça. J’ai besoin de faire de la comédie, ça me manque. Surtout que j’ai fait pas mal de drames ces derniers temps (rires).

Propos recueillis le 9 décembre 2019 à Paris.

La bande-annonce de Peur sur le lac, qui débute ce soir à 21h sur TF1 :

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