Aussi appelés initiatiques, d’éducation, de formation, ces romans sont ceux suivent la trajectoire d’un héros, souvent depuis l’enfance et tout le long de son apprentissage de la vie, de la construction de ses valeurs jusqu’à une forme d’accomplissement personnel. Goethe, Stendhal, Dickens, Twain, jusqu’à John Irving et Harper Lee, voici 9 romans d’apprentissage à lire pour s’initier à ce genre intemporel.
Tour d'horizon des meilleurs romans d'apprentissage à lire (au moins) une fois dans sa vie.
Les Années d'apprentissage de Wilhelm Meister, Goethe, 1795
C’est pour qualifier ce roman que l’universitaire Karl Morgenstern inventa le terme allemand de Bildungsroman, proposant une définition fondatrice du roman d’apprentissage. Il raconte le parcours d’un jeune homme dont la vocation est de devenir acteur de théâtre, et suit ses aventures au sein d’une troupe où il découvrira l’amour, l’art et les mécanismes de la société.
Les Années d’apprentissage de Wilhelm Meister
© Folio Classique
David Copperfield de Charles Dickens (1849)
Considéré comme l’un des chef-d’oeuvres de l’écrivain anglais, David Copperfield est aussi en partie autobiographique, en ce qu’il s’inspire de plusieurs étapes de la vie de Charles Dickens. On suit la vie du héros depuis sa naissance dans un village de l’Angleterre victorienne, où un beau-père tyrannique l’envoie en pensionnat, jusqu’à son ascension professionnelle et son mariage. Un riche roman où se déploie tout le génie narratif de Dickens, qui met en lumière la condition des enfants pauvres de l’époque.
David Copperfield
L’attrape-coeurs de J.D. Salinger, 1951
Holden Caulfield, devenu l’un des personnages les plus célèbres de la littérature américaine, est le héros de ce roman d’apprentissage, qui diffère des classiques du genre par sa temporalité. Il relate trois jours de la vie du jeune homme, qui après s’être fait renvoyer de son lycée erre seul dans New York avant de rejoindre sa famille. Il y rencontre des jeunes filles et une prostituée, fait la fête, visite le musée et s’entretient avec un ancien professeur. Le tout raconté à la première personne avec un parler adolescent et ses tics de langages, et une grande poésie qui a fait d’Holden Caulfield l’un des héros favoris de la littérature adolescente.
L’attrape-coeurs
© Robert Laffont
Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur d’Harper Lee, 1960
Longtemps resté le seul roman publié de l’écrivaine américaine, Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur lui a valu le Prix Pulitzer en 1961. Il raconte l’histoire d’une famille dans l’Alabama des années 1930 : le père, Atticus Finch, un avocat qui défend corps et âme un homme noir accusé à tort de viol, sa jeune fille, Scout, narratrice de l’histoire, son frère Jem et leur ami Dill, personnage inspiré de Truman Capote, l’ami d’enfance d’Harper Lee. Un sublime récit qui parle de justice, de racisme et de morale, à la fois roman d’apprentissage, thriller et, parfois, autobiographie.
Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur
© Éditions de Fallois
Le Rouge et le Noir de Stendhal, 1830
Le Rouge et le Noir raconte la vie de Julien Sorel, un jeune homme brillant né dans une famille qui méprise les intellectuels, depuis son enfance en Province jusqu’à son ascension à Paris, en passant par sa relation avec l’abbé Chélan, qui l’a pris sous son aile, et son passage dans la famille Rênal, où il est embauché comme précepteur et tombe amoureux de la maitresse de maison. Un grand roman en deux parties, où l’on découvre, à travers la vie de Julien Sorel, les sentiments et les passions humaines, la volonté d’accomplissement, la reconnaissance, l’amour et la laïcité. Une riche chronique de la France du XIXème siècle, comme l’indique son sous-titre.
Le Rouget et le Noir
© Le Livre de Poche
L’Education sentimentale de Gustave Flaubert, 1869
Dans le plus célèbre roman de Flaubert, Frédéric Moreau, personnage principal,et rêveur romantique, tombe éperdument amoureux de Mme Arnoux. On suit ses aventures entre Paris et la Province, avec pour toile de fond l’amour, l’amitié, l’art et la politique, dans une France en proie à de nombreuses transformations.
L’Education sentimentale
© Folio Classique
Le monde selon Garp de John Irving, 1978
Lauréat du National Book Award l'année de sa parution, Le monde selon Garp démarre à la naissance de son héros, T.S. Garp, nommé du seul nom connu de son père, un ancien soldat réduit à un état catatonique avec qui sa mère, l’infirmière et écrivaine Jenny Fields et future figure héroïne féministe, couche dans le but de faire un enfant sans s’encombrer d’un mari. On suivra les aventures de cette famille particulière jusqu’à la mort du héros, en passant par ses premières expériences sociales et sexuelles, la naissance de ses enfants, le combat de sa mère et de leur nouvel acolyte, une femme transgenre nommée Roberta.
Le monde selon Garp
© Points
Les Aventures de Huckleberry Finn de Mark Twain, 1884
S’il est au départ présenté comme aussi jovial et léger que Les Aventures de Tom Sawyer, dont il est la suite, Huckleberry Finn traite en réalité de sujets bien plus graves. On y suit le périple du héros et du jeune Jim, un esclave en fuite, qui parcourent près de 2000 km à bord d’un radeau sur le fleuve Mississippi. Confrontés à la mort, au vol, aux intempéries, les deux jeunes hommes livrent une réflexion aussi sublime que déchirante sur la société américaine de l’époque.
Les Aventures de Huckleberry Finn
© Folio Junior
Martin Eden de Jack London, 1909
Il y a dans Martin Eden de nombreux aspects biographiques, y compris le caractère autodidacte du héros et sa volonté d’élévation sociale. Il raconte l’histoire d’un jeune homme marin pauvre qui rêve d’amour, de richesse et déplore l’étroitesse d’esprit de son temps et l’idiotie des pensées élitistes. Par amour, il tentera de devenir un écrivain célèbre, mais peine à vivre de cette activité, qu’il abandonnera finalement pour mieux en atteindre le sommet.
Martin Eden
© 10/18
A lire aussi sur Vogue.fr :
Les romans qu'il faut avoir lus dans sa vie
Nos autobiographies/biographies préférées
Source: Lire L’Article Complet