Un collectif « d’artistes et d’intellectuels » signe un appel à « sauver le patrimoine musical de Notre-Dame » de Paris, vendredi 27 décembre, dans les colonnes du Figaro, après cinq licenciements à la Maîtrise de la cathédrale consécutifs à l’incendie qui a ravagé l’édifice en avril dernier.
Près d’une trentaine de signataires – écrivains, médiévistes, musicologues, musiciens, théologiens, religieux – s’inquiètent notamment du licenciement du chef de département de musique sacrée médiévale, Sylvain Dieudonné, dont ils qualifient l’action « d’actif patrimonial, culturel et liturgique incomparable (…) qui a mis au jour le patrimoine musical propre à la cathédrale, révélant une authentique école de Paris qui, du XIIe au XVIe siècles, a produit un répertoire d’une très haute valeur musicale ».
Pas de « remake des Chœurs de l’Armée rouge »
La Maîtrise Notre-Dame de Paris assure un enseignement complet dans le domaine du chant soliste et choral. Les auteurs de l’appel rappellent que « liturgiquement, un office grégorien, tous les dimanches matin, assurait la vitalité de ce patrimoine religieux et montrait ainsi la solidarité de la tradition que dévoile la liturgie ». Les signataires redoutent désormais que « certains, mesurant la marque mondiale que pouvait être Notre-Dame de Paris, ne soient tentés de transformer la maîtrise en une sorte de remake des Chœurs de l’Armée rouge, destinée à se produire dans le monde entier en baladant une marque ».
Un collectif de 22 étudiants du chœur, d’anciens chanteurs et des parents avait dénoncé dans un communiqué publié le 17 décembre « des procédures extrêmement graves de cinq licenciements, totalement abusifs et injustifiés » et annoncé qu’ils refusaient de chanter le soir même à un concert prévu dans l’église Saint-Sulpice.
L’association Musique sacrée à Notre-Dame de Paris, qui gère la Maîtrise, avait justifié les licenciements comme des mesures d’assainissement budgétaire indispensables, soulignant que l’incendie du 15 avril et « la réduction substantielle de [sa] saison de concerts [avait] entraîné en quelques mois la perte d’un quart de [son] budget de fonctionnement ». Ces mesures « n’entraînent nullement l’arrêt de la pratique du chant grégorien et de la musique médiévale, ni de leur enseignement », avait assuré l’association.
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