Chêne, tilleul, sureau… les vertus santé des arbres

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Les fleurs, les feuilles, l’écorce, les bourgeons ou même la sève des arbres constituent des aides puissantes pour soulager nos maux. Voici une petite sélection.

Ils font partie de notre quotidien, nous profitons de leurs bienfaits pour notre environnement mais ils sont aussi capables de nous soigner plus directement. Ils regorgent en effet de molécules puissantes. Avec l’aide de naturopathes, herboristes, phytothérapeutes, nous avons sélectionné pour vous certains des plus importants: nous vous dévoilons leurs propriétés et comment en bénéficier.

Le tilleul : apaisant
Ses bienfaits
Le tilleul présente des intérêts multiples selon les parties utilisées. « La fleur a des propriétés calmantes, tandis que l’aubier (ou seconde écorce) a une action drainante du foie et des reins », précise Michel Pierre, herboriste et auteur des Secrets de mon herboristerie, aux éditions Dunod. « Et les bourgeons présentent tous ces bienfaits réunis! ».
La recette
L’infusion de fleurs : un grand classique de la phytothérapie.Versez 150ml d’eau bouillante sur 1 cuillère à café de fleurs séchées, laissez infuser 10 à 15 minutes avant de filtrer et de boire.

Le bouleau : dépuratif
Ses bienfaits
Cet arbre contient beaucoup de sève, aussi connue sous le nom « d’eau de bouleau ». Celle-ci « est un remarquable draineur de l’organisme: elle active la diurèse et l’élimination des déchets organiques (aide urique, urée, cholestérol) », indique Philippe Andrianne dans son ouvrage Avec le bouleau (aux éditions Amyris). Mais les feuilles, l’écorce et les bourgeons ne sont pas en reste. Riche en flavonoïdes, acides phénoliques, tanins, vitamine C, l’écorce contient un composé salicylé (proche de l’aspirine) qui calme douleur, inflammation et fièvre.
La recette
Le bain de feuilles: pour stimuler le métabolisme, Karin Greiner conseille dans Les arbres nourriciers et médicinaux (éditions Ulmer) de se plonger 15 minutes dans un bain de feuilles de bouleau. Pour le préparer, laissez mijoter 200g de feuilles fraîches (ou 20g de feuilles séchées) dans 500 ml d’eau pendant 10 à 15 minutes, filtrez et versez avec 3 cuillères à soupe de sel de mer dans l’eau du bain (à 38°C).

L’aubépine : tonique du coeur
Ses bienfaits
Les composants actifs de l’aubépine sont principalement présents dans les fleurs et les fruits, riches en flavonoïdes. Ils régulent le rythme cardiaque, normalisent la tension artérielle et protègent les artères. Cette plante « particulièrement bonne pour le coeur âgé », assure Karin Greiner, nécessite une période prolongée de consommation (au moins 6 semaines) pour manifester ses vertus thérapeutiques.
La recette
La liqueur d’aubépine: remplir une bouteille avec des feuilles et des fleurs fraîches ou séchées, ajouter un peu de sucre candi et et verser de l’eau de vie, avant de laisser mariner 2 à 3 semaines dans un endroit chaud (voire jusqu’à 3 mois pour obtenir son plein potentiel). Consommer chaque jour 2 cuillères à café du liquide filtré.

Le chêne : anti-inflammatoire
Ses bienfaits
Le chêne est l’un des arbres les plus riches en tanins (de 8 à 20% selon la variété, la provenance, le moment de la récolte). Ces molécules permettent à l’arbre de se défendre contre les parasites. Pour l’être humain, elles présentent une action anti-inflammatoire, anti-parasitaire et anti-diarrhéique. Attention cependant, cette richesse en tanins entraîne aussi une relative toxicité, qui peut se traduire par des douleurs abdominales si l’on consomme des glands non préparés.
La recette
La décoction d’écorce: Pour soulager les inflammations de la peau (eczéma, démangeaisons…), préparez une décoction d’écorce (en faisant bouillir une poignée d’écorce dans un litre d’eau) et appliquez-la en compresse.

Le sureau (commun ou noir) : laxatif
Ses bienfaits
Toutes les parties du sureau (commun, ou noir) sont utilisables (fleurs, feuilles, écorce, baies). Il s’agit d’un laxatif puissant, et il est aussi fortement diurétique. Ses baies sont parmi les plus riches en antioxydants (mais ne doivent pas être consommées crues). C’est aussi un allié en cas de rhumatismes.
La recette
Suc de baies: toute simple cette recette! Il suffit d’exprimer le suc de baies fraîches et de le consommer directement, en cas de constipation, à raison d’une cuillère à café trois fois par jour. Attention, ne dépassez pas une semaine d’utilisation.

Le saule : antalgique
Ses bienfaits
Le saule contient de la salicine, aux vertus antalgiques et anti-inflammatoires, ainsi que fébrifuges (qui fait tomber la fièvre). La salicine est proche de l’acide salicylique, notre aspirine bien connue, mais contrairement à elle, ménage l’estomac et ne fluidifie pas le sang.
La recette
Tisane d’écorce: contre les douleurs chroniques, on peut faire une cure de cette infusion, et en consommer deux fois par jour sur une période prolongée. Pour éviter l’amertume des tanins, couper finement et piler l’écorce, puis laisser infuser 2 cuillères à soupe d’écorce séchée et réduite en poudre dans 200ml d’eau froide pendant 8 heures. Portez ensuite à ébullition avant de filtrer.

Profiter des multiples propriétés des arbres
Christophe de Hody, naturopathe, herboriste, fondateur du Chemin de la nature (www.chemindelanature.com), auteur de Les Bienfaits des arbres, éditions E/P/A.

Pourquoi s’intéresser aux arbres?
Les arbres font partie des plantes, et leurs vertus sont utiles en phytothérapie. On peut utiliser presque toutes les parties d’un arbre (sauf les racines, pour ne pas l’abîmer) dans un but médicinal, et en plus, certains ont des usages culinaires!

Comment utiliser leurs propriétés médicinales ?
On prépare généralement en infusion les parties tendres (feuilles, fleurs) et en décoction, les parties coriaces (écorce, certaines graines). L’alcool, loin de détériorer les propriétés d’un arbre, constitue le meilleur solvant pour l’extraction de molécules actives et il est souvent employé pour faire macérer certaines parties de la plante.



Les bourgeons, une découverte récente
La gemmothérapie est une discipline récente. C’est « la partie de la phytothérapie qui utilise les tissus embryonnaires frais (bourgeons et jeunes pousses) sous forme de macérat glycériné », précise Philippe Andrianne. On peut aussi en faire des décoctions ou des infusions. Ils présentent l’avantage d’être bourrés de facteurs protecteurs (ce qui explique qu’ils ne sont jamais malades) et de n’avoir pas accumulé de pollution venant de l’extérieur.

Bien les (re)connaître
Pas trop difficile de reconnaître un sapin d’un saule ou d’un chêne… mais savez-vous vraiment repérer un orme ou un épicéa? Si vous préférez faire vous-même votre cueillette, mieux vaut ne pas les confondre. Nous vous conseillons deux livres pour bien profiter de leurs vertus:
Les arbres nourriciers & médicinaux de Karin Greiner, aux ed. Ulmer, détaille usages culinaires et médicinaux des arbres de nos régions.
Les bienfaits des arbres, de Christophe de Hody, aux ed. E/P/A ajoute une description botanique précise et de magnifiques photos, qui donnent vraiment envie d’une balade en forêt.

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