Omid Scobie : 5 questions à l’homme qui fait trembler la Couronne

Ce 1er décembre sort en France Fin de règne, le dernier brûlot contre les Windsor signé Omid Scobie. Un nouvel ouvrage où le journaliste britannique de 42 ans s’interroge sur l’avenir de la Couronne et dénonce les dissensions qui règnent au sein de la famille royale. Pour Gala, il revient sur son parcours et ses motivations.

Depuis la sortie du livre Harry et Meghan, libres en 2020, véritable plaidoyer en faveur des Sussex, il est le journaliste que les tabloïds adorent détester. Dans la presse anglaise, Omid Scobie est qualifié tour à tour « de pom pom girl de Meghan Markle » et de« porte-voix officieux du couple ». Son nouveau brûlot baptisé Fin de règne, disponible en France ce 1er décembre, ne devrait rien arranger.

Dans cet essai, le journaliste de 42 ans s’interroge sur l’avenir de la Couronne et tire à boulets rouges sur le prince William, qualifié notamment de « petit soldat au sang chaud ». Charles III en prend également pour son grade, Omid Scobie ébruitant l’avis de conseillers qui estimaient « qu’il n’avait ni le cran, ni la vision pour écrire cette nouvelle page ». Loin du tumulte londonien, le journaliste nous a accordé un entretien par téléphone le 23 novembre dernier depuis Los Angeles. (Interview réalisée avant le scandale des noms révélés ndlr). Nous avons tenté de savoir qui il était et comprendre ses motivations.

Qui est Omid Scobie ?

Omid Scobie est un journaliste de 42 ans, né au Royaume-Uni d’un père écossais et d’une mère iranienne. Il a fait ses classes au Magdalen College puis à la Cherwell School d’Oxford. Il intègre par la suite le London College of Communication. « Quand j’ai terminé l’université, j’ai travaillé pour le magazine britannique de célébrités Heat. Malheureusement, pendant que je travaillais pour ce magazine, j’ai été confronté à beaucoup de racisme de la part d’un de mes patrons. J’ai fini par me plaindre et quitter l’entreprise » nous confie-t-il. Une mauvaise expérience qui laissera des traces. Celui qui a toujours « rêvé » d’écrire pour les médias américains – son père a beaucoup voyagé à New York quand il était enfant – commence à travailler en free-lance pour l’hebdomadaire américain US Weekly.

Satisfait de son travail, l’équipe lui propose d’ouvrir un bureau à Londres. « J’ai réalisé que je me sentais plus à l’aise dans l’environnement des médias américains. Il y a plus de diversité dans les bureaux » souligne-t-il. Depuis 2010 et les fiançailles de Kate Middleton et du prince William, le journaliste britannique suit les moindres faits et gestes de la famille royale. « Je pense que le palais appréciait vraiment d’avoir une publication américaine très positive sur leur travail et nous nous concentrions sur des choses différentes de celles des tabloïds ». Après US Weekly, Omid Scobie collabore notamment pour le Harper’s Bazaar, ABC News ou encore Good Morning America. L’arrivée en 2016 de Meghan Markle au sein de la famille royale va bouleverser sa carrière.

Comment a-t-il rencontré Meghan Markle ?

De leur première rencontre à la Fashion Week de Toronto en 2015, Omid Scobie ne garde que très peu de souvenirs. « J’aimerais avoir plus de choses à dire à ce sujet, pour être très honnête… Je ne me souvenais de rien jusqu’à ce que la relation entre Meghan et Harry soit révélée au grand jour » explique-t-il. Il l’avoue, à cette période, Meghan Markle est connue grâce à la série Suits, mais n’est pas une personnalité de premier plan. Une entrevue sur tapis rouge pour Us Weekly qu’il qualifie de « très brève », le journaliste étant persuadé qu’il ne recroisera jamais l’actrice. Mais en 2016, quand la nouvelle petite amie du prince Harry fait la Une des médias, Omid Scobie active son réseau. « Je connaissais certaines personnes de Toronto qui étaient amies avec Meghan, il a donc été très facile au début d’obtenir des informations » nous explique le journaliste. Des connexions très vite dénoncées par les tabloïds. « J’aurais aimé être ami avec elle, car cela m’aurait facilité la vie. Je n’aurais pas eu à parler à 20 personnes pour obtenir une information ! » justifie-t-il.

Quels sont vraiment ses liens avec les Sussex ?

La question est régulièrement posée, et une nouvelle fois, la réponse fuse : « Je ne suis absolument pas leur ami » souligne Omid Scobie. Le journaliste se dit « frustré » de voir toujours les mêmes titres le concernant : «porte-parole des Sussex » ou encore « pom-pom girl des Sussex ». Il s’insurge contre une différence de traitement de la part de ses confrères. « Lorsqu’un journaliste écrit des articles sur William ou Camilla, personne ne dit : ‘Il a dû déjeuner avec Camilla hier’ ou ‘Il a dû parler au téléphone avec William !’

Pourtant, après la parution du livre Harry et Meghan, libres, co-écrit avec Carolyn Durand et véritable plaidoyer pour les Sussex, l’impartialité d’Omid Scobie est mise à mal. Meghan Markle est forcée de reconnaître devant la justice que son ancien chef de communication avait été chargé par le couple de briefer les auteurs… « En ce qui me concerne, j’ai toujours été très honnête sur le fait que le palais nous avait aidé à écrire ce livre » rétorque-t-il, « c’est tout à fait normal lorsqu’on écrit une biographie royale. »

Pourquoi a-t-il écrit son nouveau livre, intitulé « Fin de règne » ?

Ce 1er décembre, sa nouvelle enquête baptisée Fin de règne est disponible en France. Omid Scobie questionne l’avenir de la Couronne et met à jour les dissensions qui déchirent la famille royale. D’après lui, Elizabeth II a toujours eu une vision très large de ce qui était bon pour l’institution et ne s’est jamais préoccupée d’elle-même. « Lorsque je regarde les actions, les comportements et les faux pas des autres membres de la famille royale, du prince Andrew au roi Charles en passant par le prince William, je ne vois pas la même représentation de la morale, des valeurs et de l’éthique » explique Omid Scobie. S’il estime que ce n’est pas la fin de la monarchie, il la juge aujourd’hui « en danger » redoutant qu’elle devienne « une attraction touristique ».

Pour écrire cet essai, le journaliste britannique nous a confié avoir fait appel à bon nombre de contacts noués au fil de sa carrière.« Il y a des gens qui travaillent au palais depuis des années, des gens qui ont travaillé au palais, des personnes qui entourent Harry et Meghan et qui font partie de leur monde, et de toutes les personnes qui gravitent autour d’eux » explique le journaliste. Et même d’autres sources privilégiées… « Je dirais aussi, tout en protégeant leurs identités, que j’ai eu de l’aide de certains autres journalistes qui couvrent la famille royale britannique » précise-t-il « des gens qui ont senti qu’ils ne pouvaient pas compromettre leur position, mais qui avaient des informations à partager.»

Où en sont ses relations avec les Windsor et les Sussex ?

Sans surprise, à la sortie de son premier livre en 2020, les liens se sont tendus avec la famille royale. «Pendant 10 mois, Kensington Palace ne m’a pas permis d’assister à des engagements, le prince William, estimant que je n’étais pas digne de confiance, m’a tenu à distance » révèle-t-il. Les relations se sont nettement apaisées par la suite, avec l’arrivée d’un nouveau chef de la communication. Pour l’heure, Omid Scobie l’affirme : il est toujours « en contact avec le palais » et reste « en bons termes avec l’équipe des Sussex ». Rien n’a changé. Installé pour quelque temps à Los Angeles, le journaliste étudie les différentes opportunités qui s’offrent à lui. Mais de son propre aveu, le temps où il suivait tous les jours les engagements de la famille royale est désormais révolu.

Crédits photos : Alamy/ABACA

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