Depuis près de neuf ans désormais, Jah Prince, ex star du reggae en Cote d’Ivoire, vit parmi les SDF du Bois de Vincennes.
Il « vit dans une tente, isolé, au milieu du bois de Vincennes » après avoir rempli les stades en Afrique, et les salles parisiennes de mélomanes. À 60 ans, Jah Prince, Prince Saint Florent Serry de son vrai nom, pionnier de l’Afrika Reggae, est désormais SDF. Nos confrères du Parisien sont partis à sa rencontre, et rapportent l’histoire de ce musicien qui a eu bien des épreuves.
En prison de 2013 à 2014
L’histoire commence au début des années 2000, à la sortie de son album « Prisonniers de Babylone » qui lui vaut des ennuis avec le gouvernement de Côte d’Ivoire. À l’époque, Jah Prince a alors une vie confortable, « une belle maison avec des terres au bord de la lagune près d’Abidjan » expliquent nos confrères. Et tout bascule. Parce qu’il est contestataire, dit-il « Plusieurs fois, l’armée est venue dans mon domaine pour m’intimider, ils faisaient peur à mes majordomes, et en 2013, sans mandat d’un quelconque juge, ils sont entrés dans ma maison et m’ont mis en prison pour consommation d’herbe », se souvient-il.
Ce n’est qu’en 2014, et sur intervention du gouvernement français, que Jah Prince est libéré, puisque franco ivoirien. Il arrive en France et espère rebondir, en enchainant les concerts et en enregistrant un nouvel album, mais malheureusement, le matériel qu’il stocke dans sa tente, au Bois de Vincennes, lui est volé, et incendié. Depuis quelques mois, s’il reste positif, il espère « un coup de main de la France ». D’abord et surtout pour la spoliation dont il dit avoir été victime, en Côte d’Ivoire.
« J’ai tout perdu, y compris mes terres et ma maison »
Au quotidien, il raconte : « J’ai tout perdu, y compris mes terres et ma maison. Depuis, je survis […] je ne suis pas un bandit, je n’ai pas mérité ça ». Et d’ajouter : « Je n’en veux à personne, mais j’espère toujours pouvoir récupérer mes biens, j’ai été spolié par le gouvernement de la Côte d’Ivoire ».
En France, s’il vit aujourd’hui dans le Bois de Vincennes, c’est parce que Jah Prince est « un artiste ». Et d’expliquer : « j’ai besoin d’un peu de place pour créer, je ne peux pas aller dans un foyer social où on serait je ne sais pas combien à partager une chambre ».
F.A
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