Madeleine de toute une génération, cette sitcom qui suit le quotidien de six amis colocataires découvrant la vie et l’amour dans le Manhattan des années 90 a connu un succès mondial.
Trois gars, trois filles, deux appartements situés sur le même palier d’un immeuble new-yorkais et, au coin de la rue, un accueillant café baptisé Central Perk… Bienvenue dans Friends !
Apparue sur les petits écrans outre-Atlantique le 22 septembre 1994, cette sitcom (comédie de situation) créée par Marta Kauffman et David Crane, diffusée sur la chaîne NBC, est devenue un phénomène culturel dont l’ampleur dépassa toutes les attentes avec ses séquences tournées en public (d’où les rires qui ponctuent chaque gag), ouvrant la voie à une nouvelle génération de séries comiques.
Le succès fut immédiat. Friends rassemblait en moyenne 26 millions de téléspectateurs par épisode aux États-Unis. En France, programmée à partir de 1997 sur France 2, elle était regardée par près de 1,4 million de personnes chaque semaine. Presque trente ans après sa première diffusion, la nouvelle génération boulotte désormais les épisodes à la chaîne sur Netflix.
Salut les copains !
La série met en scène dans leur quotidien six amis bientôt trentenaires, notamment lors de leurs rassemblements réguliers au Central Perk ou dans les moments passés dans l’appartement que Monica (Courteney Cox) a hérité de sa grand-mère. Jeunes adultes encore en devenir, ces inséparables ont accompagné et enchanté des générations de téléspectateurs à travers les dix années qu’ont duré leurs aventures.
Friends, ce sont six personnages ordinaires affublés de traits caractéristiques comiques, auxquels chacun peut s’identifier et s’attacher : Chandler (Matthew Perry), blagueur invétéré, est un carriériste qui se reconvertira en stagiaire dans la publicité, traumatisé à 9 ans par le divorce de ses parents, avec un père transgenre et une mère auteure de romans érotiques. Joey (Matt LeBlanc), son colocataire, gaffeur congénital et mauvais acteur qui court les castings, est un bourreau des cœurs doublé d’un sentimental naïf.
Meilleur ami de Chandler, Ross (David Schwimmer) est un paléontologue un peu coincé. Sa sœur, Monica, cheffe cuisinière maniaque de la propreté vit avec Rachel (Jennifer Aniston), une amie d’enfance issue d’une famille aisée qui tente de s’émanciper après avoir quitté son fiancé. Ross mettra plusieurs années (et mariages) avant de concrétiser son histoire d’amour avec Rachel. Enfin, Phoebe (Lisa Kudrow), l’ancienne colocataire de Monica, est une masseuse professionnelle et chanteuse amateure anticonformiste et farfelue.
Du « How ya doin’ ? » lourdaud de Joey au « We were on a break ! » exaspéré de Ross, en passant par le célèbre « I know ! » de Monica, chaque téléspectateur a sa phrase fétiche, sa scène culte ou son personnage préféré.
Miroir des années 90
Comique de situation, jeux de mots, références partagées, sens de l’absurde : tout concourt dans Friends à mettre à rude épreuve les zygomatiques des téléspectateurs. Des jeux de drôles que l’on doit également aux personnages secondaires récurrents (Gunther, Janice, Susan, Ursula, Carol, M. Heckles, les parents de Ross et Monica…) et aux nombreux invités de marque (Bruce Willis, Sean Penn, George Clooney, Ralph Lauren, Brad Pitt, Tom Selleck, Jean-Claude Van Damme, Julia Roberts…). Les situations et les gags étaient soumis aux acteurs qui, en symbiose avec le public assistant au tournage, se réappropriaient les répliques, les polissant jusqu’à obtenir l’effet comique souhaité.
Mais derrière ses abords inoffensifs, la série, essentiellement fondée sur les déboires sentimentaux de ses personnages, a légitimé de nombreux bouleversements sociétaux encore mal acceptés. Libération des mœurs, mariage homosexuel, homoparentalité, transgenre, gestation pour autrui, chirurgie esthétique : Friends n’a pas hésité à aborder des thèmes qui faisaient débat dans la société de l’époque, sans qu’aucun jugement ne soit jamais porté.
Durant ses dix saisons et ses 236 épisodes, cette tribu urbaine unique en son genre aura eu une portée représentative et symbolique en harmonie avec son temps. Mais que ce soit en France ou dans le reste du monde, elle génère toujours autant d’engouement, toutes générations confondues.
Des looks iconiques
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Friends est probablement l’une des séries qui a le plus mis en lumière le style des années 90 : le combo marcel blanc/jeans, les slip dresses à foison, les vestes à épaulettes, les dad shoes immaculées, les tongs à plateforme et surtout la coupe de cheveux version carré dégradé de Rachel qui, dans les deux premières saisons, est devenue culte au point d’être surnommée « The Rachel » et d’être copiée par de nombreuses jeunes femmes.
La série de tous les records !
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L’incroyable succès de la série se reflète dans les cachets perçus par les comédiens : alors qu’ils émargeaient à 22 500 dollars par épisode aux débuts du show, ils touchaient chacun un million de dollars par épisode lors des deux dernières saisons ! Friends a rejoint le catalogue Netflix en 2015 moyennant un accord de près de 100 millions d’euros sur quatre ans. En 2019, le groupe WarnerMedia (groupe AT & T) a mis sur la table près de 350 millions d’euros sur cinq ans pour récupérer les droits de diffusion de la sitcom.
Dominique PARRAVANO
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