Depuis cinq ans, les accusations d’agressions sexuelles semblaient glisser sur l’acteur, qui continuait visiblement à agir comme si de rien n’était. Mais cette fois, il s’est décidé à parler.
« Je veux enfin vous dire ma vérité.” Ce lundi 2 octobre, voilà ce qu’a proposé Gérard Depardieu aux lecteurs du Figaro. Cinq ans après avoir été accusé de viol et de harcèlement, trois ans après avoir été mis en examen, l’acteur de 74 ans a vu l’urgence de prendre la parole. “Jamais je n’ai abusé d’une femme. Faire du mal à une femme, ce serait comme donner des coups de pied dans le ventre de ma propre mère”, jure-t-il. Les affirmations de l’artiste Charlotte Arnould, qui dit avoir été violée par le comédien à deux reprises, alors qu’elle lui rendait visite en 2018 ? Il les nie en bloc. “Une femme est venue chez moi une première fois, le pas léger, montant de son plein gré dans ma chambre. Elle dit aujourd’hui y avoir été violée. Elle y est revenue une seconde fois.
“Un enfant qui veut amuser la galerie”
Charlotte Arnould, qui accuse l’acteur de viols, a qualifié dans Elle sa lettre ouverte de “ramassis de mensonges”. Elle estime “qu’il continue de la souiller par les mots”.
Il n’y a jamais eu entre nous ni contrainte, ni violence, ni protestation.” Selon le septuagénaire, c’est après son refus de la laisser chanter avec lui sur scène les chansons de Barbara qu’elle aurait déposé plainte. Une simple vengeance, alors ? C’est ce que la légende du septième art semble insinuer. À ceci près que depuis, bien d’autres femmes ont dénoncé de terribles abus. Actrices, maquilleuses, techniciennes rencontrées entre 2004 et 2022… Toutes ont livré des témoignages accablants, auprès de Mediapart en avril dernier pour treize d’entre elles, puis sur France Inter en juillet pour deux autres. Le Depardieu dépeint ? Un personnage odieux, coutumier de tentatives d’attouchements et de paroles obscènes… Un homme qui serait capable d’essayer de toucher le sexe d’une comédienne ou de lui pétrir les seins, à la vue de tous, le milieu du cinéma gardant son indulgence face au monstre sacré, et machine à cash, des écrans français ! Auprès de Mediapart, le réalisateur Fabien Onteniente admettait toutefois l’avoir recadré après l’avoir vu “attraper une fi gurante par les fesses”. Un comportement dont le principal intéressé a une appréhension plus indulgente, jugeant avoir seulement voulu “tester les limites, bousculer certitudes, habitudes et faire rire”. “Si, pensant vivre intensément le présent, j’ai blessé, choqué qui que ce soit, je n’ai jamais pensé à faire de mal et je vous prie de m’excuser de m’être comporté comme un enfant qui veut amuser la galerie.” Un avis que ne partagent ni ses accusatrices ni les militantes féministes qui ont largement chahuté sa tournée autour de Barbara. Présumé innocent des faits qui lui sont reprochés, Gérard Depardieu l’assure : “Je ne suis ni un violeur ni un prédateur.” C’est désormais à la justice d’en décider.
Nina Perrault
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