Une journaliste de Disclose placée en garde à vue

La journaliste du média d’investigation Disclose, Ariane Lavrilleux, a été placée en garde à vue, annonce le site dans un communiqué publié ce mardi sur X (anciennement Twitter). Le domicile de la journaliste a été perquisitionné à 6 heures du matin, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ayant ouvert une enquête pour « compromission du secret de la défense nationale et révélation d’information pouvant conduire à identifier un agent protégé » en juillet 2022.

Une source proche du dossier a confirmé à l’AFP qu’une juge d’instruction menait actuellement ces opérations, « compte tenu de son statut de journaliste ». L’affaire débute en novembre 2021, quand le média d’investigation publie une enquête sur l’opération militaire Sirli, en Egypte. Les journalistes révèlent, effectivement à partir de documents secret-défense, que le renseignement français est détourné par l’armée égyptienne.

Plainte pour complicité de crime contre l’humanité

L’opération Sirli, dont l’objectif était d’identifier des cibles djihadistes, est d’après Disclose utilisé par l’Egypte pour éliminer des cibles civiles qui font de la contrebande en revenant en pick-up de la Libye. D’après le média, près d’une vingtaine de frappes contre des civils ont eu lieu grâce à des renseignements français entre 2016 et 2018.

En septembre 2022, deux ONG basées aux Etats-Unis, Egyptians Abroad for Democracy et Code Pink, ont porté plainte contre la France pour complicité de crime contre l’humanité. Disclose dénonce cette « menace grave pour la liberté de la presse », convaincue que son objectif est d’« identifier les sources ayant permis à Disclose de révéler l’opération militaire Sirli en Egypte ».

Le secret des sources « totalement bafoué »

« Je suis effarée et inquiète de l’escalade dans les atteintes à la liberté d’informer, et des mesures coercitives prises contre la journaliste de Disclose », a réagi Me Virginie Marquet, avocate d’Ariane Lavrilleux et du média d’investigation.

« Cette perquisition risque de porter gravement atteinte au secret des sources de journalistes, dont je peux légitimement craindre qu’il a été totalement bafoué depuis ce matin. Disclose protégera sa journaliste qui n’a fait que révéler des informations d’intérêt public », a-t-elle ajouté. Malgré les inquiétudes et alertes de certains responsables sur les dérives de l’opération, les autorités françaises n’auraient pas remis en cause la mission, d’après Disclose citant des documents secrets.

Source: Lire L’Article Complet