Icône féministe, égérie, militante écologiste… Jane Fonda ne cesse de nous inspirer. Retour sur le parcours de l’éternelle star d’Hollywood, à l’occasion de ses 82 ans.
Jane Fonda, menottée par la police sur les marches du Capitole à Washington. L’actrice de 82 ans n’est pas en train de tourner une scène. Il ne s’agit pas d’une fiction. Mais d’une réelle interpellation, le vendredi 11 octobre, pour « manifestation illégale », alors qu’elle manifestait pacifiquement pour interpeller les pouvoirs publics sur le changement climatique.
L’image choque les internautes et les fans. Mais la star, qui assume sa désobéissance civique, a assuré qu’elle retournerait manifester tous les vendredis « qu’il pleuve, fasse beau, neige, sous la tempête ou autre ». Alors que l’actrice a déménagé à Washington spécialement pour manifester, elle a déjà été arrêtée 3 fois durant le mois d’octobre.
Icône féministe, égérie, actrice, militante… Jane Fonda ne cesse de nous fasciner, déterminée et drôle à la fois. Retour sur le parcours de l’éternelle star d’Hollywood, que l’on retrouvera également dans la septième et dernière saison de la sitcom Grace and Frankie, sur Netflix, en 2020.
Enfance pas si rose
Jane Seymour Fonda voit le jour le 21 décembre 1937 à New York. Elle est la fille de l’acteur Henry Fonda, célèbre pour ses rôles dans Les Raisins de la Colère ou encore Il était une fois dans l’Ouest, et de la socialite Frances Ford Seymour. Mais ne vous imaginez pas une enfance à strass et à paillettes. Jane perd sa mère à l’âge de 12 ans.
Frances Seymour se tranche la gorge en avril 1950, alors qu’elle était placée volontairement en observation dans un asile. Si les raisons de cet acte resteront longtemps inconnues, Jane apprendra plus tard que sa mère a été victime d’abus sexuels, quand elle n’avait que 8 ans.
Alors qu’il ne lui reste que son frère Peter et son père, ses rapports avec ce dernier se révèlent mauvais, en raison de la froideur d’Henry Fonda. L’acteur refuse en effet de parler avec ses enfants de la mort de leur mère.
Roger Vadim, rencontre décisive
De nature indépendante, elle s’émancipe rapidement du joug familial et devient mannequin, dans l’idée de payer ses cours de théâtre. Elle commence sa carrière d’actrice et tourne son premier film en 1960. En 1964, alors qu’elle a pour partenaire Alain Delon dans le film Les Félins, elle fait la rencontre de l’acteur français Roger Vadim.
Elle tombe immédiatement sous le charme de l’acteur franco-russe et l’épouse l’année suivante. En 1968, son mari lui offre le rôle qui lui permettra définitivement d’asseoir son statut de sex-symbol : Barbarella. Alors qu’elle refuse tout d’abord d’interpréter le personnage principal, elle cède aux exigences de l’acteur qui, comme avec Brigitte Bardot avant elle, souhaite renforcer son image de femme pulpeuse.
Si à sa sortie, le film est jugé loufoque, il permet définitivement à Jane Fonda de rencontrer la célébrité. Sur le tournage, elle apprend aussi qu’elle est enceinte et donne naissance la même année à Vanessa Vadim. L’année 68 est définitivement une année charnière pour l’actrice.
Son union avec l’acteur n’est pourtant pas heureuse. Dans une volonté de plaire à tous, elle ne se plaint pas et accepte que son mari voit d’autres femmes, allant jusqu’à voir ses maîtresses assises à la table du petit déjeuner le lendemain.
L’ascension
Sa carrière, quant à elle, est au beau fixe. Jane Fonda connaît la gloire en 1969 avec le film On achève bien les chevaux de Sidney Pollack. Elle enchaîne les tournages avec les plus grands, et joue, en 1972, aux côtés d’Yves Montand dans le film Tout va bien de Jean-Luc Godard et Jean-Pierre Gorin.
S’éloignant peu à peu de Roger Vadim pour vivre sa vie de femme et sa carrière d’actrice, après la révolte de mai 1968, Jane Fonda se révèle être engagée et commence son combat contre la guerre du Vietnam. L’actrice finit par être l’objet de nombreuses critiques à cause d’une photo prise à l’occasion d’un voyage au Vietnam. Ledit cliché fera l’objet d’un film intitulé Letter to Jane, dans lequel les deux réalisateurs de Tout va bien commentent ce dernier.
Jane Fonda divorce en 1972, jugeant ses ambitions incompatibles avec son mariage. Femme profondément libre, elle n’hésite pas à plaisanter de son célibat. En janvier 2018, après le gala du Met, elle poste une photo d’elle sur le tapis rouge, et une autre le lendemain matin, dans un esprit « avant/après ». La star explique alors qu’elle a dû dormir dans sa robe, car elle n’a pas réussi à l’enlever. « Je n’avais jamais eu envie d’un mari jusqu’à présent », plaisante-t-elle.
Le début du Jane Fonda’s workout
Jane Fonda se marie à nouveau, en 1973, avec le sénateur démocrate Tom Ayden. Ensemble, ils auront un fils et une fille. Sa carrière évolue de manière surprenante, puisque l’actrice fait une pause sur le grand écran et découvre l’aérobic, se lançant dans la production de cassettes fitness.
Les vidéos du Jane Fonda’s workout, série de 23 exercices sportifs, se vendent comme des petits pains et les gains accumulés permettent de financer la carrière politique de Tom Ayden. Ce dernier se lasse toutefois de l’activité de sa femme, qu’il juge trop « futile », et le couple se sépare en 1989.
La carrière de Jane Fonda n’a pourtant rien de futile. Actrice de talent, à cette époque, elle a déjà remporté deux Oscars : l’un pour le film Klute en 1972, dans lequel elle interprète une prostituée, et l’autre en 1979 pour son rôle d’épouse de vétéran de la guerre du Vietnam dans Le retour. Elle se décide à donner la réplique à son père en 1981 pour son dernier film, La Maison du Lac.
Toujours sur nos écrans
Au début des années 1990, Jane Fonda se concentre sur sa vie privée. Elle met un terme à sa carrière et épouse le magnat Ted Turner, qu’elle fréquente depuis déjà deux ans. Dès le début de leur union, son mari a une maîtresse. Désabusée, l’actrice le quitte, mais revient tout de même au domicile conjugal. Ils divorcent dix ans plus tard, en 2001.
Si elle a annoncé avoir mis un terme à sa carrière d’actrice, elle retrouve de temps en temps le chemin des studios, réalisant notamment son grand retour au cinéma en 2005 avec la comédie Sa mère ou moi.
À 82 ans, elle est l’une des rares actrices américaines de son âge à connaître toujours autant de succès. L’âge est même une force, désormais, pour celle qui incarne la moitié du tandem Grace et Frankie, série comique à succès, et qui est devenue égérie depuis 2006 de la marque L’Oréal et de leur gamme anti-âge.
Résolument positive, elle est aussi l’auteure de Jane Fonda, ma vie et Prime time : profitez pleinement de votre vie, ouvrage dans lequel elle livre des conseils sur la vie amoureuse et sexuelle du troisième âge.
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