- Deux lycéennes sont traquées par un monstre vorace.
- « Inside » puise dans les légendes hindoues pour faire monter la terreur.
- Ce film d’horreur parle aussi d’intégration et de traditions au travers de personnages féminins bien croqués.
Il fait très peur le monstre d’Inside, conte horrifique de Bishal Dutta. Il a la mauvaise habitude de dévorer les âmes. Ici, en l’occurrence, il s’en prend à celles de deux lycéennes. Le réalisateur, originaire d’Inde et installé aux Etats-Unis depuis son enfance, mêle ces deux civilisations pour surprendre le spectateur en lui faisant découvrir une mythologie méconnue.
« Inside s’est forgé une double identité, tout comme la mienne, explique Bishal Dutta dans une note d’intention. D’une part, c’est une lettre d’amour à la communauté dans lesquelles j’ai grandi, et d’autre part, c’est une expérience viscérale censée produire la même terreur que celle que mes films d’horreur préférés m’ont inspirée. » Cette dualité donne une saveur très particulière à ce premier long métrage.
Petit budget, grande efficacité
Bishal Dutta exploite à son profit des décors classiques – couloirs de lycée, maison en ruines – d’une banlieue américaine apparemment ordinaire pour faire monter l’angoisse. L’antagonisme entre l’héroïne qui souhaite s’intégrer dans sa patrie d’adoption et sa mère toujours ancrée dans ses traditions d’origine est également un moteur pour l’intrigue. La transmission est au centre du récit.
Avec un budget minime, compensé par une mise en scène maîtrisée, le cinéaste développe un suspense bien dosé. On voit peu le monstre, ce qui rend son apparition particulièrement impressionnante quand il est révélé dans toute son horreur. On dira juste que ce démon vorace ferait la fortune d’un dentiste. Les scènes où il massacre des personnages à distance, les transformant en poupées désarticulées, sont vraiment très efficaces. Une balançoire et un casier scolaire deviennent des accessoires funestes.
D’excellentes actrices
Les comédiennes – Megan Suri, Neeru Bajwa, Mohanna Krishnan et Betty Gabriel – se mettent au diapason d’une atmosphère pesante. On comprend que les producteurs de Get Out aient été fascinés par cette histoire mettant en avant une communauté qu’on ne montre que peu souvent à l’écran et encore moins dans les films d’horreur. Inside séduit par l’originalité de la mythologie qu’il décrit comme par ses personnages féminins bien croqués.
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