- A partir de 21 heures ce mardi, France 5 diffuse sa nouvelle série documentaire « Les voyages de Nicky ».
- Karl Sanchez, plus connu sous le nom de scène de Nicky Doll (qui présente « Drag Race France »), nous invite à explorer la planète à travers le prisme du genre et du drag.
- Il se rend au Japon, en Inde, au Mexique et en Grèce pour y rencontrer notamment des personnes queers et des drag-queens locales faisant le récit de leur expérience.
Cet été, Karl Sanchez nous emmène en voyage. Plus connu sous le nom de Nicky Doll, qu’il incarne sur scène en tant que drag-queen, il nous invite à découvrir le monde sous un autre regard à travers une toute nouvelle série documentaire sur France 5. Son pari ? Explorer la planète à travers le prisme du genre et du drag. Dans Les voyages de Nicky, en quatre épisodes de 52 minutes diffusés à partir de 21 heures ce mardi, notre guide se rend au Japon, au Mexique, en Inde et en Grèce à la rencontre de personnes queers et de cultures qui se jouent des codes du féminin et du masculin.
« Avec ce programme, je voulais permettre à des personnes qui n’ont pas forcément l’opportunité de partager leur point de vue ou leur vécu de pouvoir se livrer directement à notre public », a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse en juin. En Inde, il rencontre ainsi une activiste qui se bat pour faire vivre sa petite communauté de femmes trans. Au Mexique, il fait la connaissance de Kika, de la communauté traditionnelle « muxe », considérée dans le pays comme un troisième genre.
« Etre queer ne représente pas la même chose partout, précise Karl Sanchez. Il y a des personnes plus blessées que d’autres, certaines au contraire sont davantage célébrées. Il y en a aussi qui gèrent les blessures et les traumatismes avec beaucoup plus de joie et de positivité que nous. »
« On peut aussi apprendre des autres »
Dans chacun des épisodes, on accompagne Karl Sanchez au fil de ces rencontres émouvantes qui toutes questionnent notre façon d’être. Artiste, étudiant, catcheuse ou drag-queen… Les personnes qu’il rencontre livrent leurs expériences et confient des bribes de vie tantôt dramatiques, tantôt drôles. « Chaque témoignage apporte un angle différent, poursuit Karl Sanchez. En France, pays occidental vaguement privilégié, il est important de se rendre compte que notre définition des choses n’est pas forcément une vérité générale. Que l’on peut aussi apprendre des autres. » Une ode à la curiosité, à l’acceptation et à l’ouverture d’esprit.
En invitant la question du genre dans le documentaire de voyage, le programme participe aussi à une meilleure représentation des personnes LGBT+ à la télévision. « On voit ce qui se passe aux Etats-Unis et un peu partout dans le monde au sujet des droits LGBT [remis en cause], notamment en ce qui concerne les notions de transidentité ou de non-binarité. On a vu dans l’histoire que c’était facile de faire deux pas en avant et cinq en arrière, déplore Karl Sanchez. Cette émission, c’est ma contribution à ma génération, pour tenter de contrer la bêtise humaine. J’apporte des arguments qui, je l’espère, pourront finir à la table à Noël quand un oncle un peu bourré commencera à dire des conneries. »
« De l’humain, du rire, de la performance »
Les voyages de Nicky donne aussi un nouveau souffle aux émissions d’évasion de France 5 et permet ainsi de poser un œil inédit sur des pays abordés maintes et maintes fois dans le genre documentaire. « On les redécouvre sous un prisme différent et un regard formidable, estime Xavier Grimault, directeur délégué du pôle « sciences et découvertes » de France Télévisions. Il y a à la fois de l’émotion, du show mais aussi la personnalité de Karl et son empathie avec tous les gens qu’il rencontre. »
Karl Sanchez part à la rencontre de drag-queens locales dont certaines sont de véritables stars. L’occasion de discuter avec elles de leur art, de leur quotidien, mais aussi de laisser place au spectacle. « A côté de ça il y a eu de l’humain, du rire, de la performance. Vous allez me voir performer dans des langues que je ne parle pas ! », s’amuse-t-il. Vous verrez ainsi Nicky Doll faire un lip sync sur une chanson d’un film bollywoodien ou se déchaîner avec Lolita Banana à Mexico.
« Grâce à ce projet je peux célébrer la culture d’autrui parce que vous me voyez partager la scène avec une queen qui m’invite dans sa culture. Je découvre mon art aussi sous d’autres angles. Ce n’est donc pas juste une émission sur des personnes queer, sur le genre ou la performance mais aussi sur le drag et ce que ça représente chez les autres », note Karl Sanchez.
20 secondes de contexte
Si le titre de l’émission fait référence à Nicky Doll, c’est en tant que Karl Sanchez que l’artiste a répondu aux questions en conférence de presse. C’est la raison pour laquelle nous l’évoquons sous cette identité dans l’article, en le genrant au masculin.
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