- Cookie Kunty a été éliminée lors de l’épisode 7 de Drag Race France, diffusé le 11 août sur France 2.
- Lors du lip sync, cette figure de la scène drag parisienne s’est inclinée face à Piche qui réintègre la compétition.
- « Je suis assez contente de mon parcours, je suis content d’avoir pu montrer tout ce que j’ai pu montrer. Puis surtout, maintenant, je peux m’asseoir, profiter et regarder mes copines briller », déclare l’artiste.
Cookie Kunty quitte « Drag Race France » saison 2 aux portes de la demi-finale. « Je suis triste de partir mais vraiment ravie d’avoir été jusqu’à cet épisode-ci, d’avoir pu me montrer aussi vulnérable et d’avoir pu présenter d’autres facettes de moi (…) C’est juste la fin pour ce chapitre-là et c’est le début d’un autre », a-t-elle commenté suite à son élimination. Ce départ coïncide avec le retour de Piche dans la compétition. Celle-ci a décroché une place pour le lip sync suite au défi « Showtime » qui a offert une deuxième chance aux candidates éliminées. Sur Et alors de Shy’m, l’artiste franco-canadienne s’est finalement inclinée face à sa concurrente- repêchée. Pour 20 Minutes, Cookie Kunty revient sur cette aventure.
Pas trop déçue d’avoir quitté la compétition aux portes de la demi-finale ?
Evidemment qu’on a envie d’aller jusqu’à la fin mais je suis assez contente de mon parcours, contente d’avoir pu montrer tout ce que j’ai pu montrer. Puis surtout, maintenant, je peux m’asseoir, profiter et regarder mes copines briller.
Au cours de la soirée, vous êtes-vous sentie à la traîne par rapport aux autres concurrentes ?
En tout cas, pas lors du défi « Showtime ». J’étais concentrée, décidée à faire de mon mieux. Je sentais qu’on avait quelque chose d’assez puissant et j’étais contente de nous cinq. Je trouve qu’on s’est très bien débrouillées. Je savais que mon défilé serait un peu plus faible. J’espérais juste qu’il y aurait quelqu’un d’autre qui aurait un peu moins brillé à ce moment-là aussi et que ça puisse passer… Mais je me doutais que j’avais des chances d’aller au lip sync. Quand j’ai vu tout le monde s’habiller, oui, j’ai senti que ma tenue était un peu moins « forte ».
A l’issue de l’épisode, vous avez dit être contente de vous être montrée vulnérable. Pourquoi cela était-il important pour vous ?
On idéalise beaucoup les artistes drags. Se prendre parfois la tête avec machin, ça peut arriver. C’est la vie. Il ne faut pas avoir peur des confrontations non plus. Dans la saison, il y avait aussi des moments où on était émues. C’était un ascenseur émotionnel donc, montrer cela, c’était important pour nous humaniser, tout simplement.
Pendant la compétition, vous avez eu quelques échanges tendus avec Sara Forever et Ginger Bitch. Quel regard portez-vous sur ces séquences avec le recul ?
J’avais conscience qu’elles existeraient de toute façon. Je pense que je suis aussi bon spectateur de « Drag Race » avant d’être moi-même candidate donc, dans un sens, ça apporte du piment, un peu d’excitation. Ce sont de petites histoires qui arrivent assez fréquemment dans d’autres franchises. Ce n’était pas quelque chose que je redoutais de voir. Après, évidemment, dans toutes les familles, dans toutes les amitiés, il y a toujours des prises de bec. Dans le cadre d’une compétition, on veut défendre sa place, on veut défendre ce pour quoi on est là, on ne veut pas être accusée à tort, donc il y a plein d’éléments qui font que c’est arrivé et ce n’est pas très grave non plus. On est toutes amies. Dans la communauté, quand on travaille, on est amené à lutter parfois contre un promoteur qui n’est pas fair-play ou contre d’autres artistes qui veulent défendre leur gagne-pain, et ces prises de bec, ce sont des choses qui arrivent mais c’est toujours bienveillant et dans l’esprit de sororité. C’est formateur pour nous aussi, on s’arme contre le reste du monde en se testant les unes les autres parce qu’on sait qu’on le fait dans un cadre safe.
L’exposition qu’offre « Drag Race France » n’est pas toujours bienveillante, il y a eu notamment des problèmes de cyberharcèlement. Vous y étiez-vous préparée ?
Il y a eu en effet quelques messages désagréables ou des gens qui sont mécontents sur les réseaux, ça arrive. Je ne veux pas que cela définisse mon parcours car c’est loin d’être majoritaire. Cela a été une partie infime des retours. Il y a eu tellement de positif en contrepartie. On ne peut pas plaire à tout le monde, que ce soit notre art, notre façon d’être ou ce à quoi on ressemble. En s’exposant sur une plateforme comme la télévision, évidemment, on s’attend à ce qu’il y ait tous les avis exprimés et qu’on se les prenne en pleine face. Mais ce n’est pas ce qui définit mon passage dans l’émission.
Que voulez-vous que l’on en retienne ?
Le reste, le positif, les autres instants où il y avait une cohésion d’équipe, où c’était beau. Il y a plein de fois où c’était juste très fun, de la bonne télévision.
Qu’avez-vous appris sur vous-même en participant à cette émission ?
J’avais assez conscience de mes forces et mes faiblesses. Après, peut-être que sous pression j’étais moins flexible dans ma façon de fonctionner, ou peut-être que j’étais un peu plus autoritaire que je ne le pensais (rire).
Vous êtes une figure de la scène drag parisienne et vous êtes également la maîtresse de cérémonie du concours Drag me up au Who’s à Paris. Est-ce qu’il y avait une forme de mise en danger en participant à « Drag Race France » ?
Certainement, mais on ne fait rien si on n’ose pas. C’était important aussi pour moi de prendre plus conscience de ce que mes candidates vivaient le reste de l’année dans mon concours. Oui, il y avait une mise en danger dans le sens où on a toujours plus à perdre quand il y a des attentes vous concernant, mais c’était excitant. Je travaille depuis des années dans le drag, parfois il y a quelque chose d’un peu routinier qui peut s’installer. Tout chambouler à nouveau et se retrouver dans une position où il faut montrer ce qu’on fait et le faire le mieux possible, c’est sûr, c’est un challenge.
Vous étiez à l’affiche l’année dernière de Trois nuits par semaine, de Florent Gouëlou. Vous aviez même été présélectionnée aux César dans la catégorie « meilleur espoir ». Avez-vous de nouvelles pistes en matière de cinéma ?
J’aimerais bien. Il faut qu’on me contacte. C’était vraiment gratifiant comme expérience. J’aimerais beaucoup recommencer, que ce soit en civil ou en drag.
Vous étiez également apparue dans des clips de La Zarra, qui nous a représentés au dernier concours Eurovision. Etes-vous toujours en contact avec elle ?
Oui, c’est une amie. Elle vient me voir assez souvent lors de mes shows Drag me up le dimanche. C’est cool d’avoir des artistes qui nous soutiennent. Elle a compris que la communauté l’avait accueillie et comprise. Elle a trouvé, dans la communauté, sa communauté.
Continuez-vous Drag me up à la rentrée ?
Bien sûr ! Même si cela va être fatigant, qu’il y aura évidemment la tournée et que je vais devoir un peu me couper en deux, je pense que c’est important que je continue à faire ça pour la communauté, pour les drags locales. Puis Drag me up me ramène au réel et j’y tiens.
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