En été, nous avons tous notre tube. Gala.fr vous propose un retour en arrière et de découvrir la genèse des tubes des étés précédents. On repart en 2003, quand Kyo chantait Dernière danse.
La macarena de Los del Rio, Au soleil de Jenifer, Et alors de Shy’m, Roc de Nâdiya… Autant de tubes qui ont marqué les étés. Mais comment ces titres sont-ils devenus de véritables tubes, comment ont-ils été conçus, comment les interprètes ont vécu les engouements ? Pour l’été, Gala.fr est allé à la rencontre de ces chanteurs, chanteuses ou groupes qui ont eu la chance d’enregistrer un hit estival. Ce jour, Benoît Poher du groupe Kyo nous parle de Dernière danse qui a été l’un des tubes de l’été 2003. Par ailleurs, Dernière danse pourrait aussi un tube de l’été 2023 car le groupe en a sorti une nouvelle version en collaboration avec Coeur de Pirate.
Gala.fr : Pouvez-vous nous raconter la genèse de Dernière danse ?
Benoît Poher (Kyo) : Comme beaucoup de chansons à succès Dernière Danse est née d’un malentendu. L’album Le chemin était écrit et la production bien entamée. C’est au Studio de Sony Publishing où l’on enregistrait des voix que je prends ma guitare pour jouer devant notre manager et notre éditeur une pseudo chanson de « remerciement ». A l’époque il y avait souvent quelques minutes après la dernière chanson d’un album une chanson cachée. On était tellement reconnaissant envers les quelques personnes qui nous soutenaient et croyaient en nous contre vents et marées qu’on avait décidé de leur dédier une chanson cachée dans laquelle on les remerciait. Rétrospectivement j’imagine que ça devait être assez naïf mais très sincère. Toujours est-il que notre éditeur et notre manager en écoutant cette chanson se regardent et me disent : « C’est très gentil on est touché mais tu vas rentrer chez toi, enlever ces remerciements et écrire un vrai texte parce que la mélodie tue et cette chanson pourrait bien être un hit! ». Un peu vexé je suis rentré chez moi, j’ai écrit une chanson sur le vide qu’on ressent lors d’une séparation et c’est devenu Dernière Danse.
Gala.fr : Imaginiez-vous en enregistrant ce titre qu’il allait devenir le tube de l’été 2003 ?
Benoît Poher (Kyo) : On imagine jamais un tel succès. Pour autant la chanson « Le Chemin » marchait déjà très bien. On a donc sorti Dernière Danse dans de bonnes conditions parce que les médias commençaient à croire en nous et le public adhérait.
Gala.fr : Que représente ce tube dans votre vie, votre carrière ?
Benoît Poher (Kyo) : Cette chanson a changé notre vie. Non seulement elle a consolidé notre place dans le paysage musical francophone mais elle a surtout traversé les époques. Les gens la chantent encore en coeur de nos jours dans leurs soirées. Je les entends dans les rues quand les fenêtres sont ouvertes ou quand les murs sont fins. Généralement vers 2 ou 3h du matin.
Gala.fr : Un tube aussi puissant dans une carrière, c’est la plus jolie des gratitudes pour un artiste ?
Benoît Poher (Kyo) : C’est une chance inouïe parce qu’un artiste peut tout à fait avoir une belle carrière et vivre de sa musique sans avoir de vrai « classique ». Avoir composé une chanson que les gens chantent encore 20 ans après c’est spécial, c’est le « Graal ».
Gala.fr : Comment choisit-on le single parfait après un tel hit ?
Benoît Poher (Kyo) : Il n’y a pas de single parfait après un tel hit. Il vaut mieux choisir une chanson vraiment différente qui ne souffrira pas de la comparaison, c’est ce qu’on a fait avec « Je cours ».
Gala.fr : Pouvez-vous aujourd’hui ressentir une lassitude de chanter Dernière danse ?
Benoît Poher (Kyo) : L’histoire de Kyo est particulière en ce sens que le groupe ne s’est pas produit pendant presque 10 ans. Chanter à nouveau Dernière Danse avec le public après cette longue pause a été un vrai bonheur et c’est encore le cas aujourd’hui. Peut être que dans 20 ans nous aurons un autre discours mais quoiqu’il arrive ce n’est pas vraiment le fait de la jouer qui nous galvanise mais plutôt ce qu’on voit dans les yeux du public.
https://youtube.com/watch?v=aU_TQcyGkvY%3Frel%3D0%26showinfo%3D1
Crédits photos : Bruno Bebert / Bestimage
Autour de
Source: Lire L’Article Complet