- Un cinéaste italien tente de monter ses projets tout en s’énervant devant l’absurdité du monde qui l’entoure.
- Nanni Moretti s’autoparodie délicieusement dans « Vers un avenir radieux ».
- Il fait sourire le spectateur en l’entraînant dans de joyeux numéros musicaux.
Il n’arrête pas de râler et c’est pour ça qu’on l’aime. Nanni Moretti est en grande forme dans Vers un avenir radieux, présenté au dernier Festival de Cannes. Il s’y met en scène dans le rôle de Giovanni, cinéaste capricieux, un emmerdeur né que son entourage – surtout son épouse et productrice campée par Margherita Buy et un producteur français farfelu joué par Mathieu Amalric – ont bien du mal à gérer.
Il y avait un bon moment que le réalisateur, grincheux d’anthologie, ne s’en était pas pris à la société actuelle avec autant de férocité. Politique, sentiments et cinéma s’entremêlent avec un humour ravageur pour cette comédie musicale qu’on ne peut s’empêcher d’imaginer comme étant autobiographique. « Depuis mes débuts, il y a cinquante ans, je parle de ce que je connais, de mon milieu politique, social et générationnel avec auto-ironie », explique le réalisateur qui n’hésite pas à déclarer : « Le réalisateur du film pourrait s’appeler Giovanni Moretti. »
Un sourire aussi radieux que le film
On le voit intervenir de façon autoritaire sur le tournage d’un autre cinéaste, empoisonner la vie de l’épouse qui veut le quitter, s’en prendre aux plateformes et critiquer la politique d’hier et d’aujourd’hui ce qui pourrait le rendre imbuvable. La façon dont Nanni Moretti se moque de lui-même force la sympathie. « Quand je réalise un film, je ne pense pas à un ado qui le regarderait sur son téléphone, mais au spectateur qui le verra sur un écran plus grand que lui et je m’autorise toutes les libertés, » dit-il. Comme celle de danser sur du Aretha Franklin et d’entraîner les spectateurs dans des numéros musicaux qui le font sortir de la salle avec un sourire aussi radieux que le titre du film.
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