- Un tueur en série fait tourner en bourriques les policiers qui le traquant dans « 38°5 quai des orfèvres ».
- Didier Bourdon, Caroline Anglade et Artus sont irrésistibles dans ce polar où l’absurde des situations est contrebalancé par le jeu très sérieux des acteurs.
- Cette comédie originale a bien mérité son Grand Prix au Festival de l’Alpe d’Huez.
C’était le coup de cœur du Festival de l’Alpe d’Huez 2023. 38°5 quai des orfèvres de Benjamin Lehrer, présenté en toute dernière minute, a conquis les festivaliers et le jury présidé par Karin Viard. Et il y a de quoi rire dans cette comédie policière à l’humour frappadingue autour d’un tueur en série des flics qui le traquent.
« Le film fonctionne sur le décalage entre le sérieux de l’enquête et l’absurdité des situations », explique Didier Bourdon à 20 Minutes. L’acteur est hilarant en commissaire trop sûr de lui que vient épauler une jeune policière admirative mais clairement plus douée que lui qu’interprète Caroline Anglade. « J’ai joué ce rôle de façon très premier degré, explique la comédienne. Ce n’était pas à nous d’être drôles et c’est ce qui rend le film original. »
Un délire très contrôlé
Artus, en médecin légiste pince-sans-rire, est à l’image de cette fantaisie parfois très noire, comme lorsqu’il abat un étudiant pour faire la démonstration des projections de sang ou quand il fait griller des saucisses sur un cadavre calciné caché dans une coquille d’escargot géante. « Nous avions tous des expériences de comédiens et d’humours différents, insiste Didier Bourdon. Pour ma part, je suis habitué à travailler en groupe et j’ai adoré retrouver cette dynamique sur ce film. » On pense à des grands classiques américains des ZAZ (Zucker, Abrahams et Zucker) de Y a-t-il un pilote dans l’avion ? à Y a-t-il un flic pour sauver la reine ? « En lisant le scénario, on aurait pu craindre que le réalisateur soit foutraque mais Benjamin Lehrer est d’une grande rigueur », se souvient Caroline Anglade.
Cela peut se constater quand on regarde ce qui se déroule en arrière-plan dans certaines scènes comme lorsque les héros se rendent au commissariat : le délire du film demeure sous le contrôle absolu du réalisateur qui n’hésite pas à pousser très loin le bouchon de l’humour noir. Les références à des classiques du polar comme Le Silence des agneaux ou à la pop culture française avec une apparition fort drôle de Stéphane Bern font joyeusement glousser dans des registres très différents.
« 38°5 quai des orfèvres montre à quel point certaines comédies françaises peuvent être aussi hilarantes qu’ambitieuses », insiste Didier Bourdon. Il a bien raison car il s’agit d’une bonne adresse pour qui a envie de bien rigoler.
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