Une étude de l’Ifop, en collaboration avec la fondation Jean Jaurès, l’affirme : en 2021, quatre Français sur dix se sentaient davantage fatigués depuis la pandémie de Covid-19. Épuisement professionnel, fatigue chronique, problèmes d’insomnies, charge mentale… Les sources de fatigues sont nombreuses et parfois même insoupçonnées.
En effet, une nouvelle étude, menée par les chercheur.ses de l’université de Vienne (Autriche) avance que la solitude peut également être l’une des causes d’une fatigue prononcée.
Un lien observé entre une socialisation faible et des niveaux d’énergie bas
Ces travaux, publiés dans la revue scientifique Psychological Science, révèlent en effet que les personnes isolées socialement pendant plus de huit heures de suite ont tendance à signaler des niveaux de fatigue plus élevés. Ce qui suggère un lien entre le manque d’énergie et un manque de socialisation.
Une étude menée par la Fondation de France et parue en janvier 2023 précise que « le sentiment de solitude reste élevé, avec 11 millions de personnes touchées en France, soit 20 % de la population de plus de 15 ans« . Un chiffre exacerbé, entre autres, par la réduction des contacts humains lié au télétravail.
Une fatigue et un manque comparable à celui de la faim
Les chercheurs de l’Université de Vienne ont également découvert que le manque de contacts sociaux provoque, dans le cerveau, une réaction de manque comparable à celle de la faim.
« Les deux états induisent une baisse d’énergie et une fatigue accrue, ce qui est surprenant étant donné que la privation de nourriture nous fait littéralement perdre de l’énergie, alors que l’isolement social ne le fait pas », ont écrit les auteurs de l’étude, Ana Stijovic et Paul Forbes.
Ainsi, de la même manière que la nourriture est essentielle pour chaque individu, nous avons besoin des autres pour survivre, explicitent-ils.
La personnalité influerait l’effet de l’isolement sur un individu
En établissant un lien entre le manque social et la faim, cette étude suggère également que « l’homéostasie sociale », c’est-à-dire le processus qui régule dans le cerveau les besoins en matière de sociabilisation, implique qu’il existe un système homéostatique spécifique qui régule de manière autonome notre besoin de contacts sociaux.
Or, les travaux sur le sujet sont encore incomplets. « Nous savons très peu de choses sur les réactions psychologiques à l’isolement social », expliquent les auteurs de l’étude. « Nous ne savons pas comment ces résultats s’appliquent à l’isolement social que nous connaissons dans notre vie quotidienne, y compris dans le contexte unique des confinements liés au Covid-19. »
Les chercheurs ont toutefois découvert que la personnalité modulait l’effet de l’isolement social sur la fatigue. Des études futures tenteront ainsi d’identifier les individus les plus exposés aux effets de l’isolement. S’il est bien connu que les batteries sociales peuvent être parfois sensibles et que trop de stimulation peut aussi conduire à l’épuisement et à la baisse de moral, il faut trouver l’équilibre.
Pour certaines personnes, il convient alors d’y réfléchir à deux fois avant d’accumuler les sorties dans un agenda déjà bien rempli, car prendre régulièrement du temps seul.e est important. À l’inverse, la connexion humaine ne manque pas de bienfaits et fait autant de bien à la tête qu’au cœur.
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