La Première dame a été meurtrie par l’agression de son petit-neveu. Comment encaisse-t-elle la violence qui touche sa famille et de plus en plus d’élus ? Notre reportage.
Brigitte Macron fait son entrée souriante ce 17 mai à la remise de prix de la fondation Stéphane Bern pour l’Histoire et le Patrimoine à l’Institut de France. Elle plaisante même avec les uns et les autres. Elle lance, devant Nana Mouskouri et le prince Michel de Grèce présents eux aussi ce soir-là, qu’elle a laissé partir tout seul son mari en Islande car elle n’aurait manqué ce rendez-vous pour rien au monde ! Deux membres du gouvernement l’accompagnent. Rima Abdu Malak ministre de la Culture mais aussi Clément Beaune ministre des Transports dont la présence n’était pas initialement prévue. Ils sont là pour la soutenir.
Depuis la veille, 23 heures, elle est régulièrement en ligne avec son neveu Jean-Alexandre Trogneux et son petit-neveu, Jean-Baptiste. Ce dernier a été agressé devant la chocolaterie familiale par huit individus venus dans le centre-ville d’Amiens pour manifester après l’intervention du président Macron sur TF1. En plein déménagement, le jeune homme de 30 ans s’est installé pour un temps avec son épouse et ses deux enfants dans l’appartement situé au-dessus de la boutique. Il se serait interposé lorsque des poubelles ont été lancées contre la vitrine de la chocolaterie. Son père affirme qu’il ne doit son salut qu’à des voisins qui ont réussi à maîtriser les assaillants alors qu’ils le rouaient de coups. Sur RMC, certaines des personnes interpellées ce soir-là ont nié cette version, affirmant que le petit-neveu de Brigitte Macron aurait poussé quelqu’un sur une poubelle. Et qu’ils n’auraient alors fait que défendre cette personne. « Jean-Baptiste a eu le courage d’affronter la lâcheté, la bêtise et la violence d’un groupe que je laisse, à la justice, le soin de qualifier, a pour sa part affirmé Brigitte Macron dans un communiqué. Il avait déjà à plusieurs reprises défendu l’entreprise de son père et les salariés attaqués ».
“Jean-Baptiste a eu le courage d’affronter la lâcheté, la bêtise et la violence” – Brigitte Macron
La chocolaterie Trogneux est devenue un symbole à abattre pour quelques opposants au chef de l’Etat. A l’instar de La Rotonde, la brasserie parisienne fétiche du couple présidentiel qui a été récemment visée en marge d’une manifestation. Le chef de l’Etat ne possède pourtant aucune part dans l’entreprise de la famille de son épouse. Brigitte Macron n’a elle-même jamais voulu s’investir dans cette tradition de négoce de sa famille. Lorsqu’elle était jeune maman, lors de son premier mariage à Strasbourg, et qu’elle se cherchait un avenir professionnel, sa famille lui avait néanmoins proposé d’ouvrir une succursale dans la cité alsacienne. Elle avait refusé. Peu de temps après elle devenait professeur, sa véritable vocation.
Aujourd’hui, Brigitte Macron a conscience d’être confrontée à un changement d’époque. Depuis les Gilets jaunes, et la gifle reçue par son époux, elle le sait physiquement en danger. Le couple passe ses week-ends à l’abri des hauts murs de La Lanterne à Versailles, souvent avec les enfants de Brigitte et leurs petits-enfants. Les Macron délaissent de fait la maison du Touquet, très exposée. La fille aînée de Brigitte, Laurence Auzière, a elle aussi eu droit, à l’intrusion d’individus qui n’étaient pas ses patients dans son cabinet de cardiologue. La Première dame tente, en défense, de se préserver. Elle ne regarde plus les réseaux sociaux mais n’a pas oublié les images de décapitation de personnages en carton, à l’effigie de son époux.
C’est la première fois sous la Ve République que la famille d’un président est agressée. La désacralisation du politique a touché d’autres élus. Leurs domiciles ont été tagués quand on a pas essayé de les incendier. « J’ai à plusieurs reprises dénoncé cette violence qui ne peut que mener au pire. À nous tous de réagir en rappelant les valeurs fondamentales de respect et de tolérance qui font ce que nous sommes, a martelé le 17 mai la Première dame. Je serai toujours aux côtés de ceux qui sont attachés à ces valeurs essentielles. Je les tiens de mes parents, je les partage avec mes frères et sœurs et j’ai à cœur de les transmettre ». Après ses mots dictés dans un communiqué, elle a dépassé son émotion pour remettre, sous la coupole de l’Institut de France, sous le regard de son chancelier Xavier Darcos, le prix de la Fondation Stéphane Bern pour l’Histoire et le Patrimoine au Réseau des Églises Ouvertes. Une parenthèse durant laquelle elle a écouté attentivement le Duc de Marlborough raconter avec humour et en Français, les exploits de son aïeul, inspirateur de la célèbre chanson : « Malbrough s’en va-t-en guerre, mironton, mironton, mirontaine ». Malgré les événements d’Amiens, Brigitte Macron a tenu à distance l’actualité. Elle a lancé à l’historien de l’art et romancier Adrien Goetz qui lui avait fait parvenir son Dictionnaire amoureux de la Toscane : « Nous nous sommes disputés pour le lire avec Emmanuel. La prochaine fois envoyez-nous en deux ». Faites l’humour, pas la guerre.
Cet article est à retrouver dans le Gala N°1563, disponible dans les kiosques ce jeudi 25 mai 2023.
Crédits photos : DOMINIQUE JACOVIDES / BESTIMAGE
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