Takeshi Kitano assure qu’il fera « un meilleur film la prochaine fois »

  • Takeshi Kitano a reçu un accueil triomphal en venant présenter « Kubi » dans al section Cannes Première.
  • Son film de samouraïs, cruel et drôle, a séduit les festivaliers par son humour noir.
  • Le réalisateur japonais n’a pas caché son émotion devant les vivats du public.

On n’avait pas vu de films de Takeshi Kitano depuis Outrage Coda (2017) sorti discrètement et discrètement sur les plateformes. Et il n’était plus venu sur la Croisette depuis Outrage en 2010. C’était donc l’émeute au Festival de Cannes ce mardi soir pour recevoir Kitano-san et découvrir son film de samouraïs Kubi, présenté dans une salle comble.

« Je n’ai pas l’intention de cartonner avec mes films ou de gagner de l’argent à partir de maintenant, donc je ne suis pas ému par quoi que ce soit concernant Cannes », avait-il confié à l’AFP quelques jours avant de se rendre au festival. C’est pourtant un Takeshi Kitano très ému qui a reçu les applaudissements du public avant et après la projection.

Têtes qui roulent amassent les rires

Alors qu’est-ce que ce Kubi, dont le titre signifie « trancher la nuque » ? Une production luxueuse sur des clans qui se déchirent en 1582, avec Takeshi-san lui-même dans le rôle d’un chef cruel surnommé le Primate. Le réalisateur, qui s’était déjà essayé au film historique avec Zatoichi en 2003, va encore plus loin dans le délire jubilatoire et foutraque. C’est un bonheur de voir ses guerriers se fendre la gueule dans un grand festival de blagues potaches et de scènes incroyablement gore où le sang gicle et les têtes roulent à tout-va.

« Je fais juste ce qui me plaît » a insisté le réalisateur qui prétend ne pas se soucier de ce que les gens vont dire ou penser. Les cris et les éclats de rire pendant la projection ont dû pourtant lui faire chaud au cœur. Ils fusaient quand son personnage maltraite ses subalternes, compare des têtes tranchées ou qu’il se plaint qu’un rival ne va pas assez vite pour se faire « seppuku ». Kubi permet au réalisateur Takeshi Kitano de rencontrer Beat Takeshi, son alter ego comique.

Le premier, qui anime une émission politique très sérieuse depuis des années livre une réflexion ironique et cruelle sur les excès que provoque le désir de pouvoir. Le second, connu pour ses sketches et ses jeux télévisés drôles et sadiques, s’amuse à embrocher ses potes en costumes.

« Je serais très heureux si une œuvre que j’ai filmée avec détachement recevait de nouveau un bon accueil, mais ça ne veut pas dire que je vais essayer de faire plaisir », martelait le cinéaste. C’est pourtant le cas et on espère que Kubi sera bientôt distribué dans les salles. « Je reviendrai à Cannes avec un meilleur film la prochaine fois » a-t-il assuré aux festivaliers après la projection. Chiche !

Source: Lire L’Article Complet