Si on a l’impression que le fameux « petit coup de vieux » apparaît du jour au lendemain sur le visage, il se prépare en fait depuis longtemps, en sous-terrain … Alors entre âge réel et âge perçu, on en est où exactement ?
Aujourd’hui, on connait bien l’influence de l’exposome. Cet ensemble de facteurs non génétiques, cumulés tout au long d’une vie, affectent considérablement l’apparence et l’évolution de la peau. Ses meilleurs ennemis, en vrac : les UV, la pollution, l’hygiène de vie, le lifestyle (tabac, stress, alimentation, sport) et les variations hormonales. Et c’est un fait avéré : l’exposome est responsable de 80% du vieillissement cutané. Considérable ! La bonne nouvelle, c’est que l’on peut agir en connaissance de cause pour atténuer ses effets délétères : éviter de s’exposer au soleil de manière inconsidérée, manger équilibré, bouger régulièrement ou pratiquer la méditation pour diminuer son stress, arrêter de fumer, … aller vivre à la campagne ?
Et pourtant, même si on arrive à faire tout ça et à suivre ce cercle vertueux, notre peau changera quand même. D’abord « parce que si toutes sont soumises au même processus, toutes ne sont pas fragiles de la même façon face à ces agressions externes. Exemple : une peau noire vieillit sous les UV, mais beaucoup moins vite qu’une peau claire » précise le Dr Nina Roos, dermatologue et contributrice de Skincare, Objectif Belle Peau (Albin Michel). Ensuite, parce que le vieillissement chronologique, intrinsèque lui, entraîne aussi des modifications de fonction et de structure. Et là on n’y peut (presque) rien. Encore que…
Les étapes de vieillissement de la peau
Mais alors que se passe-t-il réellement en profondeur ? La progression du vieillissement n’étant pas linéaire, on a l’habitude de raisonner par décennie.
A 20 ANS : Tout roule. « Les cellules se débarrassent de leurs déchets, l’ADN est capable de réparer les petites erreurs de duplication éventuelles, la réparation cutanée est optimale » commente le Dr Nina Roos.
Ce qu’on voit : Rien ! On a l’impression que ça va durer éternellement. Mais les facteurs externes, donc, et notamment les UV, commencent à faire leur travail de sape même si les dégâts ne se verront que vers la quarantaine.
A 30 ANS : C’est à cet âge que l’on date communément le début du vieillissement physiologique marqué. L’ensemble des processus cutanés commence à dysfonctionner petit à petit : les cellules mortes s’accumulent au niveau de l’épiderme, et dans le derme le collagène se renouvelle moins bien. « On commence à avoir davantage de destruction que de fabrication. Et le collagène nouvellement synthétisé est de moins bonne qualité qu’avant trente ans » précise le Dr Nina Roos. Le derme perd de son épaisseur.
Ce qu’on voit : une perte d’éclat, l’apparition de petites taches (proportionnellement au temps passé au soleil). La peau perd son caractère lisse.
40 ANS : Tout s’accentue, et se précise. Le cycle de renouvellement cellulaire, initialement de 28 jours, ralentit et s’allonge un peu. Les fibres de collagène continuent à se détériorer. La production d’acide hyaluronique devient aussi de plus en plus faiblarde.
Ce qu’on voit : Au-delà des ridules dynamiques (contour des yeux, front) qui s’installent, les rides de relâchement font leur apparition. Les taches aussi. Le bas du visage commence à perdre un peu d’élasticité. « Et tout ça, quelle que soit sa couleur de peau » note le Dr Roos.
50 ANS : Oups … Globalement, tous les mécanismes ralentissent vraiment. Le taux d’acide hyaluronique est divisé par deux. La desquamation naturelle se fait encore moins vite. Tout comme la régénération nocturne. Les mélanocytes se dérèglent. Et cette progression chronologique est bousculée par les hormones, avec la péri-ménopause, puis la ménopause. En cinq ans, le derme perd 30% de son collagène.
Ce qu’on voit : Une peau plus sèche, plus fine, moins lumineuse. Les rides sont plus marquées. Le relâchement et la perte de tonicité plus intenses. Et là, parfois, la sensation du coup d’accélérateur : « en l’espace de quelques mois, certaines femmes notent un tournant. Le fameux coup de vieux. Avant que la peau ne revienne à un état d’équilibre qui s’installe » note Nina Roos.
60 ANS : La progression du vieillissement passe désormais beaucoup par l’affinement de la peau. Les réserves en collagène et élastine s’épuisent aussi.
Ce qu’on voit : la peau est de plus en plus sèche, presque rugueuse même. On a la sensation de « peau qui tombe »
70 ANS ET PLUS : En plus de tout le reste, la cicatrisation devient difficile et les petits vaisseaux sont de plus en plus fragiles.
Ce qu’on voit : une peau qui ressemble à du papier à cigarettes. Des capillaires qui éclatent spontanément transparaissent à travers l’épiderme.
Comment ralentir le vieillissement cutané ?
Si le vieillissement est inéluctable – pour l’instant – on a quand même les moyens de le ralentir. Joie. Grâce à notre quotidien, d’abord : « en quelques décennies, l’amélioration de nos conditions de vie et la protection de la santé ont doublé notre espérance de vie moyenne. Pourtant, nous n’avons pas un meilleur génome que, disons, les Grecs anciens » remarque à juste titre sans son livre le spécialiste en génétique moléculaire et cellulaire Miroslav Radman (Le code de l’immortalité, éditions HumenSciences).
Valable donc pour la peau : « En améliorant son hygiène de vie avant la trentaire, on s’assure une meilleure qualité de peau à cinquante ans » insiste le Dr Nina Roos. Mais même après, rien n’est perdu : si on s’est beaucoup exposé au soleil en étant jeune, il est toujours temps de recadrer les choses. Et avec les cosmétiques, c’est pareil : « commencer une crème antirides à soixante ans apporte de réels bénéfices ! » poursuit la dermatologue. On offre donc à sa peau, quel que soit son âge, une crème « universelle » qui tente de la faire vieillir moins vite. Deux fois moins vite, c’est même la promesse du nouveau soin Esthederm, inspiré par le protéome, nouvelle voie scientifique très prometteuse, même en médecine. C’est une bactérie extrêmophile, découverte dans un flocon de neige, qui évite l’altération de cet ensemble de protéines cutanées dans lequel est inscrite la jeunesse de la peau. Autre idée, reculer dans la temps et la faire fonctionner comme si elle était plus jeune, avec des cellules végétales natives ou des bourgeons qui accélérent le renouvellement cellulaire.
C’est le cas de la marque Olivier Claire dont les formules gorgées de cellules natives de criste marine stimulent la microcirculation cutanée, boostent la synthèse des fibres de collagène et d’élastine, aident (entre autres) ainsi la peau à maintenir un taux d’hydratation optimal, à lutter contre les radicaux libres. S’attacher à booster la cicatrisation des microlésions du derme, comme le fait Guerlain avec sa ligne à la gelée royale, et réparer efficacement la peau est aussi tout à fait judicieux. Bref, les pistes ne manquent pas pour réveiller les process cutanés qui auraient tendance à s’endormir et travailler ainsi sur tous les signes de l’âge, à tous les moments de la vie.
Texte Olivia Ségot
Crédits photos : Photo Patrick Swirc, Réalisation Dominique Evêque
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