- Ce jeudi, à 21h10, NRJ 12 diffuse Perfect Queens. Plus d’une quinzaine d’artistes se succèdent sur scène. Leurs performances sont entrecoupées d’images des coulisses et d’interviews.
- « On avait carte blanche, c’était une plateforme pour montrer ce que l’on savait faire », explique à 20 Minutes Coco Ricard, qui s’illustre dans le stand-up.
- « Il est primordial de montrer qu’il y a une histoire riche en France et pas que des gens de 20 ans qui copient Drag Race », déclare Aaliyah Express.
C’est un petit événement à la télévision française : pour la première fois, une chaîne consacre un prime time à l’art du drag pour le célébrer. Ce jeudi, à 21h10, NRJ12 diffuse Perfect Queens, un show enregistré à la Nouvelle Eve à Paris et qui voit se succéder une vingtaine d’artistes.
« On avait carte blanche, c’était une plateforme pour montrer ce que l’on savait faire », explique à 20 Minutes Coco Ricard, qui s’illustre dans le domaine de l’humour. « On n’est pas 400 à faire du stand up. Moi, j’étais hyper contente de faire mon personnage à fond. On a beau passer quatre heures à se maquille, on peut se marrer ! », poursuit-elle.
« Dans Drag Race tout est calibré, là, c’est leur art à elles »
Parmi les drags à l’affiche, quelques-unes ont déjà été « vues à la télé », comme Icee Drag On, finaliste de La France a un incroyable talent, ou Soa de Muse et Kam Hugh, candidates de la saison 1 de Drag Race France qui fut un phénomène l’été dernier. C’est justement en raison de ce succès qu’avant le tournage des voix se sont élevées dans la communauté LGBT pour crier au projet opportuniste. « C’est de la télé, donc bien sûr que l’un des objectifs est de faire de l’audimat. Mais les producteurs, qui sont eux-mêmes gays, ont laissé un espace à chacune pour s’imposer », tempère Tonya Loren, révélée dans les années 1990 au sein du groupe Sister Queens.
Aaliyah Express salue elle aussi la production qui aurait été « incroyablement à l’écoute ». Elle a été conviée à participer à l’émission avec plusieurs autres membres de sa troupe des Rice Queens. « On a pu montrer qu’on savait toutes faire des choses différentes, qu’en tant que drags asiatiques, on n’était pas un monolithe, qu’on a chacune un point de vue, une manière d’exprimer notre art », souligne-t-elle.
« Avoir un discours militant, c’est cathartique »
Aaliyah Express propose ainsi une performance en forme de pied de nez à ceux qui brandissent le mot « woke » comme un épouvantail. « Avoir, un discours militant découle de mes expériences, de ma vie, j’en ai besoin, c’est cathartique. Il m’est important de défendre des valeurs antiracistes et anti-LGBTphobies », affirme l’artiste. Les passages sur scènes sont entrecoupés d’images des coulisses où l’on voit les drags se préparer en loges, mais aussi d’interviews face caméra où interviennent les protagonistes du spectacle et d’autres figures des nuits parisiennes d’antan, à l’instar de Galia et Jenny Bel’Air, sans qui la scène drag française actuelle ne serait pas ce qu’elle est. « Il est primordial de montrer qu’il y a une histoire riche en France et pas que des gens de 20 ans qui copient Drag Race », insiste Aaliyah Express.
La spécificité des cabarets parisiens (Chez Michou, Madame Arthur, etc.) est donc rappelée, de même que les artistes issues du transformisme ou de la scène ballroom ne sont pas laissées de côté. « Il y a de la contextualisation, les filles se racontent. Moi, je fais un peu le lien entre les anciennes et les jeunes », sourit Tonya Loren. Bien sûr Perfect Queens ne prétend pas à l’exhaustivité et n’a pas convié de drag kings pour cette première. Mais il se murmure qu’en cas de succès de ce galop d’essai, ils seront de la partie pour le numéro suivant.
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