L’ancien journaliste sportif de 79 ans lutte courageusement contre le mal qui le ronge inéluctablement…
Ses propos sont bouleversants. L’ancien grand reporter, patron de chaîne et ex-président du PSG Charles Biétry sait que son combat est perdu. « J’ai été le journaliste le plus heureux du monde tout au long de ma carrière ! Que ce soit pendant dix-huit ans à l’Agence France Presse, puis pendant toute l’aventure Canal +. Mais ma plus grande satisfaction est que 90 % des gens avec qui j’ai travaillé, et qui sont à l’antenne aujourd’hui sur Canal +, mais aussi beIN Sports ou Amazon Prime, continuent de prendre de mes nouvelles », témoignait l’an dernier le journaliste sportif au Télégramme.
Une juste reconnaissance pour le dirigeant de 79 ans qui après cinquante ans de service, s’est retiré en 2014 à Carnac (Morbihan), où il a une maison. « Ma peur du vide est énorme », révélait alors celui qui a consacré sa vie à la promotion et à la mise en scène du sport. « Je n’ai pas vu grandir mes enfants. Je n’ai pas été assez présent, aux côtés de ma femme. Mais je ne peux pas revenir en arrière » ajoutait-il.
Aujourd’hui, le successeur de Michel Denisot, qu’on définissait comme solide comme un roc, est au plus mal, comme il l’a révélé au journal L’Équipe : « La maladie a mis du temps à sauter aux yeux, je faisais tout pour reconstruire des muscles qui partaient » en faisant du sport. « Le jour où je ne pourrai plus faire de vélo, cela ira très vite. » « On a tout organisé avec ma femme et mes enfants. Je ne veux pas être branché sur une machine pour respirer alors qu’il n’y a plus rien, plus d’avenir. Je ne veux pas souffrir et surtout faire souffrir ma famille […] Je me suis inscrit en Suisse pour le suicide assisté, tous les papiers sont signés » a-t-il confié.
« Quand on te tend le cachet en te disant que deux minutes après, tu seras mort, ce n’est pas si simple. Mais tout est prêt », a précisé celui qui en 1972, couvrait les J.O. de Munich et la prise d’otages des 11 athlètes israéliens tués par des terroristes palestiniens. « Les étapes, je les connais : membre inférieur, membre supérieur, gorge et larynx… J’en suis là », avance-t-il, se sachant condamné. Car la maladie de Charcot, incurable, gagne du terrain. « Ensuite, tu passes aux étapes de col de première catégorie avec la difficulté, voire l’impossibilité, d’avaler […] L’étape d’après, c’est l’attaque des poumons. […] Quand cela n’ira plus, je veux arrêter », a poursuivi le conseiller municipal de Carnac. Triste fin pour l’homme malade depuis cinq ans et demi mais diagnostiqué l’été dernier seulement. Le projet de loi sur la fin de vie est actuellement en discussion en France.
ELSA CHEMOR
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