Alain Delon : il vend ses souvenirs

On le savait amoureux des femmes mais le samouraï est aussi amoureux de l’art. À 87 ans, il a pourtant décidé de tourner la page…

J’ai acheté mon premier dessin en 1964 exactement, à Londres… Au fil des années, j’ai acquis des dessins, des tableaux et des sculptures qui ont su m’émouvoir, me parler et même parfois me consoler… » : à 87 ans, Alain Delon décide de fermer un nouveau chapitre de sa vie. L’acteur met aux enchères son musée personnel résumant 60 ans de passion. L’une des plus belles collections privées, construite avec un goût très sûr. « Il y en a qui s’achètent des voitures, qui vont aux putes, moi je préfère les tableaux. J’ai acheté par passion, jamais par investissement », a confié l’acteur il y a quelques années.

Raoul Dufy : La Plage de Sainte-Adresse (1906)

Eugène Delacroix : Cheval arabe attaché à un piquet (1825)

« Alain Delon est un vrai collectionneur avec un œil instinctif et animal qui le guide infailliblement vers les chefs-d’œuvre en n’écoutant que son émotion », estime Arnaud Cornette de Saint Cyr, le commissaire-priseur chargé de cette émouvante dispersion. De Delacroix à Dufy, en passant par Corot, Millet et même Véronèse, le grand maître de la Renaissance italienne, 81 œuvres estimées au moins 5 millions d’euros, sont au catalogue. Ces trésors seront exposés à New York, Hong Kong, Genève, Londres et Paris. Alain Delon qui a déjà vendu ses voitures, ses grands vins et ses tableaux modernes, a demandé à sa fille Anouchka d’être son ambassadrice à la rencontre des collectionneurs.

Paul Sérusier : Le Torrent, Paravent (1893)

« Ces œuvres merveilleuses ont bercé mon enfance… Aujourd’hui, je suis infiniment heureuse que le monde les découvre, après toutes ces années passées dans l’intimité de la collection de mon père. Je sais qu’elles ont été pour lui de fidèles compagnons, qu’elles lui ont procuré des joies immenses », a confié Anouchka. « C’est le destin de toute œuvre d’art : elles vont partir vers de nouveaux horizons, rejoindre d’autres collections. Je souhaite de tout cœur qu’elles soient regardées avec autant d’amour qu’elles l’ont été ces soixante dernières années… »

Jean-François Millet (vers 1850)

FRANÇOIS PERRET

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