Camélia Jordana : « Quand je me maquille, je me sens plus puissante »

Après Rooney Mara et Amanda Seyfried, la maison Givenchy a choisi Camélia Jordana pour incarner ses parfums et maquillage. Une première pour la comédienne, chanteuse et réalisatrice française.

Depuis le César du meilleur espoir féminin qu’elle a remporté en 2018 pour son rôle dans le film Le Brio d’Yvan Attal, avec Daniel Auteuil, on pensait que Camélia Jordana aurait été plus intéressée par le cinéma que par la chanson. Au lieu de cela, la jeune femme, qui s’est fait connaître du grand public en 2009 grâce à sa participation au télé-crochet très populaire, La Nouvelle Star, est devenue peu à peu une artiste incontournable dans les arts qu’elle investit. Aujourd’hui, en devenant ambassadrice de la maison Givenchy, elle entame un nouveau chapitre dans sa vie professionnelle. Rencontre.

GALA : quelle a été votre réaction quand Givenchy vous a demandé de devenir égérie ?

CAMÉLIA JORDANA : On m’a fait l’honneur de m’ouvrir la porte de cette prestigieuse et élégante maison avec laquelle je collabore depuis quelques années déjà. Impossible de refuser ! Je m’estime chanceuse de pouvoir représenter une griffe à l’univers si riche : elle est féminine, structurée, graphique, à la fois androgyne et genrée. Avoir la possibilité d’embrasser et représenter ce monde-là est un véritable cadeau.

GALA : Le maquillage, selon vous, c’est une affirmation de soi ou une arme de séduction ?

C. J. : Les deux, mais c’est aussi une protection et une aide à la création. Mon métier me pousse à me transformer, je suis moi quand je chante sur scène et j’incarne des personnages au cinéma, je suis donc plurielle. Quand je me maquille, je me transforme mais je gagne aussi en confiance, je me sens plus puissante, ça me permet d’aller au front. Au quotidien, j’adore le maquillage. Vous allez me prendre pour une folle mais je peux changer cinq fois de make-up dans la même journée ! Au sport le matin, pour une réunion, un date, un casting et pour le dîner. En fait, j’ai des journées si denses que je peux me réinventer toutes les deux heures en ayant deux trois basiques dans mon sac à main.

GALA : Quels sont-ils ?

C. J. : Le Rouge Interdit Intense Silk, un rouge à lèvres simple et puissant, satiné, confortable, multifonction comme j’aime. Une femme avec une bouche rouge, ça existe depuis la nuit des temps, à la mode à toutes les époques : ça envoie un signal fort. Je sors rarement sans mon Mascara Noir Couture aussi. Et ma dernière arme fatale, c’est la poudre Prisme Libre. Elle m’a sauvé la vie dans de nombreuses situations !

GALA : Vous avez les cheveux bouclés mais sur les photos de la campagne, ils sont lisses.

C. J. : Comme dans la vraie vie. Si parfois je lisse mes cheveux, c’est parce que je trouve cela très beau. J’ai les traits du visage assez forts, avec un vrai nez, de vraies lèvres, des grands yeux, des pommettes et une mâchoire dessinée, j’ai du caractère comme on dit ! Si en plus, j’ai les cheveux bouclés, ça en rajoute ; au contraire, si je les lisse, ça adoucit mon visage tout en le structurant.

GALA : Quelles odeurs vous ramènent en enfance ?

C. J. : L’odeur du thé à la menthe et du beurre fondu qui me rappellent les goûters chez ma grand-mère avec les cousins et les cousines. Elle nous beurrait des tartines avec ses pouces et on les trempait dans le thé… ma madeleine de Proust à moi !

GALA : Changez-vous de parfum au gré de vos rôles ?

C. J. : Oui, surtout lorsque je dois incarner des femmes qui sont loin de ce que je suis. Je puise dans ma mémoire quelle odeur correspond à l’émotion qui me permettra d’incarner le personnage. Ça peut être la fleur d’oranger, la figue, le jasmin, que je ne porterais pas forcément à même la peau mais tantôt sur un costume, tantôt sur un objet du tournage.

GALA : Que porte la chanteuse sur scène ?

C. J. : Mon parfum ! En ce moment, sur mes cheveux, je porte L’Interdit de Givenchy, dans mon cou ou sur les poignets, Wonderwood de Comme des Garçons car il me rappelle mon meilleur ami parti vivre à Los Angeles. Pour moi, le parfum, c’est très intime, je le porte afin qu’il m’accompagne, par pour qu’il soit senti par d’autres.

GALA : Quelle odeur vous fait chavirer chez l’être aimé ?

C. J. : Celle de sa peau. Et l’odeur de la fleur d’oranger sur un bébé me fait fondre.

GALA : Vous souvenez-vous de votre premier parfum ?

C. J. : Oui, à 12 ans, alors que j’étais au collège, j’adorais la publicité avec une jeune femme asiatique avec une robe rouge qui incarnait le parfum Flower by Kenzo. Je l’ai porté pendant toutes mes années collège !

GALA : Dans votre dernier album – Facile x Fragile – vous décortiquez la nature des relations hommes-femmes et revendiquez votre féminisme, votre sensibilité… Où en êtes-vous de votre rôle d’artiste et de femme engagée ?

C. J. : Je laisse cela infuser tranquillement dans mon art, dans ma création, et dans mes choix professionnels. Par exemple, la série Disney dans laquelle je tourne actuellement a été écrite par Clémence Madeleine-Perdrillat, une femme au féminisme dans lequel je me reconnais. Un féminisme dans lequel les hommes existent, ils sont bons, ils aiment les femmes et les hommes. C’est beau et ça donne de l’espoir.

GALA : Qu’est-ce qui vous a séduit dans les rôles de femmes que vous incarnez dans vos prochains films, Reine mère, Avant que les flammes ne s’éteignent et Irrésistible ?

C. J. : Comme j’ai la chance de naviguer entre la musique, la mode et le cinéma, que je suis heureuse et stable dans ma vie privée, je peux choisir les projets dans lesquels je m’engage. Outre le scénario, je regarde la place de mon personnage dans l’histoire : qu’est-ce que cette femme raconte ? Que veut-elle transmettre ? Le message doit être soit important, soit ludique, soit poétique. Et j’adore aussi le fait de ne pas être moi.

GALA : A travers vos rôles, vos chansons et cette campagne pour Givenchy, quel message aimeriez-vous transmettre aux femmes ?

C.J. : J’aimerais leur dire que je les aime et, surtout, qu’elles peuvent tout accomplir. Que lorsque je suis partie de chez mes parents à l’âge de 16 ans, je me suis accrochée à de toutes mes forces à mon but, à mon rêve, à l’idée que je me faisais de ma vie future. Que l’échec fait partie de l’histoire, aussi. Il ne faut rien lâcher.

GALA : Quelle vision de la beauté avez-vous ? En quoi est-elle différente de celle que nos mères avaient il y a trente ans ?

C. J. : Je ne pense pas que la beauté ait changé. En revanche, le rapport à la beauté, oui. En me choisissant comme ambassadrice, Givenchy va certainement faire évoluer les choses. Moi, par exemple, je n’ai pas grandi avec des modèles de beauté qui me ressemblaient. Je suis leur première ambassadrice française, j’en suis émue et flattée, et c’est d’autant plus joyeux que cette Française à mes traits, ma couleur de peau et mon nom. Les choses avancent. Ma mère a toujours embrassé son africanité, elle a toujours porté le cheveu frisé, et pourtant, c’est moi qui lui ai appris à prendre soin de ses cheveux. A son époque, personne ne lui avait expliqué. Et les shampoings pour cheveux texturés n’existaient pas. C’est ce rapport à la beauté qui est différent.

GALA : Notre magazine fête ses 30 ans cette année, comme vous.

C. J. : Je n’ai qu’une chose à dire : joyeux anniversaire Gala, quelle joie de grandir ensemble ! Hâte de partager les 30 prochaines années !

Camélia Jordana sera cette année à l’affiche de deux longs métrages (Reine mère et Avant que les flammes ne s’éteignent), sortira la réédition de son dernier album Facile/Fragile et tiendra également le premier rôle dans la série « Irrésistible » sur Disney+.

Crédits photos : DR

A propos de

  • Abonnez-vous à votre star préférée et recevez ses actus en avant première !

  • Camelia Jordana

Autour de

Source: Lire L’Article Complet