Aurélie Hannedouche, directrice du Syndicat des musiques actuelles, a fait part jeudi 6 avril sur franceinfo de sa « grande préoccupation » et sa « colère » après l’annulation du concert de Bilal Hassani en raison de menaces de mouvances catholiques et traditionalistes. Le concert devait se dérouler à Metz dans une ancienne basilique désacralisée depuis 500 ans. Elle demande à Emmanuel Macron et Gérald Darmanin d’« intervenir » pour rappeler « ce qu’est la liberté d’expression aujourd’hui en France ».
Aurélie Hannedouche appelle à résister aux intimidations : « Il ne faut absolument pas céder devant cette liberté de création, cette liberté d’expression qui sont des libertés fondamentales ». Elle craint par la suite « des autocensures de la part des artistes parce qu’ils ont peur. On peut les comprendre », dit-elle.
« Malheureusement, ça n’est pas un cas isolé. Et ces derniers temps, on a pu constater d’autres volontés de faire annuler des concerts par des groupes extrémistes, soit catholiques, religieux, mais aussi racistes. Et c’est extrêmement préoccupant »
à franceinfo
Selon elle, seuls l’État et ses composantes peuvent rétablir la liberté de se produire sur scène d’un artiste issu de la minorité : « C’est une vraie réduction de la pensée, c’est une vraie réduction de la diversité et on pense que vraiment l’État a un rôle à jouer, les villes, les collectivités territoriales, pour pouvoir maintenir ce genre de concerts », affirme-t-elle.
Elle a d’ailleurs salué les prises de position de la ministre de Culture, Rima Abdul Malak, qui s’est dite « très préoccupée par la situation », et de la maire de Nantes qui propose que Bilal Hassani puisse venir rejouer dans sa ville. « Dans les propos de Bilal Hassani, il n’y a absolument rien d’illégal, absolument rien de provoquant. Les minorités ont le droit de s’exprimer », estime-t-elle.
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