Avant d’être des films à succès, les aventures de James Bond se déclinent en livre. Ces romans de l’auteur Ian Fleming vont être réédités à l’occasion des 70 ans de la sortie de Casino Royale, le premier ouvrage de la série 007. L’éditeur britannique a décidé d’expurger des passages jugés offensants par un comité de lecture. « Un certain nombre de mises à jour ont été apportées à cette édition, tout en restant le plus proche possible du texte original », pourra lire le lecteur en guise de mise en garde.
Des passages racistes supprimés
Le mot « nègre » a été retiré de toutes les aventures du plus célèbre espion et des passages entiers ont été réécrits. Dans Vivre et laisser mourir, James Bond se rend à Harlem et découvre une boite de strip-tease où il voit les spectateurs noirs « haleter et grogner comme des porcs », écrit le romancier. On lira désormais, dans la version anglaise, que 007 « sent une tension électrique dans la pièce ». En revanche, des références désobligeantes envers les Asiatiques ou les homosexuels subsistent.
Mort en 1964, Ian Fleming, de son vivant, avait autorisé son éditeur à modifier des scènes pour plaire au public américain. Des scènes de sexe et des propos jugés racistes avaient alors été retirés ou édulcorés. La compagnie aujourd’hui responsable de ses œuvres, estime donc qu’elle poursuit ce travail d’adaptation à l’époque. En revanche, il n’y a pas de telles questions aujourd’hui sur les films du plus célèbre des espions.
Cette « mise à jour » va-t-elle provoquer le même tollé que celle suscitée par la réécriture des livres de Roald Dahl. Les ayants-droit de l’auteur à succès ont en effet entrepris de lisser le langage de tous les romans pour enfants de l’auteur de James et la Grosse Pêche, Matilda ou encore Charlie et la Chocolaterie, adoré de plusieurs générations, mais qui a été dénoncé en particulier pour des propos antisémites.
Le nombre de termes modifiés est ici vaste, touchant à des questions considérées comme sensibles : race et ethnicité, genre, poids, apparence physique, santé mentale, violences, etc. Un personnage « énormément gros » est ainsi devenu « énorme« , quand « Un truc fou » est devenu « un truc bizarre« . Toutefois, face à la polémique à laquelle s’est mêlée la reine consort elle-même, l’éditeur britannique Puffin UK a annoncé vendredi qu’il continuera à publier les versions originales dans une collection spéciale.
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