- Avant de vous confier, trouvez d’abord le bon interlocuteur
- Choisir le bon moment pour s’épancher
- Décider de quelle manière vous allez vous livrer
- Pourquoi est-il si difficile de dire à ses amis qu’on ne va pas bien ?
Combien de fois avons-nous répondu « oui » à la traditionnelle question « ça va ? », alors que ça n’allait pas du tout ? Bien trop souvent, répondraient sûrement la plupart d’entre nous.
Peur de déranger, difficulté à s’ouvrir, honte, habitude… Il semble être plus facile de tout garder pour soi plutôt que de montrer aux autres ce que l’on perçoit comme des faiblesses, même si ces autres sont des proches à qui l’on fait confiance.
Pourtant, se confier est l’un des gestes les plus salvateurs pour la santé mentale. Alors, comment passer le cap et dire à ses proches qu’on ne va pas bien, afin d’aller mieux ?
Avant de vous confier, trouvez d’abord le bon interlocuteur
Tout d’abord, pour se livrer en toute sécurité, il faut trouver l’interlocuteur adéquat, celui ou celle qui sera prêt.e à écouter sans jugement. « Lorsque nous ne sommes pas bien, l’une des choses les plus vulnérables que nous puissions faire est de l’admettre, et nous devons donc faire confiance à la personne avec qui nous partageons cette information”, explique la coach de vie Anna Williamson à Stylist UK.
Les bienfaits de cette confession salvatrice « va dépendre beaucoup des interlocuteurs. Sont-ils plus ou moins proches de moi ? Si ce sont des gens qu’on connaît bien, quelles sont leurs caractéristiques personnelles ? Quand on va mal, il est important de ne pas prendre des coups en plus. Parfois, il vaut mieux risquer de ne rien dire plutôt que quelqu’un nous enfonce encore plus”, ajoute la psychologue Laurie Hawkes.
Choisir le bon moment pour s’épancher
Une fois la personne de confiance désignée, il convient de trouver le bon moment pour évoquer ses peines. Oubliez donc la discussion au détour d’une soirée, entouré.e d’inconnus ou de trop de bruit. « Le timing peut être important – choisissez un moment approprié où la personne que vous souhaitez voir vous aider et vous écouter est pleinement disponible, et où elle peut vous accorder la concentration et l’attention dont vous avez besoin”, ajoute l’experte britannique.
Mais il convient également de vous demander quand vous avez envie d’aborder les choses. Suivant votre état d’esprit du jour (stress, fatigue, irritabilité…), jaugez votre envie de partager vos soucis. Malgré tout, “mieux vaut prévenir que guérir dans la plupart des cas, donc essayez de prendre l’habitude de parler dès que quelque chose vous dérange, avant que les choses ne gangrènent”, poursuit-elle.
Décider de quelle manière vous allez vous livrer
Alors qu’on a trouvé l’ami.e et le moment pour confier nos difficultés, se retrouver face à la personne peut être intimidant, voire tétanisant.
Sachez donc qu’il existe d’autres façons d’aborder ses souffrances que de les lancer au visage de l’autre. “On peut le dire à l’oral mais aussi à l’écrit. Je peux par exemple, après une rencontre avec mon ami.e, lui envoyer un message. Écrire nous protège car cela nous met à l’abri d’éventuelles personnes qui pourraient d’abord nous juger malgré elles”, rassure Laurie Hawkes.
Et partager son mal-être par SMS sera sûrement moins difficile à gérer pour autrui. Car cela peut réveiller chez l’autre des traumatismes personnels et « l’obliger » à affronter en plus nos propres difficultés. « Aussi, cela aide à voir comment je peux formuler ce que je ressens. Car des ami.es peuvent avoir des fonctionnements différents du mien, par exemple ne pas aimer la proximité ou les pleurs”, explique la psychologue clinicienne.
Au-delà du texto, l’experte liste d’autres moyens pour partager ses ressentis comme une lettre, un poème ou une chanson. « Il n’existe pas de bonne ou de mauvaise façon de se confier à son entourage. La meilleure stratégie à adopter sera celle qui vous conviendra le mieux ».
Pourquoi est-il si difficile de dire à ses amis qu’on ne va pas bien ?
Mais avant tout, il est primordial de comprendre pourquoi se confier sur ses états émotionnels reste un véritable défi.
« Même dans un environnement très favorable à l’expression de soi, on finit par s’apercevoir que, dans le jeu relationnel, on ne peut pas tout déverser sur les autres. C’est pourquoi on met en place un système de contrôle et de surveillance pour ne pas les assommer », explicite le psychanalyste Saverio Tomasella à Doctissimo.
Pourtant, verbaliser ce que l’on ressent a des vertus thérapeutiques puissantes. Tout comme l’écriture, le partage oral des émotions, qu’elles soient positives ou négatives, permet de nous libérer d’un poids mais aussi d’avoir, grâce aux autres, un regard extérieur et neutre sur nos problèmes et nos ressentis.
Et si se confier à vos ami.es vous semble malgré tout insurmontable, notez qu’ils ne sont pas votre seul appui. « Si ce n’est pas un proche, cela peut être un thérapeute”, rappelait Saverio Thomas.
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