Vous êtes-vous déjà senti.e écoeuré.e par les senteurs eucalyptus, cookie ou fraise des bois des bougies parfumées ? Pour le Dr Svetlana Stevanovic, professeure et maîtresse de conférence à l’Université Deakin (Australie) – spécialisée dans les domaines de la pollution et de la qualité de l’air – c’est un moindre mal. D’après son expertise, en plus d’embaumer notre intérieur, ces bougies pourraient aussi envahir nos poumons.
Interrogée par la chaîne australienne 7NEWS, elle affirme que ces bougies peuvent rejeter des composés organiques volatils (COV) qui restent dans l’air. Changeant d’aspect lors de la combustion, ces substances peuvent pénétrer plus facilement dans les bronches, ayant plusieurs « effets négatifs sur la santé ».
Des affirmations qui contrecarrent les précédentes études à leur sujet – notamment une recherche de 2014 et une autre de 2007 – ne faisant état d’aucun risque connu pour la santé, relate le New York Post.
Maux de tête, asthme et inconfort thoracique
Au premier abord, une bougie parfumée au caramel paraît inoffensive. Et pourtant, de par leur finesse, les microparticules qu’elles rejettent ont la capacité de pénétrer dans notre organisme en passant par les poumons. Et l’on sait que l’inhalation continue des particules fines peut favoriser le développement d’une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) ou de fibroses pulmonaires.
Mais les bougies parfumées émettent aussi des composés organiques volatils (COV), pointe le Dr Stevanovic. Aussi exhalées par les usines, la cigarette ou lors de la combustion du bois, ces substances chimiques provoquent des symptômes en cascade allant des maux de tête à l’asthme, en passant par les dommages au foie, aux reins et au système nerveux central, dénombre l’Environmental Protection Agency.
« Environ un tiers de notre population est généralement sensible à ces composés organiques volatils d’odeurs », assure l’experte. D’après l’Agence de la transition écologique (Ademe), les COV les plus nocifs, comme le benzène, sont même classés cancérigènes.
« Une fois que nous émettons quelque chose dans l’air, il continue de changer, donc ce ne sera même pas le même que lorsque nous le brûlons – il sera oxydé, il changera… et alors il deviendra encore plus toxique pour nous », explique le Dr Stevanovic.
Les bougies parfumées, un poison pour notre intérieur
Atout charme pour certain.e.s, et si les bougies parfumées n’avaient, en fait, rien à faire à l’intérieur ? « Dehors, vous avez du vent, vous avez beaucoup de dilution, vous avez une plus grande masse d’air, mais à l’intérieur le volume d’air est petit et ne se renouvelle pas. Nous ne faisons que rajouter de nouveaux polluants dans l’air », explique-t-elle auprès de 7NEWS.
Selon l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur, cité par le Figaro, l’air intérieur est 5 à 10 fois plus pollué que l’air extérieur. Lorsqu’on sait que les Français.e.s passent 85 % de leur temps dans des endroits clos, on peut deviner que l’impact des bougies parfumées est majoré.
Le Dr Stevanovic dénonce en outre le fait que les fabricants n’ont pas l’obligation de divulguer tous les produits utilisés pour la confection des bougies. Pire : certains se cachent derrière le label « biologique » pour se dédouaner. « [‘Naturel’] ne signifie pas que si nous l’inhalons tout le temps, c’est bon pour nous, nous devons donc tout faire avec modération », a-t-elle déclaré.
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