« Le Marchand de sable » s’en prend aux vendeurs de sommeil

  • Dans « Le Marchand de sable », un jeune père de famille accepte de travailler pour une organisation de vendeurs de sommeil.
  • Steve Archepio s’est inspiré de son expérience d’agent immobilier et des récits de travailleurs sociaux pour écrire son film.
  • Son récit poignant fait découvrir une situation terrible en évitant le manichéisme.

C’est un portrait fascinant que brosse Steve Achepio dans son premier long métrage Le Marchand de sable. Celui d’un jeune homme (brillamment incarné par Moussa Mansaly) qui se laisse embrigader dans une organisation de marchands de sommeil alors qu’il voulait aider des réfugiés. Benoît Magimel en boss terrifiant et Ophélie Bau en assistante sociale dépassée aident à plonger dans ce monde sans pitié et encore terriblement actuel bien que l’action se passe au début des années 2010.

« Le héros est déchiré entre ses principes et son désir d’offrir une vie meilleure à sa fille, explique le réalisateur à 20 Minutes. Je n’ai pas souhaité en faire un personnage manichéen mais montrer comment le système s’enclenche. » Ce parti pris rend son film passionnant

D’après sa propre expérience

Le cinéaste sait de quoi il parle : il a été agent immobilier dans les années 2000 alors qu’il avait 20 ans. « J’ai dû choisir entre ma conscience et le besoin de survivre et si je n’ai jamais connu de dilemme aussi grave que mon personnage, j’ai dû accepter le fait que j’avais participé au racisme systémique en acceptant le fait que certains propriétaires ne voulaient pas de locataires de couleur. »

Une zone grise

Pour peaufiner le scénario son film, Steve Achepio s’est documenté auprès d’associations et travailleurs sociaux. « J’ai voulu rendre compte de l’absurdité et de la nécessité de ce qui se passe, martèle-t-il. Les marchands de sommeil existent en raison d’un manque de moyens humains et financiers qui créent une zone grise dans laquelle ils s’engouffrent. » La cupidité et l’indifférence constituent des piliers de son récit qui rend compte d’une situation terrible contre laquelle on voit mal comment trouver des solutions rapides et pérennes.

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