Certains le résument au compagnon beau gosse de Laurent Ruquier. Mais, sous les kilos de muscles, se cache un trentenaire sensible, déroutant et qui ne mâche pas ses mots…
“Je suis un vieux dans un corps de jeune ! »
Public : Comment ça va ? On vous voit moins dans TPMP People
Hugo Manos : Ce n’est pas de mon fait, j’aurais continué avec plaisir. On ne m’a pas donné d’explication, mais je pense que Matthieu Delormeau préfère être entouré de gens avec qui il a une vraie complicité, qui le soutiennent coûte que coûte, comme l’équipe actuelle. Moi, il ne me voyait pas comme un allié : j’ai toujours dit ce que je pensais, quitte à agacer. C’est dommage car je crois que j’étais légitime et force de propositions. L’émission avait intérêt à m’avoir. Mais ça fonctionne très bien sans moi ! Personne n’est irremplaçable.
On vous sent blessé…
J’ai eu l’impression d’appartenir à une famille, que j’ai adorée. Ne plus avoir de nouvelles du jour au lendemain m’a donné un sentiment d’abandon et d’injustice qui n’a pas été agréable. Mais c’est la loi impitoyable de la télé. Il faut être stratège, parfois fayot, ce que je ne suis pas.
Vous vous verriez rebondir où ? Je ne suis pas sursollicité. Mais je suis ouvert, si c’est intéressant. En parallèle, je prends des cours intensifs de comédie depuis deux mois. Ça me plaît énormément !
Et vos salles d’électrostimulation ?
Je les ai fermées il y a quelques mois. Depuis le Covid, faire tourner la boîte était compliqué. Et j’ai été focus sur la télé, ce qui m’a fait délaisser un peu mon business.
Dans vos origines, rien ne vous prédestinait au show-biz…
Non. J’ai eu une enfance assez modeste, à Clichy-sous-Bois. Ma mère était inspectrice des impôts. Mon père avait une boutique de reptiles. On avait des serpents partout à la maison.
Quel enfant étiez-vous ?
Différent. Je n’ai jamais fait de test, mais peut-être suis-je HPI, ça me parle. J’étais un enfant à part, peu adapté au système scolaire. En plus, en tant que jeune homo, j’ai été mis de côté et harcelé. Je séchais la cantine pour ne pas avoir à manger seul… Je me sentais isolé, incompris, jugé. L’enfer ! Pour survivre, je me suis créé une armure difficile à briser aujourd’hui.
“On m’a traité de sale pédé à 6 ans !”
Vous avez subi l’homophobie si jeune ?
La première fois que j’ai entendu “sale pédé”, j’avais 6 ans. Je regardais des garçons. Même pas un désir sexuel, juste de la curiosité. Dès cet âge, on m’a fait comprendre que j’étais homo ! J’ai vite su que c’était le cas, mais que je devais le cacher par tous les biais possibles. J’ai essayé de masculiniser mon look vers 14-15 ans, j’avais des copines…
Vous ne sortiez pas avec des garçons ? Si, à 17 ans, en le cachant. À cet âge, je suis tombé amoureux de mon meilleur ami. Il m’a rejeté. Gros traumatisme !
Puis, vous avez commencé à sculpter votre corps. Pourquoi ?
J’étais le petit maigrichon avec lequel personne ne voulait être copain ! J’ai compris que les gens musclés étaient respectés, désirés. J’ai travaillé là-dessus pour renvoyer une autre image.
Ce n’est pas épuisant, tout ce sport ?
Je suis intransigeant avec moi-même, ce qui est fatigant. Je fais au moins une heure de musculation par jour. J’aimerais ne plus me mettre cette pression constante.
Et la chirurgie ?
Je fais de la médecine esthétique depuis mes 24 ans. Mais ça reste très maîtrisé : quelques injections sous les yeux.
Plus jeune, vous vouliez être steward.
Oui. J’ai passé des sélections mais je n’ai pas été engagé. Alors j’ai pris un job de vendeur chez Claudie Pierlot. Adjoint, puis responsable, puis directeur régional. J’ai évolué ainsi pendant sept ans.
En 2017, vous devenez le parrain des Anges. Quel souvenir en gardez-vous ?
J’étais honoré de le faire. Surtout en Grèce, d’où vient mon père. Il n’a malheureusement pas eu la générosité de me parler sa langue, mais je l’ai apprise seul : à 8 ans, je me suis acheté un dictionnaire, j’ai mis mes dessins animés en grec, j’écoutais des chansons que je traduisais…
Vous vous seriez vu être candidat ? Non. Je ne crache pas sur eux, mais jouer les abrutis et sortir des énormités pour faire le buzz, je n’en serais pas capable.
Depuis cinq ans, vous êtes en couple avec Laurent Ruquier. Pour votre second rendez-vous, il vous a emmené dîner chez Line Renaud ! Ce n’est pas surréaliste, à 29 ans ?
Non. Je me fonds partout. Et la plupart des gens que je côtoie sont plus âgés que moi. Il faut dire que je suis un vieux dans un corps de jeune ! (Rires.) Une question d’expériences qui font grandir plus vite…
La différence d’âge ne vous faisait pas peur au début ?
Non, car nos premiers échanges, sur Insta, n’ont pas été basés sur une relation amoureuse : il m’a posé des questions sur l’électrostimulation. Les premiers moments ensemble ne m’ont fait sentir aucun décalage. C’est peut-être cette singularité qui m’a donné envie de construire quelque chose. Je ne serais pas bien avec quelqu’un de mon âge.
Avoir des enfants, c’est toujours à l’ordre du jour ?
Non. Pour avoir un enfant, il faut se sentir accompli, et je suis encore en recherche de l’activité qui va me galvaniser. Ce n’est pas le bon moment pour un projet aussi important…
Propos recueillis par Maëlle Brun
Dates clés :
- 22 avril 1988 Naissance à Drancy, d’un père grec et d’une mère française. Son vrai nom est Hugo Skliris, et Manos évoque son deuxième prénom, Emmanuel.
- Il devient le parrain des Vacances des Anges 2, en Grèce, un pays où il a encore de la famille “Un moment très sympa”, dit-il aujourd’hui.
- 2018 Début de son histoire avec Laurent Ruquier. Si certains ont pointé du doigt leurs 25 ans d’écart, les critiques ne les font pas vaciller.
- 2022 Il intègre l’équipe de TPMP People puis fait des apparitions dans TPMP. Une expérience qu’il a appréciée, et qu’il voudrait renouveler.
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