À 96 ans, le doyen des comédiens français n’est plus. Il s’est éteint tout doucement le 2 février, dans les bras de celle qui fut son grand amour pendant sept décennies…
Avec Marthe Keller dans La Demoiselle d’Avignon – ©Prod DB / KCS PRESSE
Pour le grand public, il restera l’éternel François Fonsalette, jeune diplomate féru d’archéologie, dans le feuilleton télévisé La Demoiselle d’Avignon, succès de l’ORTF dans les années 70. Né près de Paris en mai 1926, Louis se passionne très tôt pour l’art dramatique, se formant au Cours Simon et au Conservatoire de Paris. C’est là qu’il rencontre Frédérique Hébrard, le grand amour de sa vie, qu’il épouse en 1949 et qui restera sa compagne pendant plus de soixante-dix ans. En plus d’avoir trois enfants, ce couple d’artistes (elle est actrice, scénariste et réalisatrice) va donner naissance à plusieurs scénarios pour le petit écran dont Le Mari de l’ambassadeur (1990) et l’inoubliable Château des oliviers (1993), grande saga estivale avec Brigitte Fossey et Jacques Perrin… Avant cela, c’est pour le cinéma des années 50 que Louis va jouer les jeunes premiers. On peut citer J’avais sept filles (avec Maurice Chevalier), Le Coin tranquille (avec Dany Robin) ou encore La Joyeuse Prison (avec Michel Simon). Enjouée encore, la comédie Le Permis de conduire, sortie en 1974, où il donne la réplique à son épouse bien aimée. Homme de scène, Louis a aussi fait les beaux jours du mythique rendez-vous cathodique Au théâtre ce soir. Entre 1969 et 1982, il a tenu des grands rôles dans des pièces de boulevard très applaudies : L’Amour des quatre colonels (de Peter Ustinov), Ferraille et Chiffons (avec Pierre Mondy), Ève et les hommes, Nina (avec Rosy Varte) ou Ninotchka (avec Jacques Ardouin). Il a tourné pour la télévision jusqu’en 2010, où il a incarné Melchior, son tout dernier rôle, dans Les Châtaigniers du désert (diffusé sur France 3). Sur la longévité de son couple avec Frédérique, il aimait dire : « J’ai juste trouvé ma moitié d’orange. » Leur romance, débutée sur les planches en 1948, n’avait pourtant pas commencé sous les meilleurs auspices, comme il le racontait.
Avec Brigitte Fossey et Frédérique Hébrard lors de la cérémonie des 7 d’ or en 1993 – ©BERTRAND RINDOFF PETROFF / BESTIMAGE
« J’étais plutôt maigrichon, et pendant les répétitions, à un moment donné, j’ai soulevé Frédérique du sol pour lui montrer ma force. » Une démonstration de virilité qui lui vaudra… une gifle ! La brouille ne durera pas et ils passeront ensemble sept décennies. « On nous prédisait de ne pas tenir trois ans, ironisaient-ils en 2016 dans Le Parisien. Et aujourd’hui, on est encore ensemble, on a trois enfants et cinq petits-enfants merveilleux. Nous avons beaucoup de chance. Nous ne nous sommes jamais ennuyés l’un avec l’autre, nous partageons beaucoup de choses. » Dont une vraie joie de vivre qui perdurera à jamais.
Ciao l’artiste !
LOÏC TORINO-GILLES
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