Jean-Baptiste Guégan est chanteur et surtout rockeur. Sa carrière a débuté en 2000 comme sosie vocal de Johnny Hallyday. Pendant 17 ans, il a donné plus de 1500 concerts et s’est donc vraiment construit sur scène. La scène, c’est sa vie. Depuis la disparition du Taulier, il permet à beaucoup de fans d’adoucir la tristesse de l’absence de cette voix si emblématique. C’est en 2018 qu’il remporte l’émission La France a un incroyable talent et commence à travailler avec Michel Mallory, l’un des plus grands paroliers de Johnny. Ce vendredi 10 février 2023 sort le troisième album de Jean-Baptiste Guégan, Toutes les larmes sèchent un jour avec lequel il débute une tournée.
franceinfo : Toutes les larmes sèchent un jour, ça veut dire quoi ?
Jean-Baptiste Guégan : C’était une façon de conclure cet album et quelque part, je raconte un peu les choses de la vie. Et toutes les larmes sèchent un jour, c’est parce qu’on se dit : « Oui, effectivement, malgré ce qu’on a pu subir dans la vie, malgré ce qu’on a pu encaisser, on finit par remonter et si on en a le courage, on fait son deuil ». Je pense que toutes les larmes sèchent un jour, oui.
Ce qui est assez fort dans cet album, c’est que c’est, vraiment, la première fois que vous vous livrez. C’est un changement pour vous de pouvoir vous exprimer, de pouvoir évoquer vos émotions, vos sentiments ?
Ce troisième album a été avant tout une thérapie. Je me suis épanoui en chantant toutes ces chansons.
à franceinfo
Je l’appelle l’album de la maturité. Les chansons me parlent puisque je les ai choisies et je pense que les gens s’y retrouvent aussi. J’ai un public quand même assez large et on est tous passés par des chemins différents. On a à peu près tous subi la même chose dans la vie, il y a des hauts et des bas et cet album retrace ce parcours.
Cet album montre aussi à quel point vous êtes devenu un artiste à part entière. Vous n’êtes plus ‘que’ la voix de Johnny, en fait, vous êtes Jean-Baptiste Guégan. Ça vous touche ça ?
Oui, ça me touche parce que c’est vrai qu’au début, ce n’était pas facile de faire passer le message. Vous savez, quand j’ai commencé à faire la France un incroyable talent, Johnny était décédé pratiquement un an avant et j’ai passé pas mal de temps à me demander : je vais être pris pour quoi en fait ? Pour un usurpateur ? C’était vraiment compliqué et à double tranchant. J’ai vraiment eu de la chance parce que tout s’est vraiment bien déroulé et bien perçu par le public, mais ça aurait pu être le contraire et là, cela aurait été catastrophique.
Un mot sur Saint-Barthélemy parce que cette chanson est extrêmement puissante dans cet album. Ça nous permet aussi de nous rendre compte qu’il a déjà disparu depuis cinq ans. C’était un hommage que vous souhaitiez lui rendre ? Un dernier au revoir aussi ?
Il ne faut pas oublier que Johnny existe encore quelque part dans le cœur des Français et il fallait vraiment faire une chanson phare qui soit forte. Je pense que Michel a trouvé les mots : « Te fallait-il aller si loin ? Trouver le bout de ton chemin » et c’était beau.
Michel Mallory est évidemment à vos côtés. Ses textes sont vraiment du sur-mesure. Comment ont-ils été écrits ?
Michel et moi, on se connaît par cœur et lui sait très bien mettre des mots sur le personnage qu’il a en face de lui. Il travaille avec moi comme il travaillait avec Johnny Hallyday, c’est-à-dire sans filtre.
Vous êtes un peu pareil, vous avez aussi cet instinct.
Au début, on est un petit peu intimidé parce qu’on se demande : « Mais qu’est-ce que ce type veut ? Pourquoi il me pose autant de questions ? » Et en fait, il n’a pas tant besoin de poser de questions parce que quand on comprend sa façon de travailler, on sait qu’il rentre directement dans la tête, dans l’esprit de l’autre. Il sait surtout ce qu’il veut !
Je voudrais qu’on parle de la scène. Qu’est-ce que cela représente pour vous de monter sur scène ?
Je suis excité de pouvoir montrer ce merveilleux spectacle qu’on vient de refaire. On a tout transformé en mettant pour une moitié des chansons de Johnny Hallyday et pour l’autre, les miennes. On essaye de contenter le public et ça marche plutôt pas mal.
Le public est vraiment présent. C’est galvanisant, ça fait du bien de se dire qu’ils sont là, qu’ils sont présents ?
Oui ! Ça fait du bien parce qu’on se sent entourés. On ne va pas au charbon ! La sortie de mon deuxième album a coïncidé avec le Covid et ça, ça a été dur, compliqué.
Ça vous a empêché d’ailleurs de partir en tournée !
Bien sûr ! Mais ça va, on a réussi à recoller les morceaux, donc c’est bon.
Que représente ce troisième album alors ?
Ce troisième album, c’est l’ouverture d’un être qui se dévoile et qui n’a pas peur aujourd’hui de dire qu’il est.
à franceinfo
Je pense que je suis moins pudique quelque part.
Jean-Baptiste Guégan sera le 10 février 2023 à Saint-Dizier, le 10 mars à Laval, le 11 à Lille, le 23 à Lyon etc…
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