Pour ceux qui ne connaissent pas Julia Sarr, il est grand temps de découvrir son dernier album Njaboot (Barkhane). Le public l’a sûrement entendu à un moment ou un autre sans le savoir. Car l’interprète à la voix mezzo-soprano a accompagné une pléthore d’artistes. De Tony Allen à Francis Cabrel, en passant par Miriam Makeba, Youssou N’Dour, Salif Keita, ou Oumou Sangaré et bien d’autres, la chanteuse était, est toujours, très demandée par les grands noms de la musique.
Moments de vie
La choriste a attendu de longues années avant de se lancer dans une carrière solo. En 2014, sort son premier disque Daraludul Yow, « un rêve impertinent du piano dans la savane ». Salué par la critique, l’album n’était pas passé inaperçu. Julia Sarr, qui vit en France depuis une trentaine d’années, s’est aventurée dans un univers qui fait sa particularité : piano, jazz, la langue wolof et l’Afrique. Près de dix ans plus tard, elle revient avec un nouvel album lumineux, fruit de nombreuses collaborations.
Composer un album c’est se livrer pleinement. La mezzo-soprano s’est entourée de ses complices pour produire ce disque intimiste : Fred Soul à la composition et au piano, un Fender Rhodes sophistiqué, et l’auteur-compositeur Alune Wade. Ainsi naquit Njaboot, famille en wolof. Et l’artiste de justement ponctuer son œuvre de moments-clés de la vie : naissance, mariage, exil, mort… Et comme la mort n’est qu’un « passage vers un autre soleil », la chanson n’est pas triste mais pleine de vie. Ce n’est pas un paradoxe, juste une étape de la vie.
Dans la chanson Habib, elle rend hommage au musicien sénégalais Habib Faye, qui avait succombé à une infection pulmonaire en avril 2018, à l’âge de 53 ans. « Les cœurs sont effondrés/ La douleur nous a surpris/ C’était quelqu’un de bien ndeyssane/ Notre ami est parti », chante Julia Sarr d’une voix déchirante.
Julia Sarr est une artiste de l’intime, elle entend porter son chant en wolof et explorer des contrées inconnues.
(Njaboot, Julia Sarr, Barkhane, 13,99 euros)
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