Certains collectionnent les timbres. D’autres les vieilles voitures. Pour Michel Gilbert, ce sont les maisons de Victor Horta. Une passion certes encombrante mais qu’il a la générosité de partager. “Mon amour pour l’Art nouveau ne date pas d’hier. Au début, je l’ai vécu comme un néophyte et je me suis vite rendu compte que Victor Horta sortait du lot.” La suite ? Une succession d’opportunités et de rencontres lui permettent d’acquérir sa première maison (revendue depuis) en 2000. “Dans celle-ci, qui n’était pas classée et qui était très dégradée, j’ai enlevé ce qui n’était pas d’origine. En prenant conseil auprès de la conservatrice du musée Horta, j’ai tout rénové sans architecte !”
Un chef-d’oeuvre de l’Art Nouveau rénové dans les règles de l’art
L’intérêt se transforme en obsession et, en quelques années, ce sont trois autres maisons du maître de l’Art nouveau que Michel acquiert. L’hôtel Winssinger, la Villa Carpentier à Renaix, où il passe ses week-ends, et son joyau, l’Hôtel Max Hallet, où il vit en famille, à Bruxelles. Si beaucoup de réalisations d’Horta ont été modifiées, Michel Gilbert s’enorgueillit de militer pour une réhabilitation dans les règles de l’art. “Je travaille avec l’architecte Barbara Van der Wee, qui respecte complètement l’œuvre d’Horta. Mes maisons ne sont pas sacrées mais, même si cela doit prendre des mois, je tiens à respecter l’intention initiale.” Il faut l’entendre parler de son émerveillement chaque fois qu’il dévale son escalier à la rampe courbe ou qu’il évoque le travail de son épouse Olga dans le jardin de la Villa Carpentier, pour comprendre son enthousiasme. “C’est quelque chose que je partage avec ma famille. Mes deux derniers enfants, qui ont 9 et 8 ans, ont conscience de vivre dans un endroit unique au monde.” Unique comme leurs prénoms : Victor et Orta.
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Une rampe d’escalier majesteuse
Cette rampe d’escalier spectaculaire, déployée sur deux imposantes volées de marbre blanc veiné, est la colonne vertébrale de l’Hôtel Max Hallet. Tout en courbes et contre-courbes – la marque de fabrique de Victor Horta –, elle relie les différents niveaux de la maison.
Une cage d’escalier lumineuse
L’escalier en bois et fer forgé est doublement éclairé, par la lumière zénithale via un vaste lanterneau et par celle pénétrant depuis le premier palier. Le lustre est une copie de ceux que l’on peut trouver à l’hôtel Tassel.
Une verrière ancienne en forme de coquille
À l’entresol, la fameuse verrière trilobée en fer et verre est composée de trois absidioles sur plan cintré, surmontées chacune d’un arc surbaissé légèrement brisé. Sol en mosaïque figurant des roses stylisées.
Des murs anciens qui ont conservé leur héritage
Les murs sur le palier du premier étage, qui délimitent l’entrée du salon de famille, ont été décorés par le peintre Victor Van Dyck.
Un escalier comme marque de fabrique du style de Victor Horta
De la porte conduisant au boudoir à la rampe d’escalier en passant par le sol en mosaïque qui a nécessité sept niveaux de ponçage, Michel Gilbert a mené depuis 2006 de nombreux chantiers pour redonner à la maison son lustre d’antan.
Une entrée avec des vitraux d’époque
L’entrée qui débouche sur l’avenue Louise témoigne de la volonté de Victor Horta de rompre avec l’architecture traditionnelle des maisons bourgeoises. Il défendait le plan libre, la fluidité de l’espace et le passage de la lumière grâce aux verrières.
Plus de reportage dans Marie Claire Maison
Reportage issu du numéro 539 de Marie Claire Maison – Février 2023
Texte : Adeline Suard
Photographe : Vincent Thibert
Merci à la Brafa de nous avoir permis de réaliser ce reportage
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