Depuis le début de son procès pour le meurtre de son ex, poignardée de 80 coups de couteau en 2020, Mickaël Philétas n’a quasiment pas pris la parole.
L’homme de 41 ans a brandi son droit au silence tout au long des audiences, sauf lorsque les résultats de l’expertise psychiatrique le concernant ont été détaillés à la cour d’assises des Yvelines mardi 24 janvier 2023, pour confirmer sa peur de l’abandon.
Mickaël Philétas empreint d’une « rage narcissique »
Dans celle ci, relayée par Actu78.fr, il est décrit comme un individu animé « d’une rage narcissique » et « marqué par une haine homicidaire et réelle dangerosité criminologique ». L’accusé est qualifié d' »ombrageux, méfiant, obstiné, fier, farouche et peu flexible ». Il manquerait d’empathie, selon le rapport et sa culpabilité serait « inexistante ».
Mickaël Philétas aurait mis une année entière pour prendre conscience de la gravité des faits qui lui sont reprochés, a estimé l’expert. Le suspect est accusé de l’assassinat de Mélanie Ghione, de la tentative de meurtre et de l’agression sexuelle de la sœur de la victime mais aussi de la tentative de meurtre du nouveau compagnon de son ex, dans la soirée du 29 janvier 2020 à Ecquevilly.
Rongé par la jalousie, le prévenu aurait pénétré dans le domicile de son ancienne petite-amie lourdement armé, qui l’avait quitté en 2019. Il aurait alors poignardé la soeur de Mélanie Ghione, lui aurait arraché sa culotte, se serait ensuite pris au nouveau partenaire de son ancienne copine avant d’achever la principale victime, décédée dans le garage après avoir reçu 80 coups de couteau.
« Ah oui, c’est vrai tout ça. C’est la fin du livre Mélanie : l’histoire elle est finie. Le point final est là », aurait-il simplement répondu à l’énumération des coups de couteau dont il serait à l’origine.
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Un homme qui entretient la « haine des femmes »
À Versailles, mercredi 25 janvier 2023, l’avocate générale Marine Montauzou a requis la peine la plus lourde pour l’accusé, soit la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 22 ans. Elle a estimé, dans une prise de parole citée par Actu78.fr, Mickaël Philétas, youtubeur au discours misogyne et qui se présente comme un expert en séduction, est « un homme qui domine les femmes » habité par une « haine évidente » de celles-ci, qu’il considère comme « son objet ».
La magistrate a affirmé que la préméditation était évidente dans cette affaire, puisque l’accusé s’était préparé en amont à une « mission commando » dans le but de « punir » plutôt que « d’impressionner » son ancienne compagne dont il surveillait la nouvelle relation sur les réseaux sociaux à en croire son historique de recherches sur internet.
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