Le soin des ongles est moins inoffensif qu’on peut le croire. Et si l’on connaît les dangers liés à une exposition trop fréquente à l’acétone – un solvant largement utilisé en manucure – ou d’autres substances toxiques permettant de sublimer les ongles, des chercheur.se. de l’université de Californie, à San Diego (États-Unis), font la lumière sur un autre risque moins connu.
D’après leurs travaux, publiés le 17 janvier 2023 dans la revue Nature Communications, les lampes UV à ongles – utilisées pour faire sécher le vernis en gel – sont dangereuses pour la santé.
« Nos résultats expérimentaux et les preuves antérieures suggèrent fortement que le rayonnement émis par les lampes à UV peut provoquer des cancers de la main et que les lampes à UV, de la même façon que les cabines de bronzage, peuvent augmenter le risque de cancer de la peau d’apparition précoce », ont-ils déclaré dans un communiqué.
Une dégradation de l’ADN et des mutations cancérigènes
Depuis 2009, l’ensemble du spectre UV est classé cancérogène certain pour l’Homme par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ). Depuis, la question d’interdire les cabines de bronzage à UV est au cœur du débat public. Contrairement aux machines pour faire sécher le vernis semi-permanent, qui ne sont devenues populaires que récemment lorsque la tendance de la manucure en gel a explosé.
« À notre connaissance, personne n’a réellement étudié ces dispositifs et comment ils affectent les cellules humaines aux niveaux moléculaire et cellulaire jusqu’à présent », indique Ludmil Alexandrov, professeur de bio-ingénierie ainsi que de médecine cellulaire et moléculaire, pour justifier la tenue de cette étude inédite.
Afin de connaître l’éventuelle nocivité de ces lampes, les chercheur.euse.s ont examiné plusieurs types de cellules humaines ou animales, à savoir des kératinocytes de peau humaine adulte, des fibroblastes de prépuce humain et des fibroblastes embryonnaires de souris.
Et c’est ainsi qu’ils ont découvert que l’utilisation des lampes UV pour ongles pendant 20 minutes entraînait entre 20 et 30 % de mort cellulaire, tandis que trois expositions consécutives de 20 minutes ont provoqué la mort de 65 à 70 % des cellules exposées. Une mort cellulaire accompagnée de dommages aux mitochondries et à l’ADN qui « ne se réparaient pas », entraînant des mutations ressemblant à celles observées chez les patient.e.s atteint.e.s de cancer de la peau.
« Enfin, nous avons constaté que l’exposition pouvait provoquer un dysfonctionnement mitochondrial, ce qui peut également entraîner une mutation supplémentaire », poursuivent-ils.
Si l’étude démontre que l’utilisation répétée de ces sécheurs de vernis est néfaste pour les cellules humaines, une « étude épidémiologique à long terme serait nécessaire avant d’affirmer de manière concluante que l’utilisation de ces machines entraîne un risque accru de cancers de la peau », indiquent toutefois les scientifiques.
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