Pour « Balthazar », Tomer Sisley a « recousu un cadavre, pour de vrai »

  • TF1 diffuse dès ce jeudi, 21h10, la cinquième et ultime saison de sa série policière à succès, Balthazar.
  • Tomer Sisley renfile une dernière fois la blouse du rôle-titre, le médecin légiste surdoué Raphaël Balthazar.
  • L’acteur fait le bilan, auprès de 20 Minutes, de ses cinq années passées dans la peau du trublion. Il évoque aussi ses futurs projets.

Il sait faire parler les morts comme personne ! Tomer Sisley renfile la blouse du médecin légiste surdoué Raphaël Balthazar dès ce jeudi, à 21h10, sur TF1 pour une cinquième et ultime saison de Balthazar. 20 Minutes a rencontré l’acteur pour faire le bilan de ses cinq années passées sur cette série policière à succès. Il nous a également parlé de ses prochains projets.

Quand sait-on que c’est le bon moment pour s’arrêter ?

C’est une question de feeling. L’idée est de ne surtout pas faire la saison de trop. Je préfère frustrer plutôt que de saouler. Balthazar, comme toutes les histoires, a sa propre longévité. Cinq saisons avec autant de succès, c’est super et déjà très rare. Je préfère m’arrêter en haut avant de devenir chiant. Ces cinq années sur la série m’ont beaucoup apporté mais c’est très chronophage.

C’est-à-dire ?

Les journées démarrent pour moi à 5h30 du matin et se terminent vers minuit. Elles sont particulièrement énergivores que ce soir durant la période de tournage, mais aussi pendant la préparation et même en post-prod. C’est vraiment beaucoup d’investissement. Le producteur a très gentiment reconnu ce travail en me citant comme collaborateur artistique. Et puis, j’ai d’autres projets que je n’aurai pas pu faire si j’avais dû tourner une nouvelle saison. Ces multiples raisons d’arrêter sont arrivées en même temps, je pense que c’était le bon moment.

On a l’impression que Balthazar se lâche davantage dans cette nouvelle saison…

Dans la quatrième saison, on est parti dans un univers un peu plus noir. Elle s’est terminée en apothéose puisque Balthazar s’est retrouvé fugitif… Mais ce n’est pas très joyeux ! Pour terminer cette série, il fallait renouer avec l’essence de ce qu’est Balthazar, c’est-à-dire quelqu’un de plutôt solaire, même quand il fait face à l’adversité, surtout dans l’adversité d’ailleurs. Plus il est dans la merde, plus il broie du noir, plus il donne le change pour ne surtout pas montrer qu’il va mal. C’est la pudeur des clowns. Cette cinquième saison traite de beaucoup choses assez sombres, mais filtrées par un Balthazar qui est on ne peut plus souriant et léger.

Au cours de ces cinq années, qu’est-ce que Balthazar vous a apporté en tant que personne ?

Je ne sais pas quoi répondre ! J’ai quand même la sensation que c’est d’abord moi qui nourris Balthazar. Je n’ai jamais passé autant de temps avec un personnage dans toute ma carrière. Cinq années et plus d’une trentaine d’épisodes, c’est beaucoup de temps dans un même costume. Balthazar est le personnage dans lequel j’ai mis le plus de moi, d’une manière parfois impudique… Je suis presque emmerdé d’avoir mis autant de moi dedans, parce que je me dis : « Comment je vais faire pour réutiliser ces trucs qui m’appartiennent pour d’autres personnages maintenant que j’ai à ce point-là montré ça dans Balthazar ? » Voilà ma problématique aujourd’hui. Rendez-moi ma vie ! (rires)

Peut-on résumer l’histoire de Balthazar à celle de quelqu’un qui fait son deuil ?

Bien sûr ! Il le fait à sa manière. Il passe par beaucoup d’étapes au fil des saisons pour y parvenir. Tout le monde ne fait pas son deuil de cette façon.

La dernière séquence de la saison suggère qu’il pourrait y avoir un spin-off de « Balthazar », la porte est-elle ouverte ?

Certainement ! Peut-être même que les producteurs y songent fortement. Je ne sais pas, il faudrait leur demander. En tout cas, moi, j’ai entendu des bruits de couloir.

Quel est le truc le plus dingue qui vous est arrivé grâce à « Balthazar » ?

Sûrement d’avoir fait cette cascade du biplan que Belmondo n’a pas faite dans L’As des As… Non, pardon, ce que Balthazar m’a fait faire de complètement fou, c’est que j’ai assisté pour de vrai à une autopsie et que j’ai recousu un corps, un cadavre. Ça, c’est dingue !

Vous évoquez Jean-Paul Belmondo, c’est un modèle pour vous ?

Ah ouais ! J’ai grandi avec une envie de testostérone et d’être un superhéros. Ce qui s’en approchait le plus, c’était Bebel, avec cette légende de l’acteur qui fait toutes ses cascades, qui est physique. Ma petite enfance, c’était ça. C’est une grosse référence, bien sûr !

Vous parlez de testostérone et, en même temps, on retrouve à nouveau Balthazar en drag-queen…

Je suis tellement content que vous parliez de ça ! Je me suis battu pendant trois ans pour qu’on ait des drag-queens dans Balthazar. J’insistais auprès des scénaristes : Pourquoi ? Parce qu’on est sur TF1, en prime time, avec des millions de personnes qui nous regardent, et je pense qu’on a, si ce n’est un devoir, en tout cas la possibilité de se sentir éventuellement un minimum responsable de ce qu’on peut apporter à la culture en France. J’ai énormément de respect pour la culture drag, c’est un art à part entière, totalement sous-estimé. Il est si important qu’il influe sur le monde de la mode. Je voulais qu’il soit mis à l’honneur. On a fini par y arriver en saison 4. Un héros comme Balthazar est assurément suffisamment ouvert d’esprit pour pouvoir enfiler lui-même un costume de drag-queen. C’est dans l’ADN du personnage. Il rompt avec les normes, il n’est pas là où on l’attend. Il est capable de passer quatre heures à se maquiller juste pour voir ce que cela fait. Je suis aussi heureux qu’une vraie drag-queen [Paloma, gagnante de la première saison de Drag Race France] ait tourné avec nous.

Vous avez réalisé quelques épisodes de « Balthazar », vous avez envie de repasser derrière la caméra ?

Oui. Je prends du plaisir dès lors que je participe à ce processus de création. On raconte l’histoire d’abord avec le scénario, en choisissant les acteurs qui vont l’interpréter, en les dirigeant et en les filmant d’une certaine manière, en choisissant des caméras, des focales, des décors, etc. On peut influer là-dessus par plein de points d’entrée différents : en tant qu’acteur, réalisateur… Mais c’est en étant producteur que vous avez le plus votre mot à dire. Vous allez choisir le projet, les gens que vous allez mettre ensemble pour créer une synergie : le bon réalisateur, le bon scénariste, le bon acteur… Je me dirige plutôt vers cela.

Si Balthazar vous ressemble et qu’il est là où on ne l’attend pas, où va-t-on vous retrouver prochainement ?

Je prépare actuellement Largo Winch III. Personne ne s’y attendait vraiment, on arrive quasiment quinze ans après le premier, c’est pas mal ! Je trouve cela intéressant de raconter ce que devient ce personnage autant de temps après. Je viens de finir la postproduction de Comme mon fils, un film que j’ai coproduit. Il s’agit d’un film d’époque qui raconte la véritable histoire d’un voyou de bas étage, forcé de partir en cavale avec un enfant de 6 ans qui n’est pas le sien. Ces deux personnages vont développer un rapport père-fils hors normes. On rend la copie dans une semaine. Je développe également deux séries, une minisérie et une série procédurale à la demande de TF1.

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