Quinze longs métrages sont en lice pour l’Etalon d’or du Yennenga décerné par le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) au Burkina Faso, le plus grand rendez-vous du cinéma africain qui se tiendra du 25 février au 4 mars. La sélection de cette année compte 170 œuvres en compétition, réparties dans onze catégories, parmi lesquelles la fiction long métrage, le court métrage, le documentaire, les séries télé, les films d’écoles et les films d’animation.
« Nous sommes très fiers de cette cuvée, confie à Franceinfo Culture le délégué général du festival panafricain, Alex Moussa Sawadogo. La précédente édition a eu lieu, il y a moins de deux ans, et au vu de la situation politique et sécuritaire en Afrique de l’Ouest, nous n’étions pas sûrs d’avoir des films de cette qualité. Nous avons reçu de très beaux films. Plus de 1200 films ont été visionnés. La sélection pour la compétition ‘fiction long métrage’ a été dure mais nous nous sommes tenus à 15 films. Les œuvres viennent de tout le continent et également de la diaspora. C’est important pour nous que ce festival soit un espace de découverte et un tremplin pour cette diaspora qui est souvent un peu perdue entre les différents continents et festivals. »
Des films du continent et de la diaspora
Sur les quinze longs métrages en course pour briguer la récompense suprême, le Cameroun et la Tunisie sont les pays les plus représentés avec chacun deux films en compétition. Les autres sont originaires du Burkina, du Sénégal, d’Egypte, du Nigeria, du Mozambique, d’Angola, du Kenya, de l’Ile Maurice, du Maroc et d’Algérie. Un film de la République dominicaine a également été retenu.
« Des films feront leur première mondiale au Fespaco. Le festival est aussi l’occasion de montrer des films, qui ont déjà un certain parcours, mais qui n’ont pas été vus par le public africain », poursuit Alex Moussa Sawadogo. Le jury qui va décerner l’Etalon d’or sera présidé par la productrice tunisienne, Dora Bouchoucha.
Les autorités politiques « prendront leurs responsabilités »
Cette année, le Fespaco célèbrera les « cinémas d’Afrique et culture de la paix », a indiqué son délégué général. Cette 28e édition se tient dans un pays qui a connu deux coups d’Etat en 2022 et qui est déstabilisé par des attaques récurrentes de groupes jihadistes depuis 2015. Cependant, Alex Moussa Sawadogo se veut rassurant sur la question sécuritaire.
« Quand on organise un festival comme le Fespaco qui réunit des milliers de festivaliers qui viennent du monde entier, il nous faut d’abord l’approbation de nos autorités [politiques] et elles nous ont donné leur accord pour l’organisation de l’évènement. Elles sont conscientes de la situation et elles prendront leurs responsabilités, explique-t-il à Franceinfo Culture. C’est une grosse responsabilité d’inviter 6 000 personnes dans un festival. Il faut leur permettre de vivre l’évènement dans la paix et la sérénité. C’est aussi l’occasion pour nous, Burkinabè, de montrer que nous restons debout en dépit de la situation et de rappeler que le Burkina Faso est un pays hospitalier. Pour ceux qui viendront à Ouagadougou, ce sera aussi l’occasion d’exprimer leur soutien au peuple burkinabè ».
Le Fespaco, principal rendez-vous du cinéma en Afrique, se tient tous les deux ans à Ouagadougou. Depuis 1969, date de sa création, il rassemble à Ouagadougou des dizaines de milliers de spectateurs et acteurs du milieu du 7e art.
La liste des 15 films retenus pour briguer l’Etalon d’or du Yennenga – Compétition fiction long métrage
La plantation des planteurs de Dingha Eystein Young (Cameroun)
Mon père, le diable d’Ellie Foumb (Cameroun)
Ashkal de Youssef Chebbi (Tunisie)
Under the fig trees d’Erige Sehiri (Tunisie)
Sira d’Appoline Traoré (Burkina)
Abu Saddam de Nadine Khan (Egypte)
Bantú Mama de Ivan Herrera (République dominicaine)
Mami Wata de C.J. « Fiery » Obasi (Nigeria)
Maputo Nakuzandza d’Ariadine Zampaulo (Mozambique)
Our lady of the Chinese Shop d’Ery Claver (Angola)
Shimoni d’Angela Wamaï (Kenya)
Simin Zetwal (Regarde les étoiles) de David Constantin (Ile Maurice)
Le bleu du Caftan de Maryam Touzani (Maroc)
La dernière reine de Damien Ounouri (Algérie)
Xalé, les blessures de l’enfance de Moussa Séné Absa (Sénégal)
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