Environ un.e adolescent.e sur trois serait concerné.e par des troubles anxieux – troubles encore trop souvent négligés et méconnus – débute l’INSERM dans son communiqué de presse daté du 9 janvier 2023. L’institut est à l’origine d’une nouvelle étude sur les “prédicteurs de l’apparition de troubles anxieux à l’adolescence”.
L’équipe de chercheurs.ses a analysé la santé mentale de 2000 adolescent.es européen.nes : ils ont découvert trois “signes avant-coureurs les plus prédictifs” de l’anxiété. Leurs résultats ont été publiés le 8 décembre 2022 dans la revue scientifique Molecular Psychiatry.
Une apparition des troubles anxieux et mentaux à l’adolescence
“Une personne souffre de troubles anxieux lorsqu’elle ressent une angoisse forte et durable sans lien avec un danger ou une menace réelle, qui perturbe son fonctionnement normal”, explique le communiqué de l’INSERM. Mais alors que c’est à l’adolescence « que les troubles mentaux et la plupart des addictions débutent », explique le Dr Jean-Luc Martinot, à l’origine de l’étude, à Doctissimo, les chercheurs ont décidé de se concentrer sur cette période pour tenter d’y déceler des symptômes communs.
Ainsi, âgé.es en moyenne de 14 ans lors de leur inclusion dans l’étude, plusieurs milliers d’adolescent.es européen.nes ont été étudié.es de près, tout comme leur état de santé psychologique, grâce à des questionnaires qu’ils ont dû remplir jusqu’à l’âge de 23 ans. L’équipe tentait de comprendre si “certaines des réponses formulées à l’adolescence (14 ans) avaient une incidence sur le diagnostic individuel de troubles anxieux à l’âge adulte (18-23 ans)”.
Trois signes prédictifs de l’anxiété adulte
Dans le but d’éviter l’aggravation des symptômes anxieux à l’âge adulte, l’équipe de chercheurs a “recueilli des données d’imagerie par IRM cérébrale, et d’autres informations sur le plan neuropsychologique », précise le Dr Jean-Luc Martinot.
Ces données ont été ensuite transmises à une intelligence artificielle, “qui les a classées, hiérarchisées, afin de déterminer les signes précurseurs, qui signent la survenue de troubles anxieux”, explique-t-il au média.
En s’appuyant sur cet « algorithme d’intelligence artificielle”, les chercheurs ont fait ressortir trois grands symptômes de troubles anxieux.
Ainsi, “trois grands prédicteurs ou signes avant-coureurs ont été mis en évidence, dont la présence à l’adolescence augmente significativement le risque statistique de troubles anxieux à l’âge adulte. Il s’agit du neuroticisme, du désespoir, et de symptômes émotionnels”, détaille toujours le communiqué.
Comment reconnaître ces symptômes avant-coureurs ?
Tout d’abord, “le neuroticisme était la caractéristique la plus prédictive de l’anxiété future”, dévoile l’étude, c’est-à-dire “une tendance persistante à ressentir des émotions négatives […] une mauvaise maîtrise des pulsions, et une inadaptation face au stress”, explique le communiqué. Autre signe prédictif de l’anxiété adulte : le désespoir, évalué par un faible niveau d’optimisme et de confiance en soi.
Pour finir, les symptômes émotionnels – caractérisés par le fait d’être “souvent inquiet” et “souvent malheureux”, d’avoir « des maux de tête / d’estomac, d’avoir “facilement peur” et de perdre “facilement confiance” – ont été relevés comme les derniers symptômes ayant une incidence sur les troubles anxieux à l’âge adulte.
Finalement, cette nouvelle étude a montré “qu’il est possible de prédire de façon individualisée, et, ce, dès l’adolescence, l’apparition de troubles anxieux futurs. Ces prédicteurs ou signes avant-coureurs identifiés pourraient permettre de détecter les personnes à risque plus tôt […] tout en limitant la progression de ces pathologies et leurs conséquences sur la vie quotidienne”, conclut Jean-Luc Martinot.
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