Le rôle de l’accompagnant.e attribué aux conjoint.e.s à la découverte d’un cancer peut-être difficilement vécu. « Pour le ou la conjoint.e, c’est également un traumatisme.Parce qu’il y a l’angoisse de la perte de l’être aimé, avec en plus le signal qu’il ou elle se doit d’être là », expliquait Valérie Sugg, psycho-oncologue, dans un article publié dans le magazine Marie Claire en octobre 2022.
Un traumatisme tel, qu’il pourrait entraîner l’apparition de troubles psychiatriques ? C’est ce que des chercheur.se.s danois et suédois ont tenté de déterminer à travers une étude, publiée le 5 janvier 2023 dans la revue médicale Journal of the American Medical Association – JAMA.
Un risque accru de dépression chez les conjoints de personnes cancéreuses
Les participant.e.s comprenaient 546 321 conjoint.e.s de patient.e.s atteint.e.s de cancer et 2 731 574 conjoint.e.s de personnes non atteintes par un cancer (groupe non exposé). Plus de la moitié des participants étaient des femmes (54 %) contre 46 % d’hommes.
Le taux d’incidence des troubles psychiatriques pour les conjoint.e.s de patient.e.s atteint.e.s de cancer était de 6,9 % contre 5,6 % pour les conjoints du groupe non exposé. Les pathologies identifiées par les scientifiques sont la dépression, la toxicomanie, l’anxiété et les troubles liés au stress.
L’étude révèle que le risque de développer des troubles psychiatriques augmente de 30 % au cours de la première année suivant le diagnostic, en particulier la dépression et les troubles liés au stress. Un risque qui augmente de 14 % au cours du suivi de la maladie.
Les hommes, plus à risque de troubles psychiatriques
La recherche a révélé que les personnes étant les plus à risque de troubles psychiatriques était les hommes et les conjoint.e.s de patient.e.s âgé.e.s de 40 à 59 ans et de 60 à 79 ans. Les conjoints de patients atteints de cancers à un stade avancé ou considérés comme « agressifs » (cancer du pancréas, du poumon, du foie, de l’oesophage) étaient également plus susceptibles de souffrir de troubles psychiatriques en raison d’une plus forte probabilité de décès.
« Nos résultats confirment la nécessité d’une sensibilisation clinique pour prévenir les maladies mentales potentielles chez les conjoints de patients atteints de cancer », concluent les auteur.rice.s de l’étude.
Ce n’est pas la première fois que des travaux scientifiques mettent en avant l’impact de la maladie sur l’entourage des malades. En 2020, une équipe japonaise estimait que les conjoint.e.s de patient.e.s cancéreux.ses avaient un risque élevé de développer un trouble dépressif majeur (TDM).
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